Jack Mintz : Nous devons repenser nos politiques climatiques et les synchroniser avec les États-Unis

Le Canada ne pourra pas rivaliser avec notre plan actuel de taxes sur le carbone

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Lors de la conférence de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs à Toronto cette semaine et lors d’une conférence du Conseil du canola à Ottawa, la loi sur la réduction de l’inflation du président Joe Biden a fait parler d’elle dans les deux villes. L’un après l’autre, les orateurs ont noté comment les subventions à l’exploitation minière, aux batteries et à la fabrication de pointe stimuleront les investissements aux États-Unis. Le Canada et l’Europe ne pourront pas rivaliser avec leurs politiques actuelles sur le carbone.

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Il y a sans aucun doute une part de vérité dans ces affirmations, mais nous devons nous rappeler que les subventions de Biden sont accompagnées d’un cadeau empoisonné. Pour être admissible à bon nombre des crédits, des conditions particulières s’appliquent. Les matériaux doivent provenir de sources nationales (bien que, dans certains cas, cette règle ait été élargie pour inclure des pays avec lesquels les États-Unis ont conclu un accord de libre-échange, par exemple le Canada). La main-d’œuvre syndiquée doit être utilisée. Pour être admissible à des taux incitatifs plus élevés, les investissements doivent être faits dans des collectivités à faible revenu ou autochtones. Pour aider à payer ces incitations, de nouveaux impôts sur les bénéfices des sociétés et les rachats d’actions sont introduits.

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Ces nouvelles taxes et critères de performance qui accompagnent le cadeau de l’oncle Joe augmenteront les coûts de production des entreprises, ce qui émoussera en partie la valeur des subventions et nuira également à la compétitivité des États-Unis.

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Ce n’est pas tout. Les nouvelles subventions massives aggravent les déficits américains. La dette publique américaine dépassant désormais 100% du PIB et les fonds de la sécurité sociale et de l’assurance-maladie à court d’argent, les hausses d’impôts sont inévitables et augmenteront encore les coûts de production. Dans le budget qu’il a dévoilé jeudi — qui sera sûrement rejeté par le Congrès — le président propose de nouvelles taxes sur les entreprises et les riches. Ce qui n’est pas proposé, les décideurs canadiens doivent en être conscients, c’est une taxe sur le carbone pour payer les subventions climatiques.

Parce que le dollar américain est une monnaie de réserve pour le monde, qui en a donc une demande presque illimitée, tant les démocrates que les républicains se soucient peu des déficits et de la dette publics. D’importants programmes de dépenses pour les infrastructures, la fabrication nationale et le changement climatique ont été adoptés par des majorités bipartites au Congrès, convaincues que le crédit américain ne sera pas affecté. On verra ça.

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De nombreuses entreprises canadiennes soutiennent que nos gouvernements doivent égaler les subventions américaines pour l’énergie propre et la fabrication si nous souhaitons conserver une telle activité ici. Est-ce réaliste ?

Fondamentalement, les politiques canadiennes sur le carbone ne sont pas synchronisées avec celles des États-Unis. Le Canada poursuit des politiques fiscales et réglementaires qui font grimper les coûts de l’énergie, rendant de nombreuses entreprises de fabrication, de ressources et de services non compétitives. En revanche, les États-Unis subventionnent la décarbonation sans utiliser de taxes sur le carbone. Le Canada fait face à un dilemme. Même si nous accordions plus de subventions, notre taxe sur le carbone nous désavantagerait par rapport aux États-Unis.

Quelles sont les alternatives ?

Premièrement, nous pourrions supprimer complètement la taxe sur le carbone et augmenter les subventions pour égaler les États-Unis. Cela signifierait des déficits plus importants et soit des taxes plus élevées, soit moins de dépenses dans des domaines tels que la santé et la défense. Mais au moins, nous nous harmoniserions avec les politiques américaines.

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Deuxièmement, nous pourrions simplement laisser le dollar canadien se déprécier et suivre notre propre voie politique. Une voie, privilégiée par de nombreux économistes, consisterait à faire tout le travail avec la tarification du carbone et à abandonner les réglementations et les subventions inefficaces. Le Canada pourrait faire passer sa taxe sur le carbone de 65 $ la tonne (qu’elle passera au 1er avril) à bien plus de 200 $. Cela rendrait de nombreuses technologies de réduction du carbone rentables. Mais les exportations seraient touchées et nous verrions des sorties d’investissements, ce qui ferait baisser le dollar canadien et ferait monter les taux d’intérêt. La baisse du dollar maintiendrait notre compétitivité mais au prix d’une baisse de notre niveau de vie.

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Troisièmement, accorder aux entreprises leur souhait en subventionnant les technologies à faible émission de carbone et en les payant avec des taxes, y compris un tarif carbone aux frontières ou des réductions de dépenses. Et si nous évitions l’erreur de Biden consistant à augmenter les coûts des entreprises en empilant les exigences sociales pour bénéficier des subventions, nous pourrions égaler ce que les États-Unis offrent, mais avec des taux de subvention inférieurs. Cela nous laisserait toujours avec une taxe sur le carbone à 170 $/tonne, cependant, essayant de rivaliser avec un partenaire commercial majeur qui n’a pas de taxe sur le carbone.

À mon avis, la meilleure option pourrait être de recycler les revenus du carbone, non pas en versant des rabais aux ménages, mais en finançant de nouvelles technologies et la compétitivité des entreprises. En d’autres termes, concentrez-vous sur compétitif politiques carbone.

Rien de tout cela n’est acceptable pour les politiciens. Mais si nous continuons à naviguer avec des politiques carbone complètement en décalage avec les États-Unis, le bon bateau « Best of Intentions Canada » va bientôt s’échouer.

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