Howard Levitt et Lavan Narenthiran : le gouvernement adopte une approche non interventionniste alors que les étudiants injectent des milliards dans l’économie
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Par Howard Levitt et Lavan Narenthiran
L’approche irresponsable du gouvernement fédéral en matière d’immigration a conduit à l’exploitation des travailleurs étrangers et à des dommages au marché du travail national canadien. Les étudiants internationaux se sont vu vendre un faux rêve par les gouvernements, les agences de travail temporaire, les consultants en immigration et certains collèges d’enseignement professionnel privés et non réglementés.
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À leur arrivée au Canada, beaucoup sont confrontés à la dure réalité de payer des frais de scolarité exorbitants pour des diplômes de valeur limitée délivrés par des « collèges privés d’enseignement professionnel » non accrédités et non réglementés. Ayant peu d’options sur le marché du travail, ces étudiants sont souvent poussés à accepter des emplois qui les exploitent.
Les étudiants internationaux importent des milliards de dollars chaque année dans notre économie, ce qui amène le gouvernement à adopter une approche non interventionniste face à cette question. Son objectif a été d’attirer autant d’étudiants internationaux que possible sans les garanties nécessaires pour garantir qu’ils ne soient pas exploités.
Cette approche a conduit à l’essor des collèges privés d’enseignement professionnel. L’Ontario compte 24 collèges accrédités, comme Seneca et Centennial, qui offrent une éducation et une formation inestimables aux étudiants nationaux et internationaux pour les emplois en demande. Cependant, plus de 600 collèges privés d’enseignement professionnel ont ouvert leurs portes rien qu’en Ontario, en grande partie dans le but de tirer profit de l’afflux d’étudiants internationaux. Comparés aux collèges légitimes, bon nombre de ces collèges d’enseignement professionnel laissent les étudiants sans réelle éducation ni valeur marchande.
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Les employeurs et les agences de travail temporaire trompeurs profitent de ce groupe vulnérable, dont beaucoup ignorent leurs droits légaux et ont besoin d’argent.
Par exemple, une étudiante internationale de Brampton, en Ontario, a déposé une plainte auprès du ministère du Travail de l’Ontario, affirmant que son employeur l’avait payée en espèces au noir, avait enfreint les règles relatives aux heures supplémentaires et avait volé plus de 18 000 $ de salaire sur une période de six mois. L’employée n’était payée que 100 dollars pour une journée de travail de 12 heures, soit bien moins que le salaire minimum, et a été soumise à des conditions si épuisantes qu’elle s’est évanouie à plusieurs reprises. Les propriétaires l’ont laissée au sol alors qu’ils se promenaient autour de son corps effondré. Bien que le ministère ait déclaré avoir commencé une enquête et jugé sa plainte fondée, l’affaire n’a été réglée que lorsque l’employée a rendu son histoire publique avec le soutien des médias et des manifestations organisées par une organisation de base, Naujawan Support Network (NSN).
Elle a finalement réglé avec l’employeur un montant de plus de 16 000 $ en salaire impayé. Bien que ce montant semble faible, il s’agit d’une histoire de succès relatif par rapport à la plupart des autres. Mais nous ne pouvons pas compter sur les organisations locales et les médias pour faire respecter les lois du travail canadiennes, particulièrement avec le nombre croissant d’étudiants internationaux.
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Certains progrès ont été réalisés qui devraient inciter les employeurs marginaux à se méfier.
Dans une évolution positive, la deuxième partie du déploiement du programme ontarien Loi sur le travail pour les travailleurs, 2021 qui a modifié le Loi de 2000 sur les normes d’emploi (LNE), est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. De nombreux employeurs, cherchant à exploiter leurs travailleurs, s’associent à des agences de placement temporaire et à des recruteurs tout aussi peu scrupuleux pour approvisionner un flux incessant de travailleurs étrangers vulnérables. À compter de cette année, les agences de placement temporaire et les recruteurs devront détenir un permis pour continuer leurs activités. Les employeurs qui font sciemment appel à des agences de placement temporaire et à des recruteurs non agréés enfreindront la LNE. Même s’il s’agit d’une étape positive, il reste encore un long chemin à parcourir.
La résidence permanente est un objectif séduisant et les employeurs ont profité des travailleurs étrangers en leur promettant des lettres d’emploi en échange d’un travail dans des conditions d’exploitation. Ajoutant à la pression, les étudiants internationaux sont limités à travailler 20 heures par semaine, ce qui les amène à accepter des arrangements au noir pour joindre les deux bouts alors qu’ils sont confrontés à un coût de la vie élevé et à des frais de scolarité internationaux. Même si les travailleurs étrangers sont protégés par la LNE, ils ignorent souvent leurs droits, sont découragés de les faire valoir ou n’ont pratiquement pas de choix.
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Le gouvernement fédéral a géré sa politique d’immigration de manière irresponsable, en se concentrant sur les chiffres et l’argent sans tenir compte des infrastructures et de la réglementation pour soutenir ces groupes et protéger le marché du travail canadien.
Les travailleurs canadiens subissent également des conséquences négatives lorsqu’il est plus simple d’exploiter des travailleurs étrangers avec de bas salaires et des conditions de travail épouvantables que de se conformer aux normes légales.
Garantir les droits des travailleurs étrangers profite à tous les travailleurs et augmente le nombre de travailleurs légaux et de haute qualité disponibles pour notre économie.
Howard Levitt est associé principal de Levitt Cheikh, avocats spécialisés en droit du travail et du droit du travail avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces. Il est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada. Lavan Narenthiran est avocat chez Levitt Sheikh.
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