Howard Levitt : Certains conflits sont inévitables, mais d’autres peuvent être plus difficiles à accepter pour les membres
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Les syndicats et les employés qu’ils représentent ne forment pas un tout. Il y a souvent des conflits entre eux. Cela va au-delà des plaintes historiques omniprésentes selon lesquelles les employés qui ont de bonnes raisons de se plaindre se voient refuser la possibilité de déposer un grief.
Après tout, c’est une chose qui est inscrite dans le système. Les syndicats doivent représenter tous leurs membres et les intérêts de l’ensemble peuvent l’emporter sur les avantages de soumettre à l’arbitrage les griefs d’un employé. Les griefs bien fondés sont très souvent traités sans suite. Et les employeurs intelligents, sachant cela, rejettent la plupart des griefs, sachant que le syndicat ne les traitera que rarement de toute façon. Les employeurs qui règlent tous leurs griefs incitent leurs employés (et leur syndicat) à déposer un grief et leur syndicat à ne pas reculer – et finissent donc par recevoir beaucoup plus de griefs et à payer beaucoup plus d’argent pour régler qu’ils ne l’auraient fait s’ils avaient adopté une position plus répressive.
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Un autre problème qui peut entrer en conflit entre les membres et leurs syndicats est celui des syndicats qui dépensent l’argent de leurs membres pour des peccadilles qui n’intéressent absolument pas la plupart des membres. Certains membres sont en fait en désaccord avec les initiatives du syndicat et peuvent en être profondément mécontents. Même s’ils sont mécontents de voir leur propre argent dépensé pour ces initiatives, la législation actuelle ne leur donne aucun recours. La loi permet aux syndicats de dépenser leurs cotisations syndicales pour pratiquement tout ce qu’ils veulent et il faudrait un changement législatif pour modifier cette situation.
De quels recours disposent ces salariés ?
1. Ils pourraient porter plainte contre leur syndicat devant la commission provinciale des relations de travail, en se fondant sur les lois sur les relations de travail de tout le Canada qui stipulent que les syndicats ont le devoir de ne pas agir de manière arbitraire, discriminatoire ou de mauvaise foi envers leurs membres. Mais c’est un cas difficile et les chances de succès dans ces cas sont minimes, car les commissions des relations de travail considèrent les syndicats comme des organismes amateurs qui ont le droit de faire des erreurs. Et si un employé obtient gain de cause, le seul recours consiste généralement à demander au syndicat de déposer un grief en son nom. Ce n’est guère réconfortant si le grief est dirigé contre le syndicat lui-même.
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2. Ils pourraient adopter des lois sur le « droit au travail » qui rendraient les cotisations syndicales entièrement facultatives. C’est une façon de s’assurer que ces cotisations ne seront jamais utilisées contre les intérêts d’un membre payant. Mais la formule Rand qui oblige tous les membres d’une unité de négociation à payer des cotisations est trop ancrée pour que ce soit une solution réaliste. Même les conservateurs de Pierre Poilievre viennent de voter contre la loi sur les travailleurs de remplacement, tout comme les libéraux et le NPD, ce qui laisse entendre qu’ils n’ont aucune envie politique de s’attaquer véritablement aux syndicats. Une autre approche consisterait à limiter les cotisations obligatoires aux intérêts liés à la négociation collective, de sorte que le syndicat doive justifier que ses cotisations servent à soutenir les intérêts économiques spécifiques des travailleurs qu’il représente. Toute cotisation pour d’autres causes serait volontaire de la part des membres individuels.
3. Une troisième alternative est à la disposition des unités locales elles-mêmes. Elles peuvent choisir de se dissocier des grands syndicats dont les initiatives les gênent et de s’affilier à un autre syndicat. Étant donné la baisse du nombre de membres syndicaux dans le secteur privé au cours des dernières années, de nombreux syndicats sont désireux de recruter les membres mécontents des autres syndicats. Pour de nombreux syndicalistes impliqués dans le mouvement depuis des années, quitter un syndicat pourrait être un pas de trop et cette solution pourrait être intéressante.
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4. Enfin, il existe la possibilité de retirer son accréditation. Ce résultat peut être obtenu en Ontario si 40 pour cent (le seuil est différent dans certaines provinces) des membres d’une section locale d’un syndicat signent une pétition, ce à quoi j’ai participé à de nombreuses reprises dans le passé. Un vote sera alors soumis à tous les membres.
J’ai grandi à Hamilton, où Dofasco, une entreprise non syndiquée, accordait à ses membres des augmentations supérieures à celles de Stelco chaque fois que cette dernière parvenait à une entente par le biais de négociations ou d’une grève. Les employés de Dofasco gagnaient plus que ceux de Stelco sans subir le stress et la perte de revenus liés à la syndicalisation. La plupart des employeurs ne s’inquiètent pas de la question de la syndicalisation, mais de l’attitude et des inefficacités inhérentes à la plupart des conventions collectives. Par conséquent, de nombreux employeurs seraient ravis de poursuivre le modèle de Dofasco et de payer simplement leurs employés un peu plus.
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Howard Levitt est associé principal de Levitt LLPavocat spécialisé en droit du travail et de l’emploi, dont les bureaux se trouvent en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Il pratique le droit du travail dans huit provinces et est l’auteur de six ouvrages, dont Law of Dismissal in Canada.
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