L’inflation est enfin à nouveau sous contrôle, mais les électeurs sont toujours en colère contre les fortes hausses de nombreux prix au cours des quatre dernières années.
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Les gouvernements et les banques centrales sont clairement en train de gagner la guerre contre l’inflation, qui est en baisse dans la plupart des pays. Pourtant, le coût élevé de la vie domine les sondages dans de nombreux endroits et les politiciens subissent la pression de leurs électorats. Demandez au Premier ministre indien Narendra Modi qui, bien qu’il ait été réélu, a perdu sa majorité parlementaire alors que les électeurs se sont retournés contre son gouvernement pour des questions de base. Ou renseignez-vous auprès du président américain Joe Biden et du malheureux Premier ministre britannique Rishi Sunak, tous deux cherchant à être réélus et tous deux embourbés dans des sondages médiocres alors que les électeurs sont en colère contre l’inflation et leur gestion de l’économie.
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En avril, l’inflation en glissement annuel était tombée à 2,9 pour cent au Pays du G7. Cela semble bien par rapport à son pic de 7,1 % en 2022, n’est-ce pas ? Peut être pas. Le public s’inquiète du cumulatif l’évolution des prix depuis la pandémie, pas seulement le dernier taux d’inflation. Les gens ne sont pas encore prêts à créditer les gouvernements pour avoir réussi à réduire l’inflation.
Appelez cela la grande fracture entre les décideurs politiques et les électeurs. Lorsque les banquiers centraux prennent la décision d’augmenter ou de réduire les taux d’intérêt, ils se concentrent à juste titre sur les tendances inflationnistes actuelles. Parce que l’inflation a chuté et que la croissance du PIB ralentit, la Banque du Canada a réduit mercredi son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, la première réduction en quatre ans et une raison suffisante pour se réjouir. En revanche, les taux d’intérêt sont encore bien plus élevés qu’il y a cinq ans.
Alors pourquoi les électeurs sont-ils si impitoyables ? Je peux penser à quatre raisons : les revenus ne parviennent pas à suivre la perte de pouvoir d’achat ; les taux d’intérêt ont aggravé la situation des emprunteurs ; les impôts augmentent ; et l’économie s’affaiblit.
Le premier effet est simple : les prix ont tellement augmenté depuis janvier 2021 que les revenus n’ont pas suivi. Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 19,4 pour cent et les salaires horaires de seulement 17,3 pour cent. Il est vrai que les salaires ont augmenté plus vite que les prix au cours de l’année écoulée, mais comme les salaires réels ont chuté de 2 pour cent au cours des trois dernières années et demie, les Américains sont toujours en retard.
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Et c’est pire au Canada. Depuis janvier 2021, les salaires horaires, heures supplémentaires comprises, n’ont augmenté que de 9,8 pour cent. Mais les prix à la consommation ont augmenté de 15,6 pour cent, les prix des produits alimentaires de 20,8 pour cent et ceux du gaz de 41,4 pour cent, en partie grâce à la hausse des taxes sur le carbone. Les coûts de logement ont augmenté de 21,2 pour cent à mesure que les prix des logements et les remboursements hypothécaires ont grimpé. Tout cela signifie que les revenus des travailleurs ne vont pas aussi loin qu’avant.
Pire encore, les banques centrales ont dû augmenter leurs taux d’intérêt. Début 2001 tu pourrais obtenir une hypothèque sur trois ans à 3,49 pour cent. Avant l’annonce de mercredi, le même taux hypothécaire sur trois ans était de 6,99 pour cent. Pour chaque tranche de 100 000 $ nécessaire au financement d’une maison, le paiement mensuel a augmenté de 200 $.
La hausse des taux d’intérêt contribue également à l’augmentation des coûts du logement, qui représentent près d’un tiers de l’indice des prix à la consommation. Les locations automobiles, les frais de crédit et les prêts étudiants sont également plus chers, ce qui exerce une pression financière sur les millions de Canadiens qui empruntent auprès des banques et d’autres prêteurs.
Les taxes affectent également le pouvoir d’achat des Canadiens. Les impôts sur les particuliers, sur les sociétés et sur les accises ont tous été augmentés. Les frais d’utilisation ont également augmenté. De 2019 à 2022, l’Institut Fraser estime que la famille canadienne moyenne facture d’impôt a augmenté de 4 421 $ (en dollars de 2022). Avec des dépenses publiques incontrôlables et des déficits béants, les Canadiens devraient s’attendre à une facture fiscale encore plus lourde à l’avenir.
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Ils pourraient trouver un certain soulagement si leurs salaires augmentaient plus rapidement, si les taux d’intérêt étaient réduits beaucoup plus et si les gouvernements faisaient preuve de prudence budgétaire pour éviter une fiscalité néfaste à la croissance. Mais ne retenez pas votre souffle sur tout ça. Le chômage dépasse les 6 pour cent et les perspectives de productivité sont faibles. Les travailleurs qui négocient des salaires plus élevés pour compenser l’inflation passée se rendront compte que l’économie est moins en mesure de soutenir un niveau de vie plus élevé.
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Il n’est pas étonnant que les électeurs soient de mauvaise humeur. Ils se sentent déçus par les gouvernements dont les politiques rendent les riches encore plus riches grâce à de somptueuses subventions vertes et aux entreprises. Les bureaucraties surdimensionnées ne parviennent pas à fournir de bons services publics. Les gens font la queue pour obtenir des soins d’urgence et des rendez-vous chez le médecin, regardent leurs enfants fréquenter des écoles dont les normes ne sont pas respectées, sont témoins d’une criminalité croissante dans les métros et dans les rues et déboursent de l’argent pour payer des coûts énergétiques et alimentaires plus élevés.
Existe-t-il une réponse à ce mal-être ? Oui certainement. Si les gens veulent gagner des salaires plus élevés pour compenser les pertes inflationnistes, ils ont besoin d’un secteur commercial plus productif qui génère des revenus et des emplois pour les Canadiens et d’un gouvernement plus mince et plus efficace. Peut-être que le vent tourne à mesure que les dirigeants politiques reconnaissent que les électeurs canadiens préfèrent la prudence financière et la croissance économique avec un filet de sécurité sociale pour aider les pauvres. C’est l’esprit canadien.
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