Un groupe de soldats israéliens a été filmé en Syrie, chantant l’hymne national israélien. Leur présence survient après la traversée de la frontière syrienne et l’occupation d’une zone démilitarisée. Benjamin Netanyahu affirme que cette occupation est motivée par des raisons de sécurité, mais son avenir reste incertain. Israël renforce ses investissements dans les hauteurs du Golan, suscitant des réactions arabes. Les frappes aériennes israéliennes en Syrie se multiplient, tandis que des projets d’expansion territoriale émergent.
Des Soldats Israéliens en Terrain Syrien : Une Performance Symbolique
Un groupe de soldats israéliens de la 188e brigade a été filmé chantant « Hatikvah », l’hymne national d’Israël, tout en se tenant entre des chars dans une forêt en Syrie. Bien que cette scène puisse sembler anodine, elle prend une dimension particulière étant donné que ces soldats ne sont pas sur le sol israélien, mais plutôt en territoire syrien.
Le 8 décembre, peu après la fuite de Bashar al-Assad, des troupes israéliennes ont traversé la frontière syrienne, s’emparant de la zone démilitarisée établie depuis 1974. Ce territoire a été créé suite à la guerre du Yom Kippour, dans le cadre d’un accord entre Israël et la Syrie. Il sert de tampon entre la Syrie et les hauteurs du Golan, une région occupée par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967, dont la souveraineté n’est reconnue que par les États-Unis.
La Durée de l’Occupation Israélienne : Un Avenir Incertain
Les déclarations de Benjamin Netanyahu, qui assure que l’armée israélienne est présente en Syrie uniquement pour des raisons de sécurité, laissent planer une incertitude sur la durée de cette occupation. Avec l’effondrement du gouvernement syrien, l’accord sur la zone démilitarisée devient caduc, et jusqu’à la mise en place d’un nouvel accord, les soldats israéliens devront rester sur place. Le ministre de la Défense, Israel Katz, a même évoqué une préparation pour une mission prolongée durant l’hiver.
Selon Assaf Orion, expert militaire à l’Institut de Washington, les soldats israéliens devraient rester en Syrie au moins jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé, prévu pour mars. Par ailleurs, la tentation pour Israël de renforcer sa présence sur ce territoire est forte, notamment en raison de la position stratégique qu’offre le sommet du massif du Hermon, permettant d’observer des villes clés comme Beyrouth et Damas.
Dimanche, le gouvernement israélien a annoncé un investissement de 10 millions de francs pour doubler la population des hauteurs du Golan, où vivent actuellement environ 50 000 personnes, dont beaucoup de Druzes se considérant encore comme Syriens. Cette initiative a suscité de vives réactions dans le monde arabe, condamnant l’appropriation de ce territoire.
Israël, après les événements tragiques du 7 octobre, semble déterminé à sécuriser ses frontières. Les récentes frappes aériennes israéliennes en Syrie ont été massives, visant à détruire les capacités militaires syriennes, avec des attaques signalées comme les plus intenses depuis une décennie. Le nouveau leadership syrien, sous Ahmed al-Sharaa, a exprimé son désaccord face à ces actions israéliennes, affirmant qu’Israël n’avait plus de légitimité pour continuer.
Alors que le gouvernement israélien continue de faire face aux critiques internationales concernant son occupation, l’avenir de la présence militaire israélienne en Syrie reste flou. Des discussions autour d’une expansion progressive des activités israéliennes sur le massif du Hermon sont déjà en cours, avec des projets ambitieux, comme l’idée d’une « station de ski de la paix », bien que la réalité d’une coopération entre Syriens et Israéliens semble encore lointaine.