Les gouvernements doivent comprendre pourquoi les fonds de pension fuient le Canada et investissent ailleurs.
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Au cours des dernières semaines, j’ai assisté à quatre réunions au cours desquelles des chefs d’entreprise canadiens ont souligné le manque de capitaux pour financer des projets au Canada. Ces entrepreneurs n’étaient pas ceux auxquels on s’attendrait, comme les producteurs de pétrole et de gaz. Au lieu de cela, ils provenaient d’entreprises des secteurs de la technologie, des énergies renouvelables et de l’exploitation minière critique – qui, on pourrait le penser, n’auraient aucune difficulté à attirer des fonds, étant donné les nombreuses aumônes du gouvernement ces jours-ci. Mais même ces entreprises cherchent à investir à l’extérieur du Canada, notamment aux États-Unis, dont l’économie est en plein essor et pèse 25 000 milliards de dollars américains.
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J’ai entendu de nombreuses raisons pour lesquelles le Canada n’a plus la cote ces jours-ci. Les mineurs ont évoqué les pénuries de main-d’œuvre, les réglementations et les problèmes non résolus liés aux traités avec les Premières Nations qui rendent difficile la construction de quoi que ce soit. Les startups affirment que les pôles d’innovation manquent de liens avec les investisseurs en capital-risque. Plusieurs se sont plaints du manque d’enthousiasme des grandes banques canadiennes pour investir dans notre économie en ralentissement. Les investisseurs sont également préoccupés par les dépenses déficitaires, les politiques fiscales non compétitives et le peu d’intérêt politique pour les investissements du secteur privé.
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Personne ne sait exactement pourquoi les investisseurs se détournent autant du Canada, mais, avec un PIB réel par habitant essentiellement stable depuis huit ans, notre économie semble être aussi coincée « qu’un navire peint sur un océan peint » (pour emprunter l’expression de Coleridge de l’Ancien Mariner). ). Cette semaine, cependant, une vieille garde du monde des affaires canadien affirme qu’elle sait ce qui ne va pas : trop d’argent des retraites est investi à l’étranger. Dans une annonce d’une page entière dans un journal, ils ont pressé les gouvernements « de modifier les règles régissant les fonds de pension pour les encourager à investir au Canada ». Ils devraient le faire parce que les fonds de pension n’existeraient pas « sans le parrainage du gouvernement et une aide fiscale considérable ».
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Cette prescription politique est aussi intelligente qu’un sac de marteaux. Le Canada n’améliorera pas son environnement commercial en revenant à une ancienne forme de contrôle des capitaux. Après des années de débat, en 2005, nous avons finalement aboli les règles sur la propriété étrangère qui limitaient les fonds de pension et les REER à ne pas détenir plus de 30 pour cent de leurs actifs en actions et obligations émises par des entités non-résidentes. Nous l’avons supprimé pour une raison simple : permettre aux salariés de mieux rentabiliser leur avoir de retraite en se diversifiant à l’international.
C’est exactement ce qui s’est passé après la suppression de la règle. Selon l’OCDE statistiquesles fonds de pension canadiens ont augmenté la part étrangère de leurs actifs de 26 pour cent en 2005 à 35 pour cent en 2020. (Ce dernier chiffre est passé à 47 pour cent en 2021, non pas en raison d’un changement majeur dans le comportement des régimes de retraite, mais en raison d’un rupture dans la série en raison d’une refonte de l’enquête trimestrielle — un point crucial manqué par la Banque Nationale du Canada dans un note suggérant que les fonds de pension abandonnent le Canada.)
La part étrangère de 48 pour cent de nos fonds de pension en 2022 les rend plus diversifiés au niveau international que les fonds de certains pays, moins diversifiés que ceux d’autres. Aux Pays-Bas, les fonds détiennent 85 pour cent de leurs actifs en dehors de ce pays. En Italie, la part étrangère est de 68 pour cent. En Nouvelle-Zélande, c’est 58 pour cent; en Suisse, 38 pour cent. Malheureusement, l’OCDE ne fournit pas de chiffres pour les États-Unis et l’Australie.
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Les marchés canadiens ne représentent qu’environ trois pour cent du marché boursier mondial. Vous pourriez donc dire que nos fonds de pension devraient être beaucoup plus diversifiés qu’ils ne le sont aujourd’hui. De nombreux investisseurs ont un « biais national » qui favorise le placement de leur argent dans des sociétés nationales qu’ils connaissent mieux (ou pensent mieux connaître). Mais les gestionnaires de fonds canadiens sont habitués à opérer à l’échelle mondiale, donc nos fonds sont probablement ne sont pas suffisamment diversifié.
Au cours des dernières décennies, nous avons progressivement abandonné la réglementation du rendement des régimes de retraite. Cela n’a pas empêché le Banque mondiale de nous féliciter pour les fonds de pension qui font l’envie du monde entier. En 2017, il écrivait : « Au cours des trois dernières décennies, un « modèle canadien » de régime de retraite public a émergé, combinant une gouvernance indépendante, une gestion interne professionnelle des investissements, une échelle et une vaste diversification géographique et de classes d’actifs.
L’aide fiscale aux fonds de pension (et aux REER) ne devrait pas être imposée aux gestionnaires de régimes de retraite pour les éloigner de la diversification internationale. En fait, on peut affirmer qu’il n’existe aucune « aide fiscale ». Les cotisations de retraite sont en effet déductibles du revenu imposable. Mais il ne s’agit pas là de favoritisme fiscal. Cela empêche simplement le double fiscalité de l’épargne puisque les prestations de retraite retirées du régime, y compris les rendements accumulés, sont entièrement imposées (comme elles devraient l’être). Imposer les deux rendements au sein du régime de retraite et les retraits imposeraient plus lourdement les épargnants que les non-épargnants, ce qui ne serait ni juste ni bonne politique.
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Restreindre la diversification internationale de leurs fonds de pension priverait les épargnants canadiens de la possibilité d’obtenir des rendements plus élevés en investissant dans des sociétés comme Nvidia et Microsoft. Et si les fonds de pension sont obligés de détenir principalement des actifs nationaux, les entreprises canadiennes seront moins incitées à améliorer leur productivité.
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La solution au malaise en matière d’investissement au Canada consiste à adopter des politiques qui améliorent, et non aggravent, le rendement des investissements dans ce pays. Nous ne devrions pas essayer de compenser les effets de politiques réglementaires et fiscales fédérales imprudentes en imposant aux Canadiens qui travaillent dur des pensions inférieures plus tard dans leur vie.
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