mardi, novembre 26, 2024

Jamie Sarkonak : les quotas de diversité du CRTC bafouent l’indépendance journalistique à CBC

Financement d’émissions de télévision et de documentaires commandés par le réseau liés à l’identité du producteur

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Les quotas de diversité arrivent dans le budget de programmation de la CBC en 2023, grâce à une décision du régulateur canadien de la radiodiffusion de se donner le feu vert pour empiéter sur l’indépendance des journalistes – tant que c’est au nom de la politique identitaire.

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Nouveau conditions imposées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) obligent la SRC à consacrer au moins 30 % de ses dépenses à la programmation anglaise indépendante (émissions de télévision et documentaires commandés par le réseau) à des producteurs qui s’identifient comme autochtones, officiels minorités linguistiques, minorités visibles, personnes handicapées ou LGBT. Ce chiffre passera à 35 % en 2026.

La partie française de Radio-Canada aura des seuils de dépenses pour la diversité plus bas, à partir de 6,7 % en 2023 et jusqu’à 15 % en 2026.

Le CRTC est également exigeant que la SRC suive l’identité des nouvelles recrues et les promotions du personnel. Les données démographiques des showrunners, producteurs, réalisateurs, écrivains, directeurs de la photographie et éditeurs devront être compté. Les groupes communautaires pour les identités ci-dessus devront également être consulté pour les retours de programmation. Si la SRC ne réussit pas à en appeler de cette décision, elle sera liée par les nouvelles conditions de cinq ans, se terminant en 2027.

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Il sera lié par les nouvelles conditions pendant cinq ans

Les changements se produisent parce que le CRTC a modifié les conditions de la licence de diffusion de CBC lors de son renouvellement en juin pour avoir une programmation « refléter le Canada contemporain.”

Dans le passé, les questions de réflexion sur la « diversité » dans la radiodiffusion se concentraient sur la géographie et la langue. En 2013, le régulateur a décidé de ne pas imposer de quotas régionaux sur les programmes d’information car cela violer l’indépendance journalistique de Radio-Canada — ainsi que les protections de la liberté d’expression protégées par la Loi sur la radiodiffusion. (Le CRTC ne s’est pas donné la peine de décider s’il fallait imposer des exigences en matière de diversité raciale ou culturelle, car un examen de celles-ci a été prévu pour une date ultérieure.)

Soit dit en passant, le mot « diversité » a été mentionné 10 fois dans la décision de 2013 de renouveler la licence de la SRC. En 2022, il a été mentionné 114 fois.

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La Loi sur la radiodiffusion stipule que l’un des devoirs de la SRC est de «refléter la nature multiculturelle et multiraciale du Canada», mais ce n’était pas le fondement d’un quota de dépenses basé sur l’identité jusqu’à la décision radicale du CRTC en juin. Maintenant, le CRTC implique que les dépenses de programmes minimales sont une façon de refléter le Canada contemporain, et que la programmation devrait refléter recensement et — invoquant la théorie critique — prendre identités intersectionnelles en compte.

La propre politique du CRTC en matière de diversité ne suggère pas que des quotas de dépenses d’émissions fondés sur l’identité soient inclus dans les licences de radiodiffusion. En vigueur depuis 2008, la politique dit que les radiodiffuseurs devraient s’efforcer d’améliorer l’embauche et le maintien en poste des membres des minorités visibles et du personnel autochtone. (Mélanie Joly, alors ministre de la culture considéré mise à jour de la politique de diversité du CRTC en 2018, mais il semble que cela ne se soit jamais produit.)

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À tout le moins, le CRTC aurait dû mettre à jour sa politique sur la diversité avant de toucher au budget de Radio-Canada. Il aurait été utile de clarifier pourquoi les quotas régionaux enfreignent illégalement l’intégrité journalistique, alors que la programmation du financement en fonction de la démographie ne le fait pas.

Les Canadiens ne devraient pas se consoler du fait que ces changements sont au moins limités à Radio-Canada. Pour les radiodiffuseurs privés, le projet de loi C-11 (la Loi sur la diffusion en continu) apporterait un certain nombre de objectifs spécifiques axés sur l’identité pour l’emploi et offrant des programmes pour certains groupes. C’est un peu une pente glissante entre les deux, mais compte tenu de l’empressement du CRTC à utiliser le recensement pour concevoir des budgets et des quotas, il est possible qu’une approche similaire soit adoptée avec des radiodiffuseurs privés en plus de la SRC.

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La budgétisation forcée DEI (diversité, équité et inclusion) est un cauchemar logistique. Entre la rédaction du rapport, la gestion des auto-identifiants potentiellement frauduleux, les réunions de comité et les éventuelles primes des dirigeants, les frais généraux risquent de s’accumuler.

Il n’est pas clair si ces exigences entraîneront beaucoup de changements au-delà des frais généraux supplémentaires. La CBC utilise les données du recensement pour éclairer les décisions de programmation et d’embauche depuis au moins 2018, selon projets d’entreprise, mais il est difficile de dire si cela a amélioré la qualité du programme. Les impacts pourraient même être négatifs: un système de bulletins était également en préparation pour montrer aux équipes «comment ils ont marqué sur la diversité des invités, les rôles créatifs clés, les experts, l’hôte, le lieu de l’histoire, le sujet et les journalistes», faisant écho aux rapports de l’ancien CBC membre du personnel Tara Henley de la comptabilité d’identité dans la salle de rédaction. Le rapport de Henley a alimenté les critiques qui croyaient que la CBC avait adopté trop étroitement la politique identitaire; des exigences supplémentaires du CRTC pourraient faire de même.

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La budgétisation forcée DEI est un cauchemar logistique

Une nouvelle série d’objectifs DEI est maintenant en préparation à la CBC, y compris conseils consultatifs communautaires pour certains groupes et un base de données qui trie les experts par identité. Si son dévouement à DEI n’a pas encore réussi à engager le public, je doute que des contraintes budgétaires encore plus importantes aideront la cause.

Il est toujours important de diffuser différentes voix de personnes d’horizons différents. Les bons journalistes savent que le travail nécessite de développer des sources dans toute leur communauté pour le capturer dans leur travail. Mais les décisions sur les émissions de télévision à financer devraient être fondées sur la qualité, surtout maintenant que le financement annuel de la CBC par le gouvernement est à la hauteur de 1,4 milliard de dollars.

Les ordres du CRTC de refléter la diversité canadienne sont une dérogation illibérale à ce qui a été fait dans le passé. Le financement obligatoire pour les candidats à la diversité auto-identifiés place les caractéristiques immuables avant les idées et le mérite – et dans les médias, ce dernier doit passer en premier.

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