Le soutien d’une dirigeante syndicale au campement de l’Université de Toronto outrepasse son mandat
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La semaine dernière, Laura Walton, présidente de la Fédération du travail de l’Ontario, a envoyé une lettre mettant en garde le président de l’Université de Toronto, Meric Gertler, contre la menace de recours aux forces de l’ordre pour démanteler le campement illégal sur la propriété de l’université.
Elle a exigé que l’université négocie avec les manifestants sans même la moindre menace d’intervention policière et a évoqué le « droit à la liberté d’expression » des étudiants. Elle a ensuite appelé les syndicalistes à se rendre sur le campement et à protéger les étudiants, avec leurs corps si nécessaire.
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Cette lettre disait en partie :
« J’ai été déçu d’entendre parler de votre ultimatum au campement étudiant de l’Université de Toronto : dégagez d’ici lundi à 8 heures ou violez un avis d’intrusion.
En tant que syndicalistes, nous savons à quoi ressemble une négociation de bonne foi. Tu devrais aussi. Dans la plupart des cas, à la table de négociation, nos membres et vos représentants ont négocié avec succès de nombreuses conventions collectives, sans recourir à des grèves ou à des lock-out.
La même approche devrait s’appliquer ici. Les négociations doivent se poursuivre de bonne foi et sans menaces d’intervention policière.
Cette lettre est une chimère. Il confond la loi, et il a fallu de la témérité pour que l’OFL l’envoie car elle aurait dû comprendre ses comparaisons juridiquement fausses.
La seule réponse appropriée de Gertler serait une lettre posant à Walton cette question simple : « Mme Walton peut-elle fournir un seul cas où la Fédération du travail de l’Ontario ou l’un de ses syndicats constituants a autorisé ses membres à occuper une usine à des fins politiques ou autres, et à quoi s’attendrait-elle si cela se produisait ?
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La lettre, légalement, est un non-sens total.
La FTO devrait savoir que si un syndicat tentait d’occuper l’usine d’un employeur avec lequel elle a une relation de négociation, le syndicat serait poursuivi pour tout dommage qu’il aurait causé, les provocateurs seraient licenciés (avec succès) pour un motif valable et l’employeur recevrait une injonction en quelques heures. Ce serait le résultat dans tous les cas, quelle qu’en soit la cause, mais encore plus si la cause était de nature politique – par exemple, si le syndicat s’opposait à ce que l’employeur achète ou vende du matériel en provenance d’Israël.
Pour ces raisons, une telle occupation n’aurait jamais lieu, et je ne me souviens pas d’un seul exemple de ce type dans l’histoire du travail au Canada.
L’argument selon lequel le syndicat peut rejoindre le camp pour des « raisons de liberté d’expression » est ridicule, et Walton devrait le savoir. La liberté d’expression ne permet pas la criminalité ou les intrusions illégales.
Cela serait le cas, que l’occupation de l’usine ait été pacifique ou non, et dans le cas de l’Université de Toronto, le campement n’a pas été « pacifique », comme l’a bien documenté la demande d’injonction de l’université (qui n’a pas encore été tranchée).
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Quant à l’analogie de Walton avec les conventions collectives, il existe effectivement une obligation légale pour les employeurs de négocier de bonne foi avec leurs syndicats sur des questions telles que les salaires, les avantages sociaux, etc., en vertu de la loi sur les relations de travail pertinente dans chaque province. Mais il n’existe aucune obligation légale ou autre de négocier avec le syndicat sur des questions étrangères à la portée de leurs droits prévus par la convention collective.
Mais précisément, l’université n’a aucune obligation légale ou autre obligation légale de négocier avec des groupes d’étudiants auto-sélectionnés, et encore moins avec ces occupants, sur quoi que ce soit.
Négocier avec les individus qui occupent ne fait qu’attirer d’autres professions et place ces intrus au-dessus de la majorité respectueuse des lois des étudiants qui n’entrent pas dans le droit de propriété. Après tout, aucun autre étudiant ne peut négocier avec l’université, et permettre à ce groupe d’occupants de le faire augmente sa stature parmi la population étudiante, sans parler du fait qu’un bon nombre d’occupants ont peu ou pas d’association avec l’université dans le première place.
Il y a de nombreuses années, j’étais l’un des deux étudiants de premier cycle élus au conseil d’administration de l’Université de Toronto. Dans ce contexte précis, en tant que représentant élu de tous les étudiants de premier cycle, j’avais le droit d’exprimer les opinions collectives des étudiants au conseil et dans ses comités. Mais si mon point de vue était ignoré ou ignoré, comme c’était souvent le cas, cela ne me donnait pas, ni à d’autres, le droit d’occuper un bâtiment et, si je l’avais fait, je me serais attendu à être expulsé.
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Il existe depuis peu une idée fausse répandue selon laquelle la « liberté d’expression » permet l’anarchie ou confère des droits garantis par la Charte. Ce ne est pas. Il existe d’innombrables limites à la liberté d’expression et, en tout état de cause, dans la mesure où le droit à la liberté d’expression permet aux étudiants ou à d’autres de s’exprimer, il ne leur permet pas d’occuper une propriété ou de crier des discours de haine, comme cela se produit régulièrement dans ce campement.
Howard Levitt est associé principal de Levitt Cheikh, avocats spécialisés en droit du travail et du droit du travail avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces et est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada.
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