Jack Mintz : Oubliez la politique identitaire : la croissance et l’investissement doivent être les principales priorités du Canada

Le revenu réel par habitant des Canadiens a stagné au cours des cinq dernières années, mais cela n’a pas été le cas dans d’autres pays riches.

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La semaine dernière, j’ai écrit sur la piètre performance économique du Canada au cours des cinq dernières années par rapport à celle des États-Unis et d’autres pays industrialisés. Pour résumer, le niveau de vie du Canada s’est apaisé, « comme un navire peint sur un océan de peinture ». Bien sûr, nous avons connu une mauvaise année avec la pandémie en 2020. D’autres pays aussi. Pourtant, nous avons pris du retard. Au cours des cinq dernières années, alors que notre croissance stagnait, le PIB par habitant des États-Unis a augmenté de 9,3 pour cent, la moyenne de l’OCDE de 5,6 pour cent, l’Australie, riche en ressources, de 4,8 pour cent et l’Irlande d’un étonnant 31 pour cent.

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Selon Statistiques du FMInotre part du PIB mondial (en dollars à parité de pouvoir d’achat) a chuté de 6 pour cent, passant de 1,44 pour cent en 2018 à 1,36 pour cent en 2023. Nous ne devrions même plus être un pays du G7 : en dollars PPA, notre L’économie du pays n’est que la 16e au monde, juste derrière l’Espagne.

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Mais c’est le passé. Qu’en est-il du futur? En 2021, l’OCDE projeté que notre économie connaîtrait une pire performance cette décennie que celle de tous les autres pays membres, avec un PIB réel par habitant en croissance de seulement 0,7 pour cent par an – même si cela constituerait au moins une amélioration par rapport aux cinq dernières années. La grande question est de savoir pourquoi le Canada se situe au bas du classement. Il existe plusieurs raisons:

• La bombe à retardement démographique : La croissance économique sera plus difficile cette décennie, car de nombreux baby-boomers prendront leur retraite et commenceront à soutenir leur consommation en encaissant leurs retraites et d’autres actifs. De nombreux autres pays à revenu élevé, comme le Canada, vieillissent également rapidement, les retraités passant d’environ 25 pour cent de la population active en 2020 à 40 pour cent en 2035. Avec moins de personnes travaillant et épargnant, le PIB par habitant diminuera naturellement. déclin (même si le PIB par ouvrier monte). Le Canada a traditionnellement réussi à attirer des immigrants plus jeunes pour compenser la perte de production, mais les marchés internationaux de main-d’œuvre qualifiée sont de plus en plus compétitifs à mesure que les travailleurs, y compris ceux nés au Canada, choisissent le pays qui, selon eux, leur offre les meilleures opportunités.

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• Endettement : Avec des taux d’intérêt plus élevés qu’ils ne l’ont été, l’endettement nuit également à la croissance économique. Pour faire face à l’augmentation des remboursements des prêts hypothécaires et des dettes des consommateurs, les ménages, les entreprises et les gouvernements vont se désendetter en consommant moins de biens et de services. Les gouvernements du Canada sont peut-être moins endettés que leurs homologues américains et du G7, mais les ménages et les entreprises canadiens sont endettés plus – 216 pour cent du PIB en 2022, contre 186 au Japon, 153 aux États-Unis, 150 au Royaume-Uni, 127 en Allemagne et seulement 110 pour cent en Italie. Seule la France, avec une dette privée égale à 228 pour cent de son PIB, connaîtra un frein à la croissance plus lourd que nous.

• Rétrécissement du commerce mondial : Le protectionnisme croissant nuira particulièrement aux pays qui dépendent, comme nous, du commerce comme source de croissance économique. Nous exportons actuellement 33 % de notre PIB, principalement vers les États-Unis. Les tensions géopolitiques et le découplage avec la Chine nous frapperont plus durement que d’autres pays, comme les États-Unis, où le commerce importe moins.

• Une transition énergétique coûteuse : Le coût extraordinaire de la construction de nouveaux systèmes de transport, de chauffage et d’énergie industrielle au cours des prochaines années ne se traduira pas par des bénéfices avant des décennies, voire pas du tout. La valeur ajoutée par heure de travail la plus élevée en 2022 a été réalisée dans l’extraction pétrolière non conventionnelle, à 997 dollars, soit plus de 16 fois la moyenne de toutes les industries (61 dollars) et près de cinq fois plus que dans l’exploitation minière (205 dollars). Retirer la main-d’œuvre d’une activité où la valeur ajoutée est si élevée signifie que le PIB va sûrement chuter.

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L’énergie est notre plus grande source de revenus d’exportation, donc toute réduction des exportations fera baisser le dollar canadien. Alors que le gouvernement fédéral est déterminé à stopper le développement de nouveaux combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel liquéfié, nous passerons les deux prochaines décennies à gaspiller des richesses qui pourraient fournir des revenus aux Canadiens et des impôts aux gouvernements. Notre transition énergétique idéologiquement motivée nous placera à la traîne de pays comme les États-Unis, la Norvège et l’Australie, qui continuent de développer et d’exporter de l’énergie tout en travaillant également sur les technologies propres.

Nouvelles technologies: La décennie à venir offre effectivement la promesse de nouvelles technologies, favorables à la croissance. L’IA, la numérisation continue et un certain nombre d’innovations que nous ne pouvons pas anticiper nous permettront de produire davantage avec les ressources dont nous disposons. D’un autre côté, l’adoption de nouvelles technologies nécessite d’investir dans de nouveaux capitaux. Et c’est là que le Canada est faible. Depuis 2018, les investissements des entreprises canadiennes représentent environ 10 pour cent du PIB, soit près d’un cinquième de moins que ceux des États-Unis et de l’OCDE en général. L’OCDE affirme que nos mauvais résultats en matière d’investissement nous coûteront 0,4 point de pourcentage de croissance du PIB par habitant. chaque année cette décennie, plus que dans tout autre pays de l’OCDE.

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Pourquoi notre niveau de vie baisse-t-il par rapport aux autres économies industrialisées ? Mis à part les données démographiques, nous imposons des obstacles à la croissance économique plus élevés que ceux de nos principaux partenaires commerciaux, en particulier les États-Unis. L’innovation continue de générer de grandes opportunités pour nous, mais si les investissements des entreprises restent moribonds, nous passerons à côté d’un grand nombre d’entre elles. Oubliez les politiques identitaires : la croissance et l’investissement sont désormais nos principales priorités.

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