La Commission des droits de l’homme était censée contribuer à alléger la pression exercée sur nos systèmes judiciaires, jusqu’à ce qu’elle s’enlise dans une question juridique qui lui est propre.
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Par Howard Levitt et Kathryn Marshall
Le système judiciaire canadien est en crise et la situation ne fait qu’empirer.
À Toronto, il faut bien plus d’un an pour qu’une requête soit entendue devant un juge. La pénurie de juges a été bien couverte, mais il existe d’autres failles dans le système. Le 13 juin, cinq salles d’audience à Vancouver et trois autres à Port Coquitlam ont été fermées en raison d’une pénurie de shérifs. Comme on dit, justice différée est justice refusée.
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L’une des solutions de longue date à ces problèmes (outre la nomination de davantage de juges et l’embauche de davantage de shérifs, bien sûr) a été de déplacer certains types de litiges juridiques hors du système judiciaire et vers les tribunaux et les commissions.
En théorie, en faisant entendre les affaires relatives aux droits de la personne par des commissions (tant provinciales que fédérales), le système judiciaire est libéré. Les commissions sont censées offrir un parcours spécialisé pour ce type d’affaires, garantissant ainsi un accès plus rapide à la justice.
Cela n’a pas vraiment fonctionné de cette façon, car il s’avère que les tribunaux et les commissions manquent également de personnel et sont lents. Howard a une affaire devant la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) qui dure maintenant depuis près de 10 ans. Et cela sans audience. Pour aggraver les choses, la nouvelle Loi sur les préjudices en ligne du gouvernement Trudeau, actuellement devant la Chambre des communes, confiera également à la CCDP la responsabilité de juger les discours haineux en ligne. On ne sait pas si le gouvernement fournira des ressources supplémentaires pour garantir que la Commission puisse faire face à l’augmentation du nombre de dossiers. Le résultat inévitable sera encore plus de retards et moins de justice dans ce qui est censé être un processus plus rapide pour les affaires relatives aux droits de l’homme.
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En tant qu’avocats spécialisés en droit du travail, nous faisons fréquemment appel aux commissions des droits de la personne pour signaler des cas de harcèlement sexuel et de discrimination qui surviennent dans un contexte de travail. Pour de nombreux employés, la commission des droits de la personne constitue leur seul recours réaliste, surtout s’ils sont syndiqués et ne sont pas autorisés à poursuivre leur employeur devant un tribunal civil, puisque la convention collective le leur interdit. L’un des problèmes du régime des droits de l’homme est qu’aucun dépens n’est accordé, quel que soit le gagnant. Parfois, les frais juridiques dépassent considérablement le jugement final du plaignant, même en cas de succès. Ce n’est pas une grande incitation à procéder en premier lieu.
Pire encore, la CCDP vient de recevoir un coup dur qui la place dans la même catégorie que les commissions de Russie, du Venezuela et d’Irak. Cela semble incroyable, mais la commission fait l’objet d’un examen spécial par une organisation internationale appelée l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme.
L’Alliance pourrait dévaloriser la Commission canadienne des droits de la personne parce que le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a jugé qu’elle avait fait preuve de discrimination à l’égard de ses employés noirs.
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Ainsi, l’institution conçue pour protéger les Canadiens contre la discrimination s’est révélée discriminatoire à l’égard de ses propres employés, tandis que sa capacité à offrir un chemin plus rapide vers la justice est sur le point d’être minée par cette nouvelle législation.
Cette nouvelle dégradera encore davantage la confiance du public dans les systèmes judiciaires déjà défaillants de ce pays. Plutôt que de se concentrer sur le jugement des affaires relatives aux droits de la personne, la Commission canadienne des droits de la personne se concentrera sur son propre contrôle des dégâts.
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Il est temps que les politiciens se réveillent et fassent quelque chose pour remédier à la crise judiciaire. Notre démocratie dépend d’un système judiciaire fonctionnel.
Howard Levitt est associé principal de Levitt LLP, avocats spécialisés en droit du travail et du droit du travail avec des bureaux en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Il pratique le droit du travail dans huit provinces et est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada. Catherine Marshall est associé du cabinet.
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