vendredi, novembre 8, 2024

Jack Mintz : L’augmentation du nombre d’emplois au niveau fédéral coûte au moins 10 milliards de dollars par an aux contribuables

La population du Canada a augmenté de 12,5 % depuis 2014. La fonction publique fédérale non militaire a augmenté de 39,9 %. Que se passe-t-il ?

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Parmi les nombreux tableaux du rapport de juin de Statistique Canada sur l’emploi figurent des données sur l’emploi dans le secteur public : les employés fédéraux, provinciaux et locaux embauchés par les ministères, les organismes, les hôpitaux et les écoles, y compris les universités et les collèges. En juin, 4,412 millions de travailleurs étaient des employés du secteur public, ce qui représente 21,5 % de la main-d’œuvre canadienne. C’est 972 000 de plus (28,3 %) qu’en 2014, lorsque 3,439 millions de Canadiens travaillaient pour le gouvernement. Et ces chiffres n’incluent pas les services contractuels.

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Au cours de cette période, la population canadienne a augmenté de 12,2 %. Il est difficile de comprendre pourquoi l’emploi dans le secteur public a dû croître à un rythme plus de deux fois supérieur à celui-ci. L’effet d’une croissance aussi effrénée est toutefois évident : elle a fait grimper les salaires, et cela aurait probablement été le cas même si les trois quarts des travailleurs du secteur public n’avaient pas été syndiqués. L’emploi privé, y compris le travail indépendant, n’a augmenté que de 12,4 % depuis 2014, soit presque le même taux que la croissance démographique. Sans l’immigration, les employeurs privés seraient désespérément à la recherche de travailleurs et auraient dû renoncer à la production.

Tous les gouvernements du Canada augmentent leurs effectifs, mais c’est au gouvernement fédéral que la croissance est la plus rapide. De 2014 à l’année dernière, Fonction publique fédérale non militaire La population est passée de 257 138 à 357 247, soit une croissance stupéfiante de 38,9 %, soit plus de trois fois le taux de croissance de la population.

Cette expansion rapide de la main-d’œuvre fédérale a lourdement pesé sur le budget fédéral. En 2023, le gouvernement fédéral a dépensé 50,8 milliards de dollars en salaires et traitements non militaires, ce qui représente un coût moyen de 142 600 $ par personne (incluant le RPC, l’AE et les autres cotisations sociales). Si la croissance de la bureaucratie fédérale avait plutôt suivi la croissance démographique du Canada, nous aurions aujourd’hui 69 000 employés fédéraux de moins. Cela aurait permis aux contribuables d’économiser 10 milliards de dollars en 2023, ce qui aurait permis de réduire l’impôt fédéral sur le revenu des particuliers de 1 000 $ par famille de quatre personnes.

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Les contribuables doivent se demander si chaque nouvelle intervention gouvernementale dans l’économie génère des avantages nets pour la société. Trop souvent, ce qu’Oscar Wilde a dit un jour semble être vrai : « La bureaucratie s’agrandit pour répondre aux besoins d’une bureaucratie en expansion. » Une grande partie des activités du gouvernement fédéral se résument à prendre l’argent de certains Canadiens pour le donner à d’autres, ce qui donne l’impression que l’effet net pourrait être « nul », sauf que la collecte et la dépense de l’argent impliquent toutes deux des coûts économiques et administratifs. L’effet final de bon nombre de ces activités est donc très probablement négatif.

Avec autant de bureaucrates qui s’affairent, les décisions ralentissent à mesure que les dossiers passent d’un bureaucrate à l’autre. La responsabilité est perdue. Les ministères se pointent du doigt les uns les autres, comme nous l’avons vu lors de la débâcle d’ArrriveCan. De nouveaux programmes sont créés et davantage d’employés sont embauchés, qu’ils soient nécessaires ou non. Avec le travail à domicile, moins de travail est accompli, car les employés non supervisés promènent le chien ou font les courses. La productivité du travail stagnant ou en baisse, il faut embaucher de plus en plus de travailleurs pour accomplir les tâches.

