dimanche, décembre 22, 2024

Horaires de baignade réservés aux Noirs, salons réservés aux Noirs : la montée de la ségrégation raciale dans les universités canadiennes

Les derniers mois ont vu une vague de salons, d’espaces d’étude et d’événements réservés aux Noirs dans les universités canadiennes – ce qui aurait été impensable il y a seulement quelques années.

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Deux fois par semaine, le centre sportif de l’Université de Waterloo suspend son calendrier habituel de cours de natation en milieu de matinée et réserve sa piscine de 25 verges à l’usage exclusif d’une population qui, selon ses propres termes, n’a pas une bonne « relation avec l’eau ». .»

« L’objectif est d’amener davantage de Black Folx dans un espace où ils n’ont pas toujours été les bienvenus », lit-on dans la description officielle de la « nage Black Folx », une piscine de 60 minutes réservée aux Noirs. Les utilisateurs peuvent nager des longueurs, pratiquer la plongée ou s’inscrire à un cours. Mais eux – ainsi que tous les instructeurs – doivent être des « fous noirs ».

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« Cette période est consacrée à l’établissement d’une meilleure relation avec l’eau pour la communauté noire », peut-on lire en gras sur la page Web de Black Folx Swim.

L’Université de Waterloo accueille plus de 30 000 étudiants internationaux. De nombreux nouveaux arrivants canadiens manquent compétences de base en natation et courent un risque énorme de se noyer. C’est pourquoi de nombreuses sociétés de sauvetage cibler spécifiquement nouveaux Canadiens pour des cours de natation.

Mais à part une baignade hebdomadaire adaptée aux trans et quelques événements dispersés réservés aux femmes, le Black Folx Swim est la seule période de natation spécifique à la démographie de l’université et la seule ciblant les étudiants d’un héritage ethnique particulier.

Et Waterloo n’est pas le seul dans ce cas. Même si l’idée d’espaces explicitement séparés selon la race dans les universités canadiennes aurait été impensable il y a seulement quelques années, les derniers mois ont vu une vague de salons, d’espaces d’étude et d’événements réservés aux Noirs dans les établissements postsecondaires canadiens.

L’Université de la Colombie-Britannique a récemment inauguré un espace pour étudiants noirs comprenant des douches, des casiers et même une salle de sieste. Pour y accéder, les étudiants doivent postuler et affirmer qu’ils appartiennent à l’une des catégories suivantes : « d’ascendance africaine noire, afro-américaine, afro-canadienne, afro-caribéenne, afro-latinx et afro-autochtone ».

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L’Université métropolitaine de Toronto, anciennement Ryerson, a ouvert un Black Student Lounge en 2022. L’espace est conçu comme un refuge contre « les méfaits du racisme institutionnel ». Dans de multiples déclarations publiques, TMU s’est décrit comme un foyer d’oppression institutionnelle colonialiste, et le salon est conçu comme un lieu où les étudiants peuvent « guérir » et « se ressourcer » de ladite oppression, et « promouvoir l’épanouissement des Noirs ».

L’Université de Toronto maintient un bureau distinctif of Black Student Engagement qui organise une série d’événements de bienvenue et d’orientation réservés aux Noirs. Bien qu’il existe des programmes d’« engagement » sanctionnés par l’université pour les étudiants d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est, ceux-ci se limitent pour la plupart à des rendez-vous et à des ateliers de mentorat.

Et ce n’est pas seulement l’Université de Toronto qui organise des événements réservés aux Noirs. Comme indiqué dans un article de VICE, pas plus tard qu’en 2015, le Canada n’a pas présenté un seul événement réservé aux Noirs. Mais après les universités d’Ottawa a fait ses débuts avec BLK Frosh cette année-là, la pratique est vite devenue monnaie courante.

Les campus universitaires canadiens ont toujours abrité des sociétés ou des clubs étudiants dont la composition est déterminée par des caractéristiques nationales ou ethniques.

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L’Université McGill, par exemple, maintient plus de 40 des « clubs culturels » sur le campus ciblant des groupes démographiques étudiants allant des Tamouls aux Marocains en passant par les « Asiatiques nés en Amérique du Nord ».

Mais les « espaces noirs » récemment ouverts sont différents dans le sens où leur objectif explicite est de délimiter les zones réservées aux noirs dans le but de fournir des « espaces inclusifs ».

Lorsque l’Université Simon Fraser a annoncé son intention de construire un centre pour étudiants noirs, les administrateurs dit le projet était une conséquence directe de leur adoption de la Charte de Scarborough sur le racisme anti-noir, un document de 2021 signé par 46 universités canadiennes.

Des étudiants marchent sur le campus de l’Université Simon Fraser.
Des étudiants marchent sur un campus de l’Université Simon Fraser. Photo de Nick Procaylo/Postmedia/Fichier

La charte déclare que les Noirs sont sous-représentés dans les universités canadiennes en raison d’un réseau de racisme institutionnel anti-Noirs.

À ce titre, il recommande de surveiller de près les caractéristiques ethniques des étudiants et des professeurs des universités canadiennes et de mettre en œuvre un certain nombre de « processus délibératifs » pour garantir qu’un nombre représentatif d’entre eux sont noirs.

L’un de ces processus est la construction « d’espaces d’affirmation et accessibles… qui favorisent l’appartenance des Noirs ».

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À TMU, le Black Student Lounge était le fruit d’un Rapport 2020 connue sous le nom de Revue climatique du campus contre le racisme anti-noir.

Les auteurs ont conclu que même après 10 ans d’efforts concertés contre le racisme, l’université était toujours inondée de racisme anti-noir, qui, selon le rapport, se manifestait principalement de manière « intuitive » comme « un sentiment de non-appartenance » et un « manque d’appartenance ». représentation dans le programme d’études.

Parmi ses recommandations figuraient un « un espace dédié aux étudiants noirs sur le campus avec les ressources nécessaires qui lui sont allouées pour que les étudiants noirs se sentent en sécurité. »

« Les universités ont toujours été un endroit dangereux pour les étudiants noirs. Le salon n’est qu’une étape vers le démantèlement de cette réalité néfaste », a déclaré Eboni Morgan, une animatrice de soutien aux étudiants noirs. au lancement de l’espace.

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