Près de 1,25 million de Canadiens devront la payer au moins une fois au cours de leur vie fiscale. Et cela affectera probablement aussi les cours des actions.
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Certaines personnes ne semblent jamais comprendre que « l’histoire se répète, d’abord sous forme de tragédie, ensuite sous forme de farce », comme l’écrivait Marx. Cela s’applique certainement à l’appétit marxiste insatiable du gouvernement du premier ministre Justin Trudeau pour faire payer « un peu plus les riches », manifesté plus récemment dans sa proposition budgétaire visant à augmenter les impôts sur les gains en capital.
En 2017, Trudeau a découvert – en se brûlant gravement les doigts – que l’imposition de nouveaux impôts aux sociétés privées nuisait non seulement aux « riches », mais aussi à de nombreux propriétaires de petites entreprises de la classe moyenne. La réaction a été énorme, conduisant au retrait de plusieurs propositions. Aujourd’hui, l’histoire se répète. Le budget prétend que la hausse des plus-values ne concerne que « les riches ». C’est tout à fait faux.
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Le budget augmente la part des gains en capital assujettis à l’impôt sur le revenu de la moitié aux deux tiers à compter du 25 juin. Pour les particuliers, le taux plus élevé s’applique uniquement aux gains supérieurs à 250 000 $. Toutefois, pour les sociétés et les fiducies, cela s’applique à tout gain. Le budget prévoit qu’en 2025, seuls 44 000 déclarants individuels (0,13 pour cent de tous les déclarants) seront touchés, tandis que 307 000 sociétés seront plus lourdement imposées.
Mais un aperçu du nombre de déclarants touchés au cours d’une seule année donne une fausse impression du nombre de Canadiens qui seront touchés au cours de leur vie de contribuable. Pour cela, il faut un film : tous les instantanés annuels diffusés en séquence. Les gains en capital sont « grumeleux ». La plupart des gens ne disposent de leurs actifs qu’occasionnellement, pas chaque année. Vendre une maison de vacances, une petite entreprise, des terres agricoles ou d’autres actifs importants est souvent un événement unique.
Les données de Statistique Canada qui suivent les individus de 2011 à 2021 le confirment. Les Canadiens réalisent rarement des gains en capital importants. Au cours de ces années, une moyenne annuelle de 44 664 déclarants ont déclaré des gains en capital supérieurs à 250 000 $, ce qui est presque identique aux prévisions budgétaires de 44 000 pour l’année prochaine. Mais ce n’étaient pas les mêmes 44 000 personnes chaque année : loin de là. En fait, au cours des 11 années, 66,3 pour cent des personnes qui ont connu des gains aussi importants au moins une fois n’en ont fait l’expérience qu’une seule fois. Un autre 15,4 pour cent n’en ont fait l’expérience que deux fois.
Seulement 4,2 pour cent des déclarants ayant réalisé des gains supérieurs à 250 000 $ au moins une fois au cours de ces 11 années les ont déclarés six fois ou plus. Cela représente environ 1 850 personnes. Parmi eux, il y a sans aucun doute le banquier d’investissement qui gagne 800 000 $ par an et qui occupe une place si importante dans la vidéo du premier ministre sur la hausse des impôts. Mais sur 11 ans, la plupart des personnes classées dans ce groupe n’étaient pas des banquiers d’investissement. (Ou alors ils n’étaient pas de très bons banquiers d’investissement !)
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Avec un peu de calcul, j’estime que 1,25 million de particuliers – et pas seulement 44 000 – réaliseront un gain en capital supérieur à 250 000 $ à un moment donné de leur vie fiscale. Beaucoup de ces personnes auront des revenus relativement modestes et ne réaliseront que des gains en capital extraordinaires à la retraite ou à leur décès. Et bon nombre de ces gains seront des gains théoriques, reflétant la hausse des prix des actifs entraînée par l’inflation et non par la croissance réelle.
Mais ce n’est pas toute l’histoire. Au niveau des entreprises en particulier, la hausse des plus-values sera capitalisée dans la baisse de la valeur des actions, ce qui nuira à tous ceux qui détiennent des actions, quels que soient leurs revenus. Un récent article européen sur les fusions et acquisitions a révélé que l’impôt sur les gains en capital des sociétés réduisait les acquisitions de 1,1 milliard de dollars par année au Canada. Cela réduit à son tour la valeur des capitaux propres, avec des pertes annuelles de 300 millions de dollars.
Le budget prétendait – à tort – que l’augmentation de l’impôt sur les gains en capital ne nuirait pas à la valeur des actions ni aux investissements des entreprises. Si l’on met de côté les petites entreprises et le capital de risque, qui seront sûrement touchés, la valeur des actions des grandes sociétés canadiennes est également vouée à baisser, du moins dans une certaine mesure. Les gains en capital des sociétés s’élèvent à environ 30 milliards de dollars par an, soit environ 8 % du revenu imposable des sociétés. Une augmentation de l’impôt sur les plus-values des sociétés entraînera une baisse des bénéfices disponibles pour la distribution de dividendes ou le réinvestissement.
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Combien d’investisseurs canadiens seraient touchés par une hausse de l’impôt sur les gains en capital, tant au niveau des particuliers que des sociétés ? En 2021, 4,74 millions de déclarants (15,7 %) ont reçu des bénéfices distribués par des sociétés canadiennes. Parmi eux, 69 pour cent, soit 3,29 millions, avaient des revenus inférieurs à 100 000 dollars. L’augmentation de l’impôt sur les gains en capital des sociétés va nuire à de nombreux investisseurs canadiens à revenus moyens ou modestes.
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Imposer des millions de Canadiens de la classe moyenne est très différent de taxer les super-riches. Dans le monde d’aujourd’hui, contrairement au XIXe siècle de Marx, le capital est largement détenu. Attendez-vous à ce que la résistance s’accentue, tout comme en 2017. L’histoire se répète, comme les libéraux ne semblent pas l’avoir appris.
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