La politique globale des télécommunications du Canada est un échec
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J’ai beaucoup voyagé ces derniers temps. Je remarque que mon téléphone portable fonctionne mieux lorsque j’ai accès au spectre 5G, qui est beaucoup plus rapide que le LTE (4G) sur mon iPad vieillissant. Et parfois, dans une zone rurale, le sans fil peut être très lent ou indisponible du tout. Cela me fait comprendre que la politique sans fil n’est pas seulement une question de prix. C’est aussi une question de qualité.
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La politique générale des télécommunications du Canada est un échec. Nous perdons non seulement sur les prix bas par rapport à d’autres pays, mais aussi sur la 5G, qui offre des vitesses 100 fois plus rapides que les services précédents. Pour améliorer la productivité du Canada, la 5G sera essentielle pour une foule d’innovations, notamment les véhicules autonomes, les villes intelligentes et la santé virtuelle. Même si la politique sur le sans fil relève de la responsabilité du gouvernement fédéral, les provinces devraient s’inquiéter du fait que le développement lent de la 5G pourrait également affecter considérablement leurs populations.
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Pourquoi la 5G a-t-elle mis du temps à se développer au Canada ? Parce que nous avons limité la disponibilité du spectre à mi-bande pour le développement de la 5G. Selon un Telus étude, le Canada n’a mis aux enchères que 64 MHz de spectre de bande médiane en 2021 au coût de 3,27 $ en MHz par habitant. À titre de comparaison, 200 MHz ont été mis aux enchères en Australie à un coût de 46 cents (en dollars canadiens) et plus de 300 MHz dans d’autres pays du G7 à des prix variant entre 17 cents (au Royaume-Uni) et 97 cents (aux États-Unis).
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De ses enchères de 2021, le gouvernement canadien a récolté 8,9 milliards de dollars, principalement auprès des trois principaux transporteurs. Du point de vue de la politique fiscale, il est préférable de taxer les rentes du spectre de cette manière plutôt que d’augmenter les prélèvements faussants – même si nous en faisons beaucoup aussi. Mais les coûts du spectre s’ajoutent aux dépenses des entreprises pour l’exploitation des systèmes sans fil, ce qui signifie qu’ils sont finalement répercutés sur les consommateurs. Robert Crandal du Technology Policy Institute estime que les coûteuses enchères du spectre au Canada ajoutent 100 $ par année à la facture de l’abonné.
Mais limiter le spectre global n’est pas le seul problème. Nous compromettons également la qualité du service en réservant du spectre aux nouveaux entrants dans la quête désespérée d’Ottawa d’un quatrième concurrent sur les marchés du sans fil. Le Canada est le seul pays du G7+Australie à suivre cette stratégie.
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Considérez la fusion Rogers-Shaw, examinée ici par Terence Corcoran l’autre jour. Le Bureau de la concurrence veut bloquer la fusion même si Freedom Mobile de Shaw doit être vendu à Vidéotron, renforçant ainsi un quatrième concurrent. Ils soutiennent qu’il serait préférable pour Shaw d’étendre ses activités sans fil et d’investir dans la 5G plutôt que de fusionner avec Rogers et d’abandonner Freedom Mobile. Mais dans son témoignage devant le Comité permanent de l’industrie et de la technologie, Shaw a clairement indiqué qu’il ne pouvait pas investir suffisamment pour déployer la 5G à moins de fusionner avec Rogers pour avoir accès à un spectre suffisant.
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Le Bureau de la concurrence ne devrait pas dire aux entreprises comment gérer leurs affaires. Mais il est peut-être vrai que les réservations pour un quatrième concurrent sans fil ne fonctionnent pas. Le nouvel entrant utilise souvent le spectre pour d’autres services, tels que les SMS et les appels. Il dépense peu pour des améliorations de qualité comme la 5G, même s’il collecte potentiellement des milliards de subventions.
Par exemple, Vidéotron a perçu des subventions équivalant à 4,3 milliards de dollars en remises sur les prix lors d’enchères de spectre entre 2008 et 2021 et bénéficiera en outre des 1,7 milliard de dollars accordés à Shaw dans le cadre de la création de Freedom Mobile. Elle a également profité de la vente de ses avoirs en spectre à l’extérieur du Québec. En 2017, Vidéotron a vendu des licences de spectre sans fil 2500 MHz et 700 MHz hors Québec à Shaw Communications pour 430 millions de dollars, pour un gain de 243 millions de dollars. Il a également vendu le spectre AWS à Rogers pour 184,2 millions de dollars, pour un bénéfice net de 87,8 millions de dollars. Les provinces devraient s’inquiéter du fait que des entrants comme Vidéotron qui n’ont aucun antécédent de construction de réseaux pourraient nuire à la compétitivité provinciale.
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Dans un récent article non publié, mes collègues de l’Université de Calgary, Jeff Church et Kent Fellows, indiquent clairement que les politiques de mise en réserve allouent mal le spectre, contrairement aux intérêts des consommateurs. Ils examinent l’impact des politiques du spectre sur les prix et la qualité lorsque le spectre a été réservé en 2008 pour quatre nouvelles entreprises (Wind, Mobilicity, Eastlink et Vidéotron). Ils ont constaté que les mises en jachère n’avaient qu’un impact modeste selon les années : expansion du marché de 5,8 % et baisse des prix ajustés en fonction de la qualité de seulement 1 à 2 %. En revanche, si le spectre avait été attribué aux trois opérateurs historiques, le marché aurait augmenté de 13 à 16 % et les prix ajustés en fonction de la qualité auraient baissé de 4 à 6 %.
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Alors pourquoi la politique de mise en jachère est-elle un échec ? Comme le soutiennent Church et Fellows, le facteur qui limitait le plus les avantages des services sans fil pour les consommateurs n’était pas des prix trop élevés, mais une qualité de service trop faible. Dans l’intérêt de la concurrence par les prix, les marchés réservés restreignent la qualité de service des opérateurs historiques. Plutôt que de subventionner les nouveaux entrants, il aurait été préférable de fournir plus de spectre aux opérateurs historiques, ce qui aurait augmenté leur qualité et fait baisser leurs prix ajustés en fonction de la qualité.
Décourager les investissements dans la 5G en subventionnant les nouveaux entrants spécialisés dans les services de faible qualité ne rend aucun service aux Canadiens. Il est temps de repenser nos politiques sans fil défaillantes.