Intuitive Machines cherche à réussir là où les projets passés ont échoué avec sa mission inaugurale d’atterrisseur lunaire, ce qui marquerait la première fois qu’une entreprise privée ferait atterrir un vaisseau spatial sur la lune.
La mission est sur le point de décoller à bord d’une fusée SpaceX demain à 0 h 57 HNE depuis la plateforme de lancement de la société de lancement au Kennedy Space Center en Floride. Si le lancement est retardé, SpaceX bénéficiera d’opportunités supplémentaires les 15 et 16 février.
Si tout se passe comme prévu, après un voyage d’environ sept jours, le vaisseau spatial entrera en orbite lunaire. Environ 24 heures plus tard, le 22 février, l’atterrisseur Nova-C se posera en douceur sur la surface de la Lune. L’atterrisseur cible une zone proche d’un cratère appelé Malapert A, près du pôle sud lunaire, une zone soupçonnée d’abriter une abondance d’eau gelée.
Les deux sociétés ont annoncé lundi qu’elles étaient prêtes à lancer le lancement, affirmant dans un communiqué qu’elles avaient terminé l’analyse des données des derniers tests de ravitaillement de l’atterrisseur lunaire. Ces tests ont été critiques en raison du système de propulseur unique de l’atterrisseur Nova-C : il utilise des propulseurs d’oxygène liquide et de méthane qui doivent être chargés pendant que l’atterrisseur est encapsulé dans le Falcon 9. (Habituellement, les engins spatiaux sont alimentés en carburant avant d’être chargés sur la fusée.)
La mission IM-1 – une première pour Intuitive Machines – marque la deuxième fois cette année qu’une entreprise américaine tente d’atterrir un vaisseau spatial sur la Lune. La première mission, menée par Astrobotic Technology, basée à Pittsburgh, s’est terminée très rapidement après que le vaisseau spatial a subi une fuite de propulsion catastrophique.
La mission d’Intuitive Machines suit également celle de la société japonaise ispace, dont le propre atterrisseur a connu un problème logiciel juste au-dessus de la surface lunaire, ce qui a amené le vaisseau spatial à mal évaluer sa distance par rapport à la surface et à s’écraser.
En effet, les récents succès sur la surface lunaire peuvent être revendiqués par les gouvernements, notamment celui de l’Inde. Mission lunaire Chandrayaan-3 en août dernier et l’atterrisseur japonais SLIM qui a atterri (à l’envers) en janvier. Mais atterrir sur la Lune est difficile, et même les nations ont connu des échecs ; un exemple notable récent est celui de l’atterrisseur israélien Beresheet, qui s’est également écrasé sur la lune en 2019.
Le vaisseau spatial de 14 pieds de haut transporte six charges utiles scientifiques et de recherche pour la NASA, qui a commandé le lancement pour environ 118 millions de dollars dans le cadre de son programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS). Astrobotic a également été lauréat du CLPS. L’atterrisseur, appelé Odysseus, transportera également des charges utiles pour une poignée de clients commerciaux.
Mais qu’elle réussisse ou non cette première mission, Intuitive Machines a déjà décroché des contrats supplémentaires avec la NASA pour deux autres missions lunaires : une qui pourrait avoir lieu au quatrième trimestre de cette année et une troisième prévue début 2025.
SpaceX animera une émission en direct du lancement sur son site Web.