jeudi, décembre 19, 2024

Jack Mintz : Le monde politique est « bizarre » et « fou »

Si les politiciens veulent s’insulter, c’est leur affaire. Tant que leurs politiques ne sont pas bizarres ou farfelues

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Les démocrates américains ont lancé une attaque contre les républicains en s’appuyant sur leur nouveau candidat à la vice-présidence, Tim Walz, qu’ils ont récemment qualifié de « bizarres ». Donald Trump a qualifié la tête du ticket démocrate de « folle Kamala ». Pendant ce temps, aux États-Unis, les libéraux, manquant d’imagination, utilisent le terme « bizarre » pour décrire les conservateurs, qui à leur tour ont qualifié le Premier ministre de « cinglé » et les politiques libérales de « folles ».

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La semaine dernière, pour le plus grand plaisir de son auditoire de Sudbury, le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré : « Ils (les libéraux) veulent interdire les routes, interdire les véhicules à essence et au diesel, interdire les pailles en plastique, mais légaliser la cocaïne. On peut donc consommer de la cocaïne à condition de le faire avec une paille en papier, pas en plastique. Il faut consommer de la cocaïne de manière écologique. C’est à ce point que tout est devenu fou. »

C’est la saison des insultes en politique. Si insulter quelqu’un ou quelque chose peut attirer quelques voix ici et là, cela ne contribue guère à encourager un débat politique sérieux. Alors que l’inflation est toujours au-dessus de l’objectif, que les taux d’intérêt élevés commencent à se faire sentir, que le chômage augmente, que les marchés boursiers mondiaux s’effondrent et que la dette publique est presque ingérable, nous devrions peut-être avoir un débat civilisé sur les politiques sérieuses – et non pas farfelues – dont nous avons besoin aujourd’hui.

Il faut bien avouer que le terme « cinglé » n’est pas inapproprié pour décrire certaines des politiques qui seront mises en place lors de la campagne électorale américaine actuelle. Donald Trump veut imposer 10 % de droits de douane sur tous les biens importés pour financer le maintien de ses réductions d’impôts de 2017. Mais en suscitant des représailles de la part d’autres pays, cela pourrait à la fois aggraver l’inflation et provoquer un ralentissement économique. Trump veut également supprimer l’impôt sur le revenu pour les pourboires et les prestations de sécurité sociale, ce qui coûterait entre 1,6 et 1,8 billion de dollars sur dix ans. Cela mettrait en péril son plan d’impôt sur le revenu ou aggraverait un déficit déjà énorme.

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Les démocrates, eux, idéalisent Shangri-La, qui est également complètement fou. Lorsque la candidate démocrate Kamala Harris s’est présentée aux primaires de 2020, elle a proposé des crédits d’impôt remboursables pour les Américains à revenus faibles et moyens de 6 000 dollars par couple et de 3 000 dollars pour une personne seule, ce qui représenterait un coût de 3 000 milliards de dollars sur 10 ans. Elle a également proposé des crédits d’impôt pour les loyers résidentiels supérieurs à 30 % du revenu ; un allègement des frais de scolarité des étudiants ; une couverture santé universelle ; et un plan vert de plusieurs milliards de dollars, qu’elle aurait financé par une nouvelle taxe sur les transactions financières et une augmentation de l’impôt sur les sociétés à un niveau de 35 %, ce qui aurait détruit la croissance.

Dans sa campagne présidentielle actuelle, Harris a toutefois changé d’avis sur bon nombre de ses positions politiques les plus farfelues. Jusqu’à présent, elle s’en tient au programme de Biden sans proposer grand-chose (à part une critique plus forte de la politique israélienne à Gaza). Mais la politique de Biden est déjà assez mauvaise. Elle a notamment consacré des milliers de milliards de dollars à des subventions aux entreprises pour les énergies propres, la fabrication de puces électroniques et les infrastructures, ce qui aura pour effet (probablement involontaire) d’améliorer encore la situation de nombreux investisseurs fortunés. La présidente, aujourd’hui en fin de mandat, propose d’augmenter les impôts sur les plus-values ​​et sur les revenus des entreprises et des particuliers pour couvrir l’extension des nouveaux crédits d’impôt pour enfants, les programmes de lutte contre le cancer et la santé mentale et l’allègement de la dette étudiante.

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Le Canada n’est pas non plus à l’abri de politiques farfelues. Les libéraux ont fait des excès en matière d’immigration pour stimuler l’économie, ce qui a fait grimper la demande de logements, de soins de santé, de routes et d’écoles, des secteurs déjà en pénurie. Cette situation a alimenté l’inflation et a rendu difficile l’accès à la propriété pour les jeunes. Pour réduire les coûts de l’immobilier, des politiques axées sur l’offre ont été mises en place, comme des mesures incitatives pour que les municipalités réduisent les restrictions de zonage, ce qui est en fait le contraire de la folie. D’un autre côté, augmenter l’impôt sur les gains en capital des entreprises n’aidera pas l’investissement, ni dans le logement ni dans d’autres domaines.

L’augmentation de la population s’accompagne d’une augmentation des émissions que les libéraux promettent de réduire de 40 % d’ici 2030 en appliquant des normes « étranges » sur l’électricité propre et des plafonds sur le pétrole et l’essence auxquels s’opposent fortement les provinces productrices. L’objectif que les libéraux proposent est que les véhicules électriques représentent 20 % des voitures neuves vendues en 2026, même si Ventes de véhicules électriques en 2024 ne représentaient que 12,5 % des ventes, contre 13,2 % en 2023.

Dans un contexte de climat d’investissement désastreux au Canada et de déclin continu du PIB réel par habitant, les hausses d’impôts sur les sociétés, les gains en capital et les travailleurs canadiens sont clairement la mauvaise solution. La politique de réglementation, en particulier le projet de loi C-69, est également délirante, du moins dans la mesure où elle met fin aux projets d’exploitation des ressources.

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On ne sait pas encore dans quelle mesure les conservateurs éviteront de se lancer dans des politiques farfelues. En tant que parti d’opposition, ils ne font pas de promesses avant le début de la campagne électorale, ce qui est tout à fait raisonnable. Parmi les politiques que nous connaissons, les conservateurs proposent de supprimer la taxe sur le carbone (mais seulement la taxe sur les carburants, pas la taxe sur les gros émetteurs). Ils ont déclaré qu’ils encourageraient les nouvelles technologies, mais nous n’avons pas encore entendu parler de leur plan. Poilievre a promis de réduire les paiements d’infrastructure aux municipalités si elles n’atteignent pas les objectifs en matière de logement, ce qui n’est pas plus farfelu que l’approche des subventions des libéraux.

En matière de politique budgétaire, Poilievre a proposé un ancrage budgétaire « par répartition », selon lequel les nouvelles dépenses devraient être financées par des coupes ailleurs. Les libéraux trouveront-ils cela « fou » ? La proposition de Poilievre de limoger le gouverneur de la Banque du Canada pour sa politique anti-inflationniste ratée était probablement farfelue, mais elle semble également abandonnée à l’heure actuelle.

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