De l’allongement des pauses déjeuner aux courses clandestines pendant les heures de bureau, le spectre du vol de temps n’a que peu de limites.
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Par Howard Levitt et Chase Frazer
Sur les lieux de travail canadiens, où les jours de vacances sont appréciés, une curieuse tendance émerge, rendue possible par le passage au travail à distance. C’est ce qu’on appelle des « vacances tranquilles ». Selon le « Out of Office Culture Report » (« OOO Report ») publié en mai 2024 par The Harris Poll Thought Leadership Practice, cela implique que des employés prennent officieusement des congés au cours d’une journée de travail normale, sans en informer leur employeur, plutôt que de demander honnêtement des vacances. , afin qu’ils puissent conserver leurs congés payés pour plus tard.
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Imaginez ceci : un employé diligent, entouré du confort de son foyer, s’éloigne secrètement de ses obligations professionnelles sans en dire un mot à son employeur. Ils ne se déclarent pas malades et ne demandent pas officiellement de congés. Au lieu de cela, ils participent à un mouvement clandestin où les travailleurs savourent leurs congés payés en catimini tout en conservant une façade de productivité.
Ne mâchons pas nos mots ; ce que certains appellent des « vacances tranquilles », d’autres pourraient qualifier de vol de temps. C’est l’art d’être payé pour les heures non travaillées, une danse astucieuse qui mêle le désir de loisirs d’un employé et son besoin d’un salaire stable. De l’allongement des pauses déjeuner aux courses clandestines pendant les heures de bureau, l’éventail des vols de temps n’a que peu de limites.
Démontrant à quel point le paysage de l’emploi a changé à la suite de la COVID-19, le travail à distance étant devenu la nouvelle norme, les frontières entre travail et loisirs sont devenues plus floues que jamais auparavant. Désormais, les employés se sentent enhardis par leur autonomie virtuelle, entrant et sortant facilement du mode vacances.
Selon le rapport OOO, les travailleurs à distance mènent la charge des vacances discrètes, capitalisant sur leur nouvelle liberté face aux regards indiscrets des superviseurs. Pourtant, derrière le voile des écrans numériques et des e-mails méticuleusement synchronisés se cache une bombe à retardement de problèmes de productivité. Que se passe-t-il lorsqu’une crise survient et que l’employé est introuvable ? Les répercussions des « vacances tranquilles » s’étendent bien au-delà des délais manqués et des erreurs manquées, ébranlant les fondements mêmes de la confiance entre l’employeur et l’employé.
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Pour les employeurs, la lutte est réelle. Comment garder un œil sur une main-d’œuvre qui peut facilement maintenir l’illusion d’un travail actif effectué en déplaçant sporadiquement sa souris pour montrer qu’elle est toujours active sur Microsoft Teams ou en planifiant intentionnellement l’envoi d’e-mails pendant les heures de travail ? La réponse réside dans un équilibre entre vigilance et confiance, dans un équilibre entre transparence et responsabilité. De la surveillance électronique aux enregistrements surprises, les employeurs mettent tout en œuvre pour endiguer la vague de vol de temps.
Mais que se passe-t-il lorsque la situation est terminée et qu’un employé est pris en flagrant délit de « vacances tranquilles » ?
Parce que l’employé a intentionnellement induit l’employeur en erreur et a reçu un paiement, il est tout à fait permis à l’employeur de mettre en œuvre des mesures disciplinaires. Cela doit commencer par un avertissement écrit à l’employé documentant qu’un vol de temps a été identifié et l’informant que d’autres cas entraîneront des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement pour motif valable. De plus, il existe des raisons pour qu’un employeur engage une action en justice pour récupérer le salaire versé à l’employé pendant son « congé » non officiel.
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En fin de compte, la lutte contre les « vacances tranquilles » ne consiste pas seulement à récupérer les heures perdues ou la productivité. Il s’agit de préserver l’intégrité du lieu de travail et de favoriser une culture d’honnêteté et de responsabilité à l’ère du travail à distance.
Howard Levitt est associé principal de Levitt LLP, avocats spécialisés en droit du travail et du droit du travail avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces et est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada. Chase Frazer est associé au cabinet.
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