Le Canada — contrairement à de nombreux autres pays dans le monde — ne reconnaît pas la pauvreté énergétique, le manque de services énergétiques domestiques adéquats et nécessaires
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Près d’un ménage canadien sur 10 consacre plus de 10 % de son revenu au chauffage et à la climatisation de sa maison, à l’éclairage et à l’entreposage ou à la cuisson des aliments. Pour ces ménages, le coût élevé de l’énergie, qui comprend l’électricité, le gaz naturel, le mazout et le propane, les amène à rationner leur consommation et à vivre en situation de précarité énergétique.
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L’énergie, sous ses nombreuses formes, joue un rôle vital dans la vie des gens. Il peut fournir des divertissements, de la nourriture et la capacité de travailler, mais il fournit également des services essentiels, tels que le chauffage ou la climatisation.
Les événements météorologiques extrêmes, comme le dôme de chaleur de 2021 dans l’Ouest canadien, devraient augmenter en fréquence à l’avenir et amplifieront le besoin de ces services énergétiques essentiels. La charge énergétique élevée d’un ménage pourrait constituer un risque pour la vie de tous les occupants de cette maison.
Nos recherches montrent que certains ménages au Canada consacrent jusqu’à 16 % de leur budget à l’énergie, soit près de cinq fois plus que ceux qui ne vivent pas dans la pauvreté énergétique. Cela suggère fortement que de nombreux ménages au Canada ont du mal à répondre à leurs besoins énergétiques de base.
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La précarité énergétique impacte la qualité de vie
Le Canada — contrairement à de nombreux autres pays dans le monde — ne reconnaît pas la pauvreté énergétique, le manque de services énergétiques domestiques adéquats et nécessaires.
Vivre en précarité énergétique signifie, par exemple, avoir trop chaud ou trop froid chez soi, ou être stressé par des factures énergétiques élevées. Ceux-ci peuvent avoir un impact négatif sur la santé, les relations et la vie quotidienne.
La pauvreté énergétique résulte généralement de la combinaison de faibles revenus, de prix élevés de l’énergie et d’une faible efficacité énergétique. Les maisons mal isolées et les appareils inefficaces augmentent le coût de la consommation d’énergie, affectant particulièrement les personnes à faible revenu.
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Les coûts de logement ont également un impact sur les revenus disponibles pour les dépenses énergétiques. Partout au Canada, de nombreux ménages ont de la difficulté à trouver un logement abordable et adéquat. Et la récente hausse des taux d’intérêt de référence de la Banque du Canada est la plus importante depuis plus de deux décennies. Le logement a atteint un point critique, ce qui a incité le gouvernement fédéral à présenter une Stratégie nationale sur le logement de 70 milliards de dollars pour réduire l’itinérance, retirer les familles du besoin de logement et investir dans la construction de nouveaux logements.
Les logements anciens et inefficaces, qui ont des coûts énergétiques plus élevés et des niveaux de confort réduits, constituent un sujet de préoccupation clé. La Société canadienne d’hypothèques et de logement considère qu’un logement est abordable lorsqu’il coûte moins du tiers du revenu avant impôt d’un ménage. Un fardeau énergétique et des coûts de logement élevés peuvent rendre la vie moins abordable pour les Canadiens.
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Un danger pour la vie
De plus en plus de personnes travaillent à domicile depuis la pandémie. Cela a probablement augmenté la consommation d’énergie à la maison, ainsi que le montant que les ménages dépensent en énergie. Certains gouvernements, dont celui de la Colombie-Britannique, ont accordé un certain allégement pour les factures d’électricité. Le gouvernement fédéral a modifié les montants des demandes de remboursement des frais de bureau à domicile sur les déclarations de revenus des particuliers si les personnes travaillaient plus de 50 % du temps à domicile pendant au moins quatre semaines consécutives. Mais ce n’est peut-être pas suffisant.
Avec l’augmentation des températures estivales et des conditions météorologiques extrêmes, l’utilisation de la climatisation et des ventilateurs augmentera probablement, ainsi que les coûts énergétiques. Toronto, par exemple, devrait connaître près de 40 jours très chauds (plus de 30 °C) d’ici 2050 dans un scénario climatique où les émissions de gaz à effet de serre diminuent rapidement après 2050. Windsor, en Ontario, pourrait faire face à jusqu’à 80 jours très chauds d’ici 2050. dans un scénario haut carbone, quatre fois plus qu’en moyenne entre 1976 et 2008.
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Les décès liés à la chaleur sont en augmentation dans le monde. Lorsque les températures ont atteint plus de 40 °C dans de nombreuses régions de la Colombie-Britannique à la fin juin 2021, 619 personnes sont décédées. Presque tous à l’intérieur, et la plupart manquaient de systèmes de refroidissement adéquats. De nombreux ménages évitent d’utiliser la climatisation par temps très chaud parce qu’ils craignent d’alourdir leurs factures d’électricité, et il y a un manque généralisé d’infrastructures de refroidissement.
Alors que le taux d’inflation au Canada augmente à son rythme le plus rapide en 40 ans et que les coûts augmentent dans tous les secteurs de l’économie, la vie quotidienne devient moins abordable. La précarité énergétique est un véritable problème pour de nombreux Canadiens, et beaucoup d’autres sont susceptibles d’être aux prises avec la hausse des coûts de l’énergie à l’avenir.
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Il est essentiel que les gens puissent avoir accès à des services énergétiques comme le chauffage ou la climatisation, mais ils doivent être abordables. Les charges énergétiques doivent être considérées comme un facteur clé de la politique énergétique canadienne, étant donné qu’elles pourraient être une question de vie ou de mort.
Le gouvernement fédéral devrait commencer par reconnaître officiellement le problème de la précarité énergétique. Cela a été fait au Royaume-Uni et a permis au pays de commencer à relever le défi de la précarité énergétique.
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Runa Das reçoit des fonds du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Mari Martiskainen reçoit un financement de UK Research and Innovation par le biais du Centre for Research into Energy Demand Solutions (numéro de référence de subvention EP/R035288/1) et du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne (accord de subvention n° 814945).
Das est professeur agrégé au Collège d’études interdisciplinaires de l’Université Royal Roads
Martiskainen est chercheur principal à l’Université du Sussex
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Cet article est republié de The Conversation sous une licence Creative Commons. Les informations de divulgation sont disponibles sur le site d’origine. Lire l’article original : https://theconversation.com/worried-about-high-energy-bills-some-can https://theconversation.com/worried-about-high-energ