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Les deux plus grands ministères fédéraux ont tellement pris de l’ampleur en matière d’emploi qu’ils ont besoin d’un coup de pouce financier. Emploi et Développement social Canada est passé de 21 097 employés en 2014 à 38 983 en 2023, soit une augmentation de 85 %. Oui, c’est le même ministère qui peut prendre des mois pour organiser les versements du RPC et de la SV aux bénéficiaires à court d’argent.

L’Agence du revenu du Canada comptait 59 019 employés l’an dernier, soit une augmentation de 46,5 % par rapport à 2014. Selon les dernières données, Écart fiscal fédéral Toutefois, selon le rapport, la conformité et le recouvrement n’ont pratiquement pas bougé en tant que part des recettes fédérales, malgré un effectif beaucoup plus important. Ces données sont anecdotiques, mais comme la plupart des gens que je connais, je redoute de devoir appeler l’ARC pour effectuer une transaction qui ne peut être effectuée sur le site Web. Qui a une heure ou deux de libre à consacrer à l’ARC?

Services publics et Approvisionnement Canada compte désormais 18 114 employés, soit une augmentation de 51 % par rapport à 2014. Il s’agit du même ministère que celui qui a été créé en 2014. Vérificateur général des comptes récemment critiqué pour ne pas avoir contesté les ministères qui violaient les règles d’approvisionnement liées aux contrats de services professionnels conclus avec une source unique (par exemple, McKinsey) ou qui n’étaient pas correctement documentés (ArriveCan).

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Il y a aussi d’autres ministères et organismes, beaucoup moins gros que ces mastodontes, dont les effectifs augmentent néanmoins à un rythme effréné. Le Bureau du Conseil privé, dont le rôle est de coordonner toutes les promesses non tenues du gouvernement Trudeau, comptait 61 % de personnes de plus en 2023 qu’en 2014.

L’Agence canadienne d’évaluation d’impact, qui ne prévoit pas de pipelines, comptait 452 employés en 2023, soit le double de l’effectif de son incarnation de 2014, l’Agence canadienne de l’environnement. Malgré sa taille, ou peut-être à cause d’elle, l’agence n’a approuvé qu’un nombre limité de projets au cours des dernières années, comme l’indique un rapport de la Canada West Foundation. détaillé l’année dernière.

L’Agence de la santé publique du Canada, embourbée dans une controverse concernant le licenciement de deux scientifiques ayant des liens avec la Chine, employait 4 211 personnes en 2023, soit une hausse de 94 % depuis 2014. On aurait pu s’attendre à une hausse pendant la pandémie, mais l’emploi a augmenté de 1 000 employés supplémentaires après 2021.

Le nombre d’employés de Réfugiés et Citoyenneté Canada a doublé, passant de 5 927 en 2014 à 12 258 l’an dernier. Le traitement des demandes de visa pour le Canada peut être long pour certains pays (125 jours pour la Suisse, par exemple).

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En 2023, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes comptait 30 % de personnes de plus qu’en 2014. Il a besoin de ces employés pour s’assurer que les Canadiens regardent en boucle les films Dune, très appréciés, sur Crave TV afin de satisfaire aux règles relatives au contenu canadien.

Enfin, Femmes et Égalité des genres Canada compte 468 employés, soit une augmentation de 380 % depuis 2014. Le ministère des Finances a un programme économique de grande envergure par rapport au ministère des Femmes et de l’Égalité des genres, mais il n’est que deux fois plus important. La DEI semble être une priorité plus importante pour ce gouvernement que l’équilibre budgétaire.

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Je pourrais continuer, mais ce serait trop douloureux. Bien que la bureaucratie fédérale ait explosé, il serait difficile de voir une explosion équivalente en termes de rendement. Au contraire, l’embauche incontrôlée au niveau fédéral est devenue un coût majeur pour les Canadiens. Et donc un enjeu électoral à venir.

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