dimanche, décembre 29, 2024

Howard Levitt : Lorsque les hommes sont victimes de harcèlement sexuel au travail, les hypothèses normales ne s’appliquent pas toujours

Les milieux de travail canadiens ne prennent pas au sérieux le traitement sexualisé des hommes

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Par Howard Lévitt et Muneeza Sheikh

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Le harcèlement sexuel n’a pas diminué ces dernières années, malgré #metoo, les cas très médiatisés impliquant l’armée canadienne et les centaines de milliers de dollars fournis par le gouvernement fédéral pour fournir une éducation en milieu de travail pour le combattre.

En examinant le récit des médias canadiens sur le harcèlement sexuel au travail, une grande partie de la discussion se concentre sur les femmes. Indéniablement, avec une Canadienne sur quatre victime de harcèlement sexuel au travail selon Statistique Canada, cette insistance est compréhensible.

Mais les femmes ne sont pas les seules à être victimes de harcèlement au travail. Oui, les hommes dans les milieux de travail canadiens sont harcelés et ils luttent d’une manière unique en comparaison avec leurs homologues féminines. Leurs expériences vont également à l’encontre de ce qu’on apprend au grand public sur les raisons pour lesquelles les gens ne signalent pas le harcèlement sexuel au travail.

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Le mythe selon lequel il est peu probable que le harcèlement se soit produit s’il n’est pas signalé rapidement a depuis longtemps été dissipé. Plusieurs raisons ont été décrites pour expliquer pourquoi les employés attendent des mois (dans certains cas des années) avant de présenter des allégations de harcèlement. Cela s’applique aux deux sexes, avec des raisons spécifiques qui s’appliquent aux hommes.

L’une est la question du différentiel de pouvoir. Souvent, les femmes se plaignent de se sentir obligées d’autoriser des comportements inappropriés au travail compte tenu du rôle de premier plan de l’agresseur dans l’entreprise. Mais les cas que nous avons rencontrés impliquant des hommes ont inclus le harcèlement par des subordonnés et des cadres supérieurs.

Les événements et les retraites hors site sont des terrains communs pour de telles rencontres. Nous avons souvent dissuadé les clients d’organiser des événements hors site dans le climat actuel (en particulier lorsqu’il n’y a pas de limite d’alcool), en grande partie parce que les frontières entre ce qui est qualifié d’événement en milieu de travail sont floues ou mal comprises. La réponse courte : peu importe à quel point la fête de travail est «sociale», c’est toujours un événement de travail.

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Les retraites hors site peuvent entraîner une consommation excessive d’alcool suivie d’un comportement qui pourrait être mieux qualifié d’agression que de harcèlement. Dans certains cas où des hommes sont les victimes, les collègues considèrent l’incident comme rien de plus qu’un plaisir ivre à oublier le lendemain.

Dans plus d’un cas, nous avons en fait vu des images de l’incident – ​​suggérant que les employés l’ont pris si légèrement qu’ils l’ont filmé et n’ont produit les images qu’en cas d’enquête.

Nous n’avons jamais vu d’images de harcèlement sexuel impliquant des femmes sur le lieu de travail. Qu’est-ce que cela nous dit ? Les milieux de travail canadiens ne prennent pas au sérieux le traitement sexualisé des hommes.

Comme les femmes, ces hommes révèlent qu’ils recherchent des conseils pour l’anxiété liée à la fois à l’agression et au manque de soins de leurs employeurs.

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Lorsque le harcèlement n’est pas physique et implique la haute direction, il est toujours traumatisant. Les auteurs sont souvent convaincus qu’ils ne seront pas dénoncés, ce qui ressort du caractère narquois et effronté des commentaires, du fait que les propos provocateurs sont tenus en présence d’autrui et du choc qui s’ensuit lorsqu’ils sont confrontés aux RH ou un avocat.

Sans généraliser trop simpliste, les hommes harcelés ne sont pas nécessairement préoccupés par la perte d’emploi (comme c’est souvent le cas chez les clientes) ni par le différentiel de pouvoir entre eux et les agresseurs. Au lieu de cela, les inquiétudes proviennent en grande partie de la peur de ne pas être pris au sérieux au travail après le dépôt d’une plainte, et de la crainte que l’apparence de vulnérabilité ne porte atteinte à leur « virilité ». Cela a bien sûr tout à voir avec la façon dont les hommes se perçoivent au travail, ainsi que la façon dont ils sont traités par la société.

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Comme les femmes qui sont harcelées au travail, ces cas peuvent impliquer des licenciements déguisés, des violations des droits de l’homme avec des dommages-intérêts potentiellement aggravés et punitifs.

Leçons à tirer :

  1. Le harcèlement au travail impliquant des hommes a été enveloppé de stigmatisation d’une manière différente de celle des femmes. Vous devez créer un environnement de travail qui permet aux hommes d’admettre qu’ils ont été maltraités au travail. Ils ont souvent honte de l’admettre car cela contredit ce qu’ils considèrent comme leur rôle masculin.
  2. Les hommes disent souvent qu’il y a peu de soutien à leur disposition au travail, et la plupart des informations sur le harcèlement sexuel sont destinées aux femmes. Assurez-vous que les messages sur votre lieu de travail sont non sexistes.
  3. Alors que les hommes, comme les femmes, craignent d’être incrédules, honteux et ignorés sur le lieu de travail, ils craignent également d’être ridiculisés ou perçus comme homosexuels. En tant que tel, les messages autour de la tolérance zéro pour la même chose doivent être clairs.
  4. Les hommes sont parfois blâmés pour leurs propres attaques, avec la perception qu’ils n’étaient pas assez « virils » pour empêcher le harcèlement d’avoir lieu. Les lieux de travail doivent souligner dans toute éducation que la victime n’est JAMAIS responsable.

Les lieux de travail canadiens doivent garantir l’égalité des sexes, notamment que les employés masculins qui ont été agressés ou harcelés au travail reçoivent le même traitement et la même réponse que leurs collègues féminines.

Une question sur le droit du travail pendant le COVID-19 ? Écrivez à Howard à [email protected]

Howard Lévitt est associé principal de Lévitt Cheik, avocats spécialisés en droit du travail et de l’emploi avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces. Il est l’auteur de six livres, dont le droit du congédiement au Canada. Muneeza Sheikh est avec Lévitt Cheik.

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