lundi, novembre 25, 2024

Jason Kenney : L’heure est à la reconnaissance mutuelle

Il est maintenant temps de réduire les coûts en supprimant les barrières commerciales au Canada

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Alors que l’inquiétude grandit face à une récession au Canada et que les ménages sont frappés par l’inflation, le moment est venu de prendre de grandes mesures pour réduire les coûts en supprimant les barrières commerciales ici au Canada. Les barrières commerciales intérieures augmentent les coûts et ralentissent la croissance, et elles peuvent être supprimées sans frais pour les contribuables. Comme l’a dit l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, « c’est de l’argent gratuit qui traîne sur le trottoir et tout le monde refuse de le ramasser.

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Ma province d’origine, l’Alberta, connaît depuis longtemps les avantages de la libre circulation interne des personnes et des biens. Nous avons pris les devants en supprimant unilatéralement 85 % de nos exceptions négociées en vertu de l’Accord de libre-échange canadien (ALEC). À l’heure actuelle, plus de 300 exceptions sont encore déposées en vertu de l’accord. L’Alberta n’en compte que six — le moins au Canada — et c’est en partie pour cette raison que nous avons été classés comme la province la plus libérale du pays par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

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Nous avons également adopté une Loi sur la mobilité de la main-d’œuvre pour accélérer la reconnaissance des titres de compétence des professionnels qui viennent d’autres provinces et qui déménagent ici. La législation donne aux régulateurs un délai de deux semaines pour enregistrer les informations d’identification des nouveaux arrivants.

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Pour continuer sur sa lancée en matière de commerce intérieur et de mobilité, l’Alberta s’appuiera sur la Loi sur la mobilité de la main-d’œuvre pour faciliter encore plus le déménagement des Canadiens dans la province. Nous réduirons considérablement le nombre de documents qu’ils doivent soumettre pour faire reconnaître leurs licences professionnelles. Dans un proche avenir, les professionnels canadiens qui souhaitent travailler en Alberta n’auront qu’à démontrer qu’ils sont titulaires d’un permis en règle dans une autre province.

Si le Canada veut devenir une véritable union économique, le reste du pays doit suivre l’exemple de l’Alberta — et vite. Le monde est peut-être déjà dans une récession stagflationniste et les chaînes d’approvisionnement sont aux prises avec des perturbations constantes, nous n’avons donc pas le temps de marchander de manière prolongée.

C’est pourquoi le gouvernement de l’Alberta a commandé une étude de l’Institut Macdonald-Laurier pour mesurer les effets de l’adoption de la reconnaissance mutuelle – un système dans lequel les biens et services conformes aux réglementations dans une juridiction canadienne sont automatiquement acceptés dans les autres.

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Les conclusions de l’IML montrent que la mise en œuvre de la reconnaissance mutuelle ferait croître l’économie du Canada de 4,4 à 7,9 %, ajoutant de 100 à 200 milliards de dollars à la production économique à long terme. Ce sont des gains étonnants, que les gouvernements ignorent en soutenant des intérêts protectionnistes étroits.

Alors que je termine mon mandat de premier ministre de l’Alberta, j’exhorte les gouvernements fédéral et provinciaux à abandonner la grande majorité de leurs exceptions en vertu de la ZLEC et à prendre des mesures concrètes pour améliorer la mobilité de la main-d’œuvre. Les premiers ministres devraient surmonter l’inertie qui freine l’économie canadienne en adaptant de toute urgence un accord de style australien pour la reconnaissance mutuelle des réglementations de l’autre.

Les provinces du Canada ont un processus convenu pour l’harmonisation de la réglementation, mais il se déplace plus lentement que la mélasse en janvier à Fort Vermilion (où en 1911 la température a atteint moins 61C). Lors d’un sommet en 2017, les premiers ministres ont passé deux heures à marchander sur la façon d’harmoniser les trousses de premiers soins. Avec des millions de réglementations provinciales couvrant des centaines d’industries, il faudrait des décennies au Canada pour se rapprocher de l’harmonisation réglementaire qui existe dans l’Union européenne.

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C’est pourquoi nous devons passer à un nouveau modèle. Au lieu de nous chamailler sans fin sur la façon d’aligner des règles provinciales légèrement différentes, nous pourrions adopter l’approche brillante et pleine de bon sens de l’Australie. Les États australiens reconnaissent simplement la validité de leurs réglementations respectives. Plutôt que de passer des décennies à marchander des détails, pourquoi ne pouvons-nous pas simplement dire que ce qui est sûr dans une province est sûr dans une autre?

Bien sûr, un tel accord pourrait permettre des exceptions légitimes. Mais il devrait incomber aux provinces de dire pourquoi elles refusent d’accepter les règles d’une autre province.

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Ottawa doit également se mettre à l’écart. Le gouvernement fédéral réglemente une grande partie du commerce interprovincial et est souvent le plus grand obstacle au commerce intérieur et à la réduction de la paperasse. Par exemple, la Saskatchewan et l’Alberta ont signé un accord en 2019 pour harmoniser les règles concernant le mouvement des plates-formes de services pétroliers et gaziers. Mais ces plates-formes se déplacent souvent entre les deux provinces et Ottawa réglemente le transport interprovincial. Il a fallu deux ans au ministère fédéral des Transports pour donner son aval à cette entente provinciale pleine de bon sens.

Les provinces de l’Ouest veulent également vendre de la viande inspectée par la province à d’autres Canadiens. Mais Ottawa bloque ces ventes à moins que la viande ne passe par des usines de viande réglementées par le gouvernement fédéral beaucoup plus grandes et plus chères. Cela signifie qu’un sandwich au jambon préparé du côté albertain de la rue à Lloydminster ne peut pas être légalement vendu de l’autre côté de la rue en Saskatchewan.

Éliminons le protectionnisme inutile et douloureux, aidons les familles à faire face aux coûts de l’inflation, créons des emplois et ajoutons des dizaines de milliards de dollars à l’économie canadienne. Le besoin est urgent, la solution est claire et le pouvoir est entre nos mains.

Jason Kenney est premier ministre de l’Alberta.

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