MCH, l’opérateur de foires basé à Bâle, a subi sept années de pertes consécutives, totalisant près de 420 millions de francs. Bien qu’un léger bénéfice de 3 millions ait été enregistré l’an dernier, il reste insuffisant. La perte de Baselworld, qui représentait 85 % des bénéfices, pèse lourdement. Andrea Zappia, président du conseil, prendra temporairement la direction après le départ de Florian Faber. MCH doit envisager une réorganisation pour faire face à des défis majeurs et améliorer sa rentabilité.
Une série de pertes aussi prolongée est peu courante pour les entreprises en Suisse, surtout celles qui possèdent une riche histoire et une grande renommée. L’opérateur de foires MCH, basé à Bâle et fondé en 1916, a enregistré sept années consécutives de pertes, totalisant près de 420 millions de francs depuis 2017.
Retour timide vers la rentabilité
L’année précédente, MCH, dont les principaux actionnaires incluent le canton de Bâle-Ville et le milliardaire américain James Murdoch, a enfin vu le retour d’un léger bénéfice. Cependant, ce surplus de 3 millions de francs reste modeste et a été en grande partie attribué à un effet exceptionnel, notamment des indemnisations d’assurance s’élevant à 3,6 millions de francs.
L’entreprise n’a toujours pas réussi à se remettre de la perte de la foire horlogère et bijoutière Baselworld, qui, par le passé, représentait 85 % des bénéfices du groupe. L’événement s’est tenu pour la dernière fois en 2019, laissant les halls d’exposition de Bâle souvent désespérément vides.
Malgré des efforts considérables, MCH n’a pas été en mesure de créer un nouvel événement ayant le même attrait que Baselworld. Même Florian Faber, nommé directeur en juillet 2022 après une série de changements de direction rapides, n’a pas réussi à inverser la tendance. Un nouveau PDG est déjà en quête.
Un intérim sous la houlette de Zappia
Comme annoncé mardi avec les résultats financiers, Faber quittera MCH à la fin mars. Andrea Zappia, président du conseil d’administration depuis quatre ans, assumera temporairement la direction. Considéré comme un proche de James Murdoch, Zappia a une longue expérience au sein du groupe de télévision Sky, contrôlé par la famille Murdoch, depuis plus de deux décennies.
Résidant à Milan, Zappia a consacré une part significative de son temps à MCH depuis sa prise de fonction. Il se sent préparé à endosser la responsabilité opérationnelle tout en continuant à présider. Dans le même temps, il doit jongler entre ses déplacements entre le nord de l’Italie et Bâle, une situation similaire à celle de la nouvelle directrice financière, Eleonora Gennari, qui travaille également sur place trois jours par semaine.
À la recherche d’un leadership solide
Pour des raisons de gouvernance d’entreprise, il serait risqué pour MCH de nommer un autre dirigeant issu de Sky ou de l’empire Murdoch comme PDG. Zappia a exprimé son désir de prendre le temps nécessaire pour choisir le successeur de Faber.
Les espoirs de MCH sont que le processus de recrutement sera moins complexe que lors de la nomination de Faber il y a trois ans, où peu de candidats externes étaient intéressés. À l’époque, Faber a été nommé PDG en raison du manque d’autres candidats, après avoir occupé divers postes au sein de l’entreprise depuis 2009.
Vers une nouvelle orientation stratégique
Avec la rentabilité encore faible, le futur PDG fera face à des défis considérables. Les détails sur la meilleure utilisation des vastes espaces d’exposition à Bâle demeurent flous. Dans sa dernière communication aux actionnaires, Zappia a évoqué l’importance de la gestion des coûts et de l’innovation pour ouvrir de nouvelles perspectives de croissance.
Il est reconnu que MCH possède des bâtiments « beaux mais coûteux » à Bâle. De nombreux analystes de marché ont proposé que l’entreprise envisage de transférer ses biens immobiliers vers une entité distincte pour réduire ses obligations de rénovation. Cependant, Zappia a assuré qu’aucun plan de ce type n’était envisagé.
Il semble qu’une réorganisation soit en cours chez MCH, comme l’indique le communiqué de presse des résultats de l’année dernière. Bien que les détails précis restent vagues, il a été mentionné que cette nouvelle structure vise à améliorer la communication, l’utilisation des ressources et le développement stratégique du groupe.
Il est intéressant de noter que James Murdoch a augmenté sa participation dans MCH de 38,5 % à près de 42 % l’année dernière. Il devance ainsi le canton de Bâle-Ville, dont l’engagement est resté à 37,5 %. Selon Zappia, Murdoch a investi dans l’entreprise dès le début car il croit en son potentiel.
Le gouvernement bâlois a déclaré suivre de près l’évolution stratégique de MCH, soulignant l’importance d’une entreprise bien structurée pour le site de foires et de congrès de Bâle.