Innocent Erendira et autres histoires de Gabriel García Márquez


ÂME. RESTAURATION.

Je pense que c’est sa meilleure nouvelle. Du moins, de ceux que j’ai lus, et j’en ai lu la plupart.

À ce stade, il est frappant de constater à quel point l’univers littéraire caribéen de Gabriel García Márquez est interconnecté. Dimanche de Pentecôte. « La femme qui avait été changée en araignée pour avoir désobéi à ses parents ». Des filles qui portent les os de leurs parents avec elles. Le chagrin d’amour comme antagoniste du système digestif.

Peut-être qu’il vient vraiment de mettre son monde intérieur sur papier. J’aspire à ça.

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ÂME. RESTAURATION.

Je pense que c’est sa meilleure nouvelle. Du moins, de ceux que j’ai lus, et j’en ai lu la plupart.

À ce stade, il est frappant de constater à quel point l’univers littéraire caribéen de Gabriel García Márquez est interconnecté. Dimanche de Pentecôte. « La femme qui avait été changée en araignée pour avoir désobéi à ses parents ». Des filles qui portent les os de leurs parents avec elles. Le chagrin d’amour comme antagoniste du système digestif.

Peut-être qu’il vient vraiment de mettre son monde intérieur sur papier. J’aspire à ça.

Sur une autre note, le respect et la sympathie de Gabo pour les travailleuses du sexe, sa fascination à écrire sur elles en tant que PERSONNES, à travers un éventail d’époques, me semblent parfois christiques. Jésus s’est lié d’amitié avec des prostituées. Gabo demande à ses personnages de faire de même.

Je pense qu’il y a une déclaration faite dans cette histoire sur la façon dont, bien qu’Eréndira perde sa virginité, elle conserve son innocence. De même, c’est Ulises qui l’aime vraiment qui fait naître sa vraie personnalité – enjouée et intelligente. Et c’est une belle déclaration : que les femmes valent plus que leur sexualité, que le sexe ne peut pas changer leur valeur, et que l’agression sexuelle n’altère pas l’innocence ou la pureté.

Oserais-je dire… opportune ? Ou peut-être juste radical pour l’époque…?

À ce stade, il est également clair pour moi que j’ai une fascination pour cet archétype de la demoiselle en détresse qui pourrait aussi être le cerveau de sa situation. Il y a quelque chose de distinctement stimulant à ce sujet. C’est subversif. Comme, hé : je vis dans une société patriarcale, donc j’ai besoin d’être secouru par un homme, mais j’ai le pouvoir de gérer la situation et l’homme peut ou non être jetable. Comparable à la guérilla.

J’adore aussi le dédain évident de Gabo pour les virgules et les points-virgules. La façon dont il écrit est si unique et fluide et conversationnelle. Il n’y aura jamais un autre écrivain qui puisse le faire tout à fait de la même manière.

Ce que j’ai vraiment aimé dans cette histoire :
-La prose de cette pièce m’a complètement époustouflé (comme prévu), mais en plus, il y avait de merveilleux dialogues, ce qui est assez rare pour Gabo.
-« Somnambule », « diaphane » – J’aime quand les livres me font chercher des mots. Et « diaphane » sera sûrement un nouveau coup de coeur (il a été utilisé deux fois !)
-La caractérisation : des personnages, du vent (cette personnification spécifique était fulgurante)
-L’humour, toujours spirituel et intemporel.
-Le langage corporel littéral et l’inversion des attentes lorsqu’il s’agit de « ce qu’il y a à l’intérieur ». SANG DE MIEL VERT MENTHE ! OS EN VERRE CONCASSÉ ! DES ORANGES PLEINES DE DIAMANTS !
-Allusion à la mythologie ! La princesse Eréndira, bien sûr, mais aussi Méduse !

Dans l’ensemble, même s’il y avait des éléments de tragédie répandus, et le titre m’y avait préparé, cette histoire m’a inspiré d’une manière heureuse. Toujours une sensation merveilleuse.

MISE À JOUR AOT 2020 :

Celle-ci est peut-être devenue ma nouvelle préférée, et chaque fois que je la relis, je découvre quelque chose de nouveau. Quel chef-d’œuvre absolu.



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