Un impôt sur la fortune infligerait des difficultés économiques aux Canadiens riches, aux Canadiens pauvres et à tous ceux qui se trouvent entre les deux
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Le premier ministre Justin Trudeau envisage un impôt sur la fortune pour payer les dépenses effrénées de son gouvernement. Documents fortement expurgés obtenu par la Fédération canadienne des contribuables dans le cadre d’une demande d’accès à l’information montrent que le premier ministre a demandé une analyse d’un impôt sur la fortune de 60 milliards de dollars. Avec des déficits qui se profilent à l’horizon lointain, cela doit être une ponction d’argent tentante.
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Mais un impôt sur la fortune infligerait des difficultés économiques aux Canadiens riches, aux Canadiens pauvres et à tous ceux qui se trouvent entre les deux. De nombreux autres pays ont essayé puis abandonné les impôts sur la fortune, principalement parce qu’ils poussent les ultra-riches à quitter le pays, emportant avec eux leurs investissements et leurs entreprises et laissant les gens ordinaires avec moins d’emplois et une charge fiscale plus élevée.
Le gouvernement Trudeau danse autour de l’idée d’un impôt sur la fortune depuis des années. Il a prise en charge des politiques telles que les taxes de luxe sur les voitures, les bateaux et les avions, ainsi qu’une «taxe inversée» sur les propriétaires à court terme. Mais elle ne s’est jamais explicitement prononcée en faveur d’un impôt direct sur la fortune des particuliers.
Dans les coulisses, cependant, des documents montrent que le Premier ministre envisage de très près un impôt sur la fortune. Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié un rapport au début de l’année dernière, examinant les répercussions sur les revenus de la mise en œuvre d’un prélèvement ponctuel sur la richesse des Canadiens. Selon le rapport, qui a été rédigé à la demande d’un député libéral, une taxe unique de 3 % sur les personnes ayant plus de 10 millions de dollars d’actifs, couplée à une taxe unique de 5 % sur les personnes ayant plus de plus de 20 millions de dollars d’actifs, rapporterait 60 milliards de dollars.
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Le premier ministre s’est personnellement intéressé au rapport. Selon des documents, il a demandé une analyse du rapport pour explorer le « mérite de la politique ». Dans un mémorandum explicitement adressé à Trudeau, les bureaucrates ont expliqué exactement comment un impôt sur la fortune pourrait être imposé aux Canadiens. De toute évidence, un impôt sur la fortune est dans l’esprit de Trudeau.
Cela ne devrait pas être une surprise. Le gouvernement s’est engagé à consacrer des dizaines de milliards de dollars à de nouvelles dépenses dans des programmes tels que les garderies subventionnées, l’assurance-médicaments et les soins dentaires, mais sans offrir aucun moyen de les payer. Il a même frappé un accord avec le NPD – un accord fondé sur une augmentation des dépenses – pour rester au pouvoir pendant encore trois ans. Et, même si le premier ministre a déjà soutenu que les budgets s’équilibrent, ces nouveaux programmes sont si chers qu’il doit savoir que l’argent doit provenir d’impôts plus élevés.
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Mais adopter un impôt sur la fortune au Canada serait une erreur colossale. Les impôts sur la fortune ne font pas que nuire aux riches. Ils nuisent à toute l’économie. La propre note d’information du Premier ministre admet que les impôts sur la fortune sont «complexes» et génèrent une «énorme incertitude» – ce qui signifie également qu’ils ne génèrent peut-être pas autant de revenus que le gouvernement l’espère malgré les dommages causés à l’économie.
Prenons le cas de la France. Après que 12 000 millionnaires ont fui la France en une seule année, le président Emmanuel Macron, ancien ministre socialiste des Finances, a mené une campagne réussie pour abroger l’impôt sur la fortune en France. Il vu à quel point la taxe était préjudiciable à l’économie nationale. Il avait transformé la France en « Cuba sans soleil », et Macron a déclaré qu’il devait partir.
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Qu’on le veuille ou non, les riches sont mobiles. Macron s’est rendu compte que les personnes riches en France pouvaient simplement déménager au Danemark. Les riches Canadiens pourraient faire de même. Considérez ceci comme hypothétique. Un riche entrepreneur canadien gagne 30 millions de dollars par an et paie 10 millions de dollars en impôts sur le revenu. Si cet entrepreneur quitte le Canada pour éviter un impôt sur la fortune, il faudrait mille contribuables gagnant 50 000 $ par année pour couvrir cette facture annuelle.
La plupart des Canadiens pourraient ne pas être touchés directement par un impôt sur la fortune. Mais son impact sur l’économie globale signifie que tout le monde en souffrira. Lorsque les riches s’enfuient, ils emportent avec eux non seulement leur richesse, mais aussi leurs revenus et leur pouvoir d’achat. Les impôts sur la fortune réduisent le gâteau économique. La France a compris les dangers d’un impôt sur la fortune à la dure, perdant ainsi des personnes riches et des recettes fiscales. Le Canada devrait s’inspirer de l’expérience de la France et renoncer à l’impôt sur la fortune.
Jay Goldberg est directeur pour l’Ontario à la Fédération canadienne des contribuables.