Le ministre de l’Économie, Robert Habeck, propose un nouvel agenda de modernisation pour stimuler la croissance en Allemagne, critiqué par le FDP pour sa simplicité. Parmi les mesures, un fonds d’investissement public sera mis en place, ciblant les PME et l’artisanat. Bien que le SPD soutienne la proposition, des inquiétudes persistent sur le financement. Les experts économiques se divisent quant à l’efficacité de ces plans, certains saluant l’initiative, tandis que d’autres soulignent un manque de clarté.
La présente situation économique est stagnante, et l’Allemagne prend du retard. Face à ce constat alarmant, le ministre de l’Économie, Robert Habeck, souhaite faire avancer le pays avec un agenda de modernisation ambitieux. À peine ses propositions présentées, le FDP défend le frein à l’endettement, tandis que le chancelier Scholz soutient l’initiative.
Le ministre Robert Habeck vise à relancer la croissance allemande grâce à un ensemble de mesures innovantes. Parmi ses idées, il propose une nouvelle forme de soutien aux entreprises par le biais de fonds publics. Cette initiative inclut également la création d’une ‘Deutschland App’ pour centraliser les demandes de prestations sociales. Wolfgang Kubicki, membre du FDP, a rapidement qualifié ces suggestions de ‘simplistes’, tandis qu’un porte-parole du gouvernement a précisé qu’Habeck avance une proposition dans le cadre d’un débat politique, invitant toutes les parties à y réfléchir sérieusement.
Dans son document, présenté trois semaines avant le congrès des Verts, Habeck suggère une ‘prime à l’investissement non bureaucratique’ de 10% sur le volume d’investissement, avec des fonds provenant d’un ‘fonds allemand’ combinant les contributions de l’État fédéral et des Länder. Ce soutien serait ciblé en particulier sur les petites et moyennes entreprises, avec une durée d’application de cinq ans. Il a également mentionné que cela n’entraînerait qu’une ‘modeste’ augmentation de la dette publique grâce à la croissance résultante.
Lors de son annonce, Habeck a insisté sur le fait que le fonds devrait être préfinancé, évoquant cette option comme la seule voie viable pour une véritable politique économique. Il espère que sa proposition convaincra ceux qui défendent le respect strict du frein à l’endettement, notant que cela reste une option temporaire, en référence au ministre des Finances, Christian Lindner, qui avait précédemment bloqué une initiative similaire.
Une vision audacieuse
Habeck a souscrit à l’idée qu’il ne s’agit pas d’ouvrir un débat général sur le frein à l’endettement, mais plutôt de convenir d’un accord précis qui fixerait les montants disponibles pour une période déterminée. Bien qu’il n’ait pas avancé de chiffres exacts, la Fédération de l’industrie allemande (BDI) évalue le montant des investissements nécessaires à environ 230 milliards d’euros, notamment pour les infrastructures, la recherche et les transports.
Reconnaissant que ses propositions vont au-delà des accords de coalition existants, Habeck évoque la nécessité de s’adapter face à une reprise économique trop lente et à une croissance potentielle limitée en Allemagne. Il considère ce document comme un tremplin vers des solutions ‘fortement orientées vers l’offre’, qui amélioreront les conditions d’implantation et incluront des réductions fiscales pour favoriser l’attractivité du pays.
Dans ses recommandations, Habeck prône également une réduction significative des coûts de l’électricité, tout en introduisant des démarches d’innovation accélérées, en simplifiant les processus d’autorisation, et en intégrant le climat comme un facteur clé pour l’implantation économique. Son document vise à enrichir le dialogue avec les représentants du secteur économique, une initiative aussi soutenue par le chancelier Olaf Scholz.
Réactions variées au sein de l’économie
Wolfgang Kubicki, vice-président du FDP, a critiqué l’absence d’explication concernant le financement de ces projets, suggérant qu’Habeck cherche à faire porter au ministre des Finances la responsabilité de la crise économique. En revanche, des membres du SPD, comme le secrétaire général Matthias Miersch, ont exprimé un soutien sans réserve à ces propositions, considérant le fonds d’investissement comme une opportunité prometteuse.
Toutefois, le président de l’Union centrale de l’artisanat allemand, Jörg Dittrich, a exprimé des doutes quant à la faisabilité de ces mesures, appelant plutôt à une réduction des impôts et des charges sociales. Les experts économiques n’ont pas trouvé de consensus sur ces propositions; certaines critiques viennent de Marcel Fratzscher, directeur du DIW, qui souligne que le manque de confiance des entreprises est un problème majeur, tandis que d’autres économistes saluent l’initiative comme un signe positif nécessaire au débat sur l’évolution de l’économie allemande.