vendredi, mars 7, 2025

Impliquer les partenaires masculins dans le traitement de la vaginose bactérienne chez les femmes.

Une approche de traitement conjointe entre partenaires pour la vaginose bactérienne montre une réduction significative des récidives. Une étude a révélé que lorsque les deux partenaires étaient traités, seulement 35 % des femmes souffraient de récurrences, contre 63 % lorsque seule la femme était traitée. Cette condition, qui touche environ 30 % des femmes en âge de procréer, résulte d’un déséquilibre du microbiote vaginal et peut avoir des conséquences sur la santé sexuelle, physique et mentale.

Un Traitement Double pour Prévenir la Vaginose Bactérienne

Adopter une approche de traitement conjointe pour les partenaires peut jouer un rôle significatif dans la prévention des récidives d’un syndrome vaginal fréquent et désagréable. Pour de nombreuses femmes souffrant de vaginose bactérienne, cette condition revient souvent des semaines ou même des mois après un traitement initial. Une étude récente, menée auprès de femmes en relations monogames avec des partenaires masculins, a démontré que traiter les deux partenaires réduisait de manière significative le risque de récurrence, selon les résultats publiés dans le *New England Journal of Medicine*. Lorsqu’un traitement simultané était administré, seulement 35 % des femmes souffraient de nouveau de vaginose bactérienne, contre 63 % dans le groupe où seul le partenaire féminin était traité.

Comprendre la Vaginose Bactérienne

Cette approche de traitement repose sur des recherches antérieures qui montrent que la transmission sexuelle pourrait être une cause sous-jacente des épisodes récurrents de vaginose bactérienne. Dans cette étude, les femmes ont reçu un traitement standard, qui consistait en un antibiotique oral ou en un gel ou crème antibiotique intravaginal. Dans le groupe où les deux partenaires étaient traités, le partenaire masculin prenait également un antibiotique oral tout en appliquant une crème sur la peau du pénis pendant une semaine. Sur les 68 femmes du groupe de traitement exclusif, 43 ont développé à nouveau une vaginose bactérienne dans les 12 semaines, tandis que seulement 24 sur 69 l’ont fait lorsque les deux partenaires étaient traités.

Environ 30 % des femmes en âge de procréer souffrent de vaginose bactérienne, qui résulte d’un déséquilibre dans le microbiote vaginal. Un vagin sain est dominé par des bactéries *Lactobacillus*, mais dans les cas de vaginose bactérienne, ces bactéries sont en diminution tandis que certaines bactéries pathogènes prolifèrent. Les raisons de ce déséquilibre demeurent encore floues.

Un des défis majeurs dans le traitement de la vaginose bactérienne est son caractère variable chez les individus. Selon Caroline Mitchell, directrice du programme des troubles vulvovaginaux à l’hôpital général du Massachusetts à Boston, il peut exister une prédominance d’une bactérie pathogène spécifique ou un mélange hétérogène de bactéries sans type dominant.

Il est important de noter que certaines femmes atteintes de vaginose bactérienne peuvent ne présenter aucun symptôme, tandis que d’autres souffrent de pertes vaginales odorantes et d’irritations. Cette condition augmente également le risque de complications gynécologiques et obstétricales, telles que les infections sexuellement transmissibles, les maladies inflammatoires pelviennes et les naissances prématurées.

La gravité de la vaginose bactérienne ne doit pas être sous-estimée. Une enquête menée auprès de 62 femmes souffrant de vaginose bactérienne récurrente a révélé que cette condition avait des effets négatifs sur la santé sexuelle pour 70 % des répondantes, sur la santé physique pour 68 % et sur la santé mentale pour 75 %.

Le syndrome est considéré comme récurrent lorsqu’il se manifeste trois fois ou plus par an. Les raisons pour lesquelles il peut être si difficile à traiter sont encore en cours d’exploration. La résistance aux antibiotiques et le développement de biofilms par les bactéries pathogènes pourraient en être des facteurs contributifs. De plus, la transmission sexuelle pourrait également jouer un rôle significatif, car les bactéries peuvent résider sur la peau du pénis et dans l’urètre. Des études antérieures ont montré que les femmes ayant un partenaire sexuel régulier étaient deux fois plus susceptibles de connaître des récidives par rapport à celles qui n’en avaient pas.

Comme le souligne Mitchell, il existe peu d’outils pour traiter la vaginose bactérienne, les deux classes d’antibiotiques recommandées n’ayant pas changé depuis 1982. Elle perçoit cette nouvelle approche comme un ajout précieux à l’arsenal thérapeutique. Bien que cette méthode ne convienne pas à tous les cas de récidive, elle pourrait représenter une solution efficace pour certaines personnes.

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