Nombre de juges insuffisant pour gérer le grand nombre d’audiences et de requêtes programmées
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Par Howard Levitt et Puneet Tiwari
Il y a près d’un an, nous parlions de l’état lamentable du système judiciaire des petites créances en Ontario. L’arriéré était si scandaleux que de nombreux avocats ont choisi de risquer de déposer leurs réclamations devant la Cour supérieure – avec de graves conséquences financières – afin que leur affaire soit entendue plus rapidement.
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Cet arriéré semble être résorbé, car les conférences de règlement et les procès sont désormais programmés plus rapidement et via Zoom. On ne peut pas en dire autant du Tribunal des droits de la personne, où les arriérés sont encore considérables. Nous avons récemment reçu une décision finale sur une affaire déposée en 2018. Les arriérés au Tribunal canadien des droits de la personne sont souvent encore pires.
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Ces retards se répercutent désormais également sur la Cour supérieure de justice de l’Ontario. Nous avons mis en garde contre les avocats qui déposent sur ce forum de fausses réclamations pour dommages punitifs et autres dommages exemplaires afin d’atteindre le seuil minimum de 200 000 $, mais la situation est désormais intenable.
Notre cabinet a récemment demandé une courte date de requête sur une question de procédure. La première date disponible, même pour une audience virtuelle, était novembre 2024. Une conférence relative à la cause, qui aurait auparavant été programmée dans sept à dix jours, n’a été disponible qu’en février 2024. Ces procédures simples et rentables sont désormais programmées des mois à l’avance, ce qui amène la plupart des litiges sont complètement paralysés et les mettent à la merci de la coopération entre les avocats de la partie adverse.
Le vieil adage « justice retardée équivaut à justice déniée » n’a jamais été aussi vrai. On aurait pu penser, avec la prédominance des audiences vidéo à distance, des conférences téléphoniques et autres, que le système judiciaire de l’Ontario disposait de plus d’outils que jamais pour faire avancer les affaires.
Avant la disponibilité des audiences Zoom et le début de la pandémie, les requêtes urgentes pouvaient être entendues en deux jours et les requêtes en jugement sommaire dans un délai de quatre mois. Pourquoi ce retard soudain ?
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Le système est cassé. Le nombre de juges est insuffisant pour gérer le grand nombre d’audiences et de requêtes programmées. La planification n’a jamais été aussi simple, mais le goulot d’étranglement repose sur le back-end. Aucun juge n’est disponible pour entendre les affaires une fois programmées.
Un autre problème est le recours à des requêtes fictives, dans lesquelles les avocats programment une requête comme simple tactique pour faire avancer le litige. Lorsque la date de la motion approche, les parties s’arrangent souvent et la date est annulée. Cependant, cela ne le rend pas accessible à une autre partie, à moins que cela ne soit fait longtemps à l’avance.
Rien non plus ne dissuade les avocats de déposer leur dossier dans une juridiction à laquelle leur dossier n’appartient pas. L’obtention d’un jugement ou d’une sentence en Cour supérieure doit entraîner de graves conséquences financières alors qu’elle aurait dû être rendue devant la Cour des petites créances. Les juges hésitent souvent à accorder des dépens aux plaignants qui obtiennent des indemnités faibles, inférieures à 35 000 $, le seuil. Certains avocats ont même le culot de demander des dépens après avoir obtenu ces faibles montants, une tactique qui, selon un juge, vient « de l’audace qui s’ajoute à l’audace ». Dans cette affaire, le demandeur a gagné sa cause grâce à une motion en jugement sommaire, mais le montant n’était que de 17 242,26 $, ce qui se situe bien dans la fourchette de la Cour des petites créances. L’avocat du demandeur a alors demandé des dépens de 35 000 $ et s’est vu entièrement refuser les dépens (une probabilité alors que la cause n’aurait jamais dû être portée devant la Cour supérieure en premier lieu). En revanche, une sentence prononcée contre le plaignant aurait été un avertissement clair pour ne pas encombrer les tribunaux avec des réclamations d’une valeur relativement minime.
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La solution est complexe, il n’existe pas de réponse universelle. Mais davantage de juges serait un début. D’un autre côté, cela a été une aubaine pour les avocats représentant les employeurs, qui peuvent compter sur les délais inhérents aux tribunaux eux-mêmes pour faire gagner du temps à leurs clients pendant que les plaignants atténuent leurs dommages et réduisent tout montant potentiel de règlement ou de jugement de première instance.
Howard Levitt est associé principal de Levitt Cheikh, avocats spécialisés en droit du travail et du droit du travail avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces. Il est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada. Puneet Tiwari est associé chez Levitt Sheikh.
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