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Premier jour, 18 novembre, « Nouveau-né et salé ». Elle se réveille en dieu (« chaque jour est un dieu »), seule dans sa petite demeure de Puget Sound, dans l’État de Washington, la nature tout autour d’elle. Elle a un chat nommé Small et une araignée dans sa salle de bain. Elle lit souvent. Elle écrit ce qu’elle voit : les mites qui meurent dans ses bougies allumées, son chat, l’araignée dans sa salle de bain et ses victimes, la terre, les arbres, les montagnes, les îles et la mer. Elle réfléchit au temps (« l’éternité pa
Premier jour, 18 novembre, « Nouveau-né et salé ». Elle se réveille en dieu (« chaque jour est un dieu »), seule dans sa petite demeure de Puget Sound, dans l’État de Washington, la nature tout autour d’elle. Elle a un chat nommé Small et une araignée dans sa salle de bain. Elle lit souvent. Elle écrit ce qu’elle voit : les mites qui meurent dans ses bougies allumées, son chat, l’araignée dans sa salle de bain et ses victimes, la terre, les arbres, les montagnes, les îles et la mer. Elle réfléchit sur le temps (« l’interlinéaire pâle de l’éternité, comme les îles sont celles de la mer. Nous avons moins de temps que nous ne le pensions et ce temps-là, flottant, fendu, lucide et missile, et sauvage. »). Le 18 novembre est un jour, donc c’est un dieu, un dieu-enfant, nouveau-né et, comme ce que les Arméniens et les Lévites d’autrefois faisaient à leurs bébés, salé. Ce dieu est un garçon, « païen et fougère », dont la puissance est l’enthousiasme et dont l’innocence est le mystère.
Deuxième jour, le 19 novembre, « La Dent de Dieu ». Un petit avion tombe au sol, heurte le sol, le carburant explose. Julie Norwich, sept ans, l’enfant d’un voisin, elle qui aime jouer avec Small et apprend à siffler, se fait brûler le visage par le carburant de l’avion enflammé. Avec des brûlures au troisième degré aussi horribles, peut-être qu’elle mourra. Ou vivre mort au monde, sans jamais apprendre à siffler, ni embrasser, et être embrassé par un homme qui l’aime, car ses lèvres ont disparu. La foi vacille. Quel genre de dieu est aujourd’hui, demande Dillard. Peut-être que les jours ne sont pas vraiment des dieux. « Il n’y a que des jours. Le seul grand dieu nous a abandonnés aux jours, au tumulte des occasions du temps, nous a abandonnés aux dieux des jours chaque brute et folle de son immensité et de son idiotie. » Un cri perplexe comme celui de Job–
« La grande meule de granit striée du temps est illusion, car seul le bien est réel ; la grande meule de granit striée de l’espace est illusion, car Dieu est esprit et les mondes ses rêves les plus fragiles : mais les illusions sont presque parfaites, sont apparemment parfaites pour des générations et la douleur est aussi, et indéniablement, réelle. La douleur dans le tournage impitoyable des meules est réelle, car notre amour les uns pour les autres – pour le monde et tous les produits de l’extension – est réel, voûtant, dans la mesure où c’est l’amour, au-delà du plan du barattage écœurant des pierres et se dirigeant vers le royaume de l’esprit nu. Et vous pouvez être surpris en train de tenir une extrémité d’un amour, quand votre père tombe, et votre mère ; un temps, et ton ami s’est effacé, parti, le corps de ton frère gâté, et froid, ton enfant mort, et toi mourant : tu déroules la longue ligne de l’amour seul, dépouillé comme un fil électrique perdant ses étincelles dans un nuage, comme un fil délié dans l’espace au désir et au chagrin éternels. »
Ce jour-là, Dillard aperçoit une nouvelle île. Elle le nomme Terreur, le membre le plus éloigné du jour, la dent de Dieu.
Troisième jour, vendredi 20 novembre, « Sainte l’entreprise ». Voici une pensée, en lisant sur le christianisme ésotérique. Il est dit qu’il existe une substance – à « l’échelle spirituelle » – inférieure à tous les métaux, minéraux et terres connus de quiconque. Son nom est Holy the Firm. Il est en contact avec l’Absolu à la base, et en contact avec tout le reste en montant vers l’Absolu. Un cercle ininterrompu de réalité, l’éternité s’emboîte deux fois dans les courbes du temps et de l’espace, Dieu ayant un enjeu garanti dans le monde entier. Julie Norwich est à l’hôpital, sort incertain, salé de feu. Dillard s’accroche à ces idées, par la seule poignée, de l’Absolu, en contact avec la Sainte Ferme, à sa base, cette dernière en contact avec tout, même ceux qui paraissent insensés, voyant toutes les possibilités pour la jeune enfant Julie Norwich : mort, vivant et consacré à Dieu, ou vivant une vie assez normale comme tout le monde.
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