Honneur par Elif Shafak


Avis de non-responsabilité : j’ai lu ceci comme un ARC via Netgalley. Merci, Pingouin.

Une bonne littérature, une bonne histoire, suscite en vous autre chose que l’émotion. C’est parce que nous, les humains, apprenons à travers des histoires. Qu’il s’agisse des fables d’Ésope ou du récit utilisé par les nouvelles du soir, les histoires font partie intégrante de votre vie. Une bonne histoire, ou pour être plus exact, une bonne présentation de l’histoire fait penser à l’auditeur ou au lecteur, à sortir d’elle-même, à dépasser l’habitude et la culture qu’elle connaît. UNE

Avis de non-responsabilité : j’ai lu ceci comme un ARC via Netgalley. Merci, Pingouin.

Une bonne littérature, une bonne histoire, suscite en vous autre chose que l’émotion. C’est parce que nous, les humains, apprenons à travers des histoires. Qu’il s’agisse des fables d’Ésope ou du récit utilisé par les nouvelles du soir, les histoires font partie intégrante de votre vie. Une bonne histoire, ou pour être plus exact, une bonne présentation de l’histoire fait penser à l’auditeur ou au lecteur, à sortir d’elle-même, à dépasser l’habitude et la culture qu’elle connaît. Une bonne histoire essaie d’expliquer l’inexplicable.

C’est ce que fait Honor d’Elif Shafak.

À première vue, le livre semble être dans la lignée de Brick Lane – une histoire de deux sœurs, Pembe et Jamila – dont l’une a immigré à Londres où elle rencontrera son destin entre les mains de son fils. Au deuxième coup d’œil, le livre ressemble à une histoire fictive sur un crime d’honneur au Royaume-Uni. Les deux regards sont justes et les deux sont faux.

À bien des égards, ce livre est similaire à Brick Lane, bien que Pembe ne soit pas déprimé et que l’histoire soit plus active, et qu’il s’agisse d’un crime d’honneur. Pourtant, l’objectif principal du livre est l’honneur, mais l’honneur au-delà de l’idée d’honneur qui conduit à ce que les critiques appellent le « soi-disant meurtre d’honneur ». C’est l’honneur qui met l’histoire en mouvement, bien avant la naissance de Pembe, Jamila, ou des enfants de Pembe Iskender, Esma ou Yunus. C’est un ancien code d’honneur qui affecte la vie de Pembe et de son mari Adem, et non le type d’honneur auquel vous pensez en lisant ceci.

Le récit est raconté à travers des points de vue changeants, couvrant la plupart des membres de la famille, et ce choix place le lecteur dans un lieu unique et peut-être déconcertant. Dans son livre sur les crimes d’honneur, Rana Husseini raconte ses rencontres avec les hommes des familles qui ont sanctionné les meurtres de leurs proches ou les hommes qui ont tué les femmes. Elle voulait comprendre ou au moins se rapprocher d’une explication de l’action. C’est en partie ce que Shafak fait ici. En utilisant plusieurs points de vue, en faisant connaître au lecteur un résultat crucial de l’histoire, Shafak est en mesure de faire comprendre au lecteur ce qui a conduit Iskender au meurtre. Le lecteur peut ne pas aimer Iskender mais le lecteur ne ressent pas de haine envers lui. En partie parce que le lecteur peut voir les forces qui l’animent – ​​le racisme dans la société, le déplacement, l’absence d’une figure paternelle, le choix de quelqu’un pour remplacer cette figure, le rejet par la famille – qui mènent à l’action. Le lecteur peut aussi voir ce qui évite à ses deux frères et sœurs de faire les mêmes choix ou de réagir de la même manière. La société qui libère pour certains peut faire échouer, tomber et s’effondrer d’autres s’il n’y a pas de filet de sécurité.

J’avoue que j’ai été quelque peu surpris de voir le point de vue d’Iskender mais à bien des égards, son point de vue est au cœur du roman. La première chose qu’il fait est d’empêcher le livre d’être comme le film de la semaine ou le sensationnalisme que certains reportages utilisent. C’est profond, et le lecteur recule non seulement d’horreur mais aussi de chagrin de pitié et de colère. Il y a un désir de changement dans le roman – un changement à tous les niveaux non seulement dans la famille mais dans les deux types de sociétés – la région kurde de Turquie d’où viennent Pembe et Jamila et la société d’Angleterre dans laquelle Pembe vit. Les sœurs sont déçus par les deux, même si les autres membres de la famille sont soutenus par les deux.

Le style de Shafak n’invoque pas seulement les paramètres de ses romans, mais elle capture bien les personnages, engage le lecteur sans prêcher au lecteur. Il y a de l’intensité dans l’écriture, mais il y a aussi une qualité de narration. À bien des égards, on a l’impression que le lecteur est assis avec Shafak à table, sur laquelle se trouve du halva de sésame et du thé.



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