lundi, décembre 2, 2024

Il est temps pour les investisseurs d’orienter davantage leurs portefeuilles vers les obligations

Nous entrons dans un nouveau régime où les obligations offrent une valeur supérieure aux actions

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Par Jumana Saleheen

Presque tout le monde sur les marchés semble croire que les taux d’intérêt sont sur le point de s’éloigner des sommets récents.

Les banques centrales devraient abaisser leurs taux d’intérêt à mesure qu’elles auront la certitude que l’inflation est sur la bonne voie pour revenir à son objectif. Certaines d’entre elles, comme la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Canada, ont déjà commencé à le faire.

La banque centrale la plus importante, la Réserve fédérale des États-Unis, devrait commencer à réduire son taux de référence ce mois-ci, de la fourchette actuelle de 5,25 % à 5,5 %.

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Les taux devraient se stabiliser à un niveau proche de ce que l’on appelle le taux neutre, ou r-star, qui ne stimule ni ne restreint l’économie. Il est important de noter que même si les taux vont baisser, ils ne finiront pas par être aussi bas qu’avant la pandémie de COVID-19. Nous entrons dans un nouveau régime dans lequel les obligations offrent une plus grande valeur dans un portefeuille.

Comment un régime de taux d’intérêt élevés affecte-t-il le choix du portefeuille ? L’histoire est un bon point de départ.

Mon collègue Dimitris Korovilas et moi-même avons examiné les régimes de taux d’intérêt que les États-Unis ont connus il y a près d’un siècle. En comparant les taux d’intérêt réels et notre propre estimation du taux neutre à leurs valeurs médianes au cours des 90 dernières années, nous avons classé ces régimes en périodes de taux élevés et de taux bas.

Lorsque le taux d’intérêt est inférieur à la médiane, nous classons la période comme étant à taux bas, et vice versa. Les différents régimes de taux d’intérêt résultent du type de chocs économiques frappant l’économie ainsi que du cadre et de la position de la politique monétaire.

Entre 1934 et 1951, les taux d’intérêt étaient bas. Le taux des bons du Trésor américain à trois mois, qui suit le taux de référence des fonds fédéraux américains, était en moyenne de 0,5 %. Par la suite, les taux d’intérêt ont augmenté, atteignant un pic au milieu des années 1980. Entre la fin des années 1950 et 2007, le taux d’intérêt moyen était élevé, à 5 %.

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Après la crise financière, les États-Unis sont entrés dans une période de taux bas, autour de 1 %. Plus récemment, les taux d’intérêt ont augmenté et nous estimons qu’ils se stabiliseront autour d’un taux neutre de 3 à 3,5 %.

Pour comprendre ce que ces régimes ont signifié historiquement pour les investisseurs, nous avons examiné les rendements sur 10 ans, en utilisant des données remontant à 1984, et en divisant les périodes en régimes de taux élevés ou bas.

Dans les régimes de taux élevés, les rendements réels à 10 ans des actions et des obligations mondiales étaient similaires, à un peu plus de 7 % annualisés. Mais les rendements des actions étaient quatre fois plus volatils que ceux des obligations. Comme les obligations offraient les mêmes rendements pour un risque plus faible (volatilité), leur performance par rapport aux actions était particulièrement attrayante sur une base ajustée au risque.

En revanche, dans les régimes de taux bas, les rendements réels des obligations à 10 ans étaient d’environ 4,5 %, les actions mondiales affichant un rendement de 8 %. Les actions offraient une prime importante par rapport aux obligations. La volatilité des actions et des obligations est similaire dans tous les régimes, ce qui rend les obligations relativement moins attractives sur une base ajustée au risque.

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Étant donné que nous nous trouvons actuellement dans un régime de taux élevés, qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs d’aujourd’hui ? Le passé n’est pas un prologue. En supposant qu’il n’y ait pas de nouveaux chocs économiques ou politiques importants, Vanguard prévoit que les rendements des actions mondiales sur les dix prochaines années seront légèrement supérieurs à 5 % et ceux des obligations mondiales légèrement inférieurs à 5 %. Cette évaluation prospective rime avec l’histoire : dans un régime de taux élevés, les obligations offrent une plus grande valeur dans un portefeuille.

Nos projections reflètent l’idée selon laquelle les valorisations des actions américaines sont trop élevées par rapport aux fondamentaux. Les effets de la hausse des taux d’intérêt ne se font pas encore pleinement sentir sur les marchés boursiers mondiaux.

Pour un investisseur équilibré, qui détient des parts à peu près égales d’actions et d’obligations, l’environnement de taux d’intérêt plus élevés et les meilleures perspectives obligataires qui en découlent sont une bonne nouvelle. Cela signifie que les obligations offrent une plus grande valeur au portefeuille qu’auparavant, non seulement dans leur rôle habituel de diversificateur, mais aussi comme source de rendement.

Il est intéressant de détenir des obligations dans n’importe quel environnement, en particulier dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés. Certains investisseurs pourraient aller plus loin et orienter leur portefeuille vers les obligations. Cela pourrait permettre de mieux équilibrer la plus grande certitude de meilleurs rendements obligataires avec les rendements similaires moins certains des actions.

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Il faut que chacun se méfie des risques liés aux investissements et de la part de ces risques qui est prise en compte dans les projections des modèles. Nous pensons que les taux d’intérêt vont se stabiliser à un niveau plus élevé qu’avant la pandémie de COVID-19 et que les valorisations des actions américaines sont tendues.

Recommandé par la rédaction

L’histoire et nos projections de modèles suggèrent que dans un régime de taux élevés, les obligations offrent une plus grande valeur dans un portefeuille, tant du point de vue du rendement que de la diversification. Lorsque les régimes changent, les investisseurs devraient au moins réévaluer leurs portefeuilles.

L’auteur est économiste en chef et responsable du groupe de stratégie d’investissement chez Vanguard Europe.

© 2024 Le Financial Times Ltd.

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