Ce samedi, le FC Bayern affronte le FC St. Pauli, un match chargé d’histoire et de rivalités intenses. Le passé de confrontations, marqué par des tensions et des incidents mémorables, est évoqué, notamment un match de 1989 où des provocations médiatiques ont exacerbé l’ambiance. Malgré des conflits, une certaine réconciliation s’est amorcée après une victoire du Bayern en 2002, suivie d’un match de bienfaisance qui a renforcé les liens entre les deux clubs.
Ce samedi, le FC Bayern se rend à Hambourg pour affronter le FC St. Pauli, un match qui revêt une signification historique particulière. Bien avant la création du ‘vainqueur de la Coupe du Monde’ dans les années 2000, et avant que le Bayern n’apporte son soutien aux Kiezkicker, ces équipes se sont déjà affrontées dans des rencontres chargées d’émotions – et d’intenses rivalités !
Le ‘Kicker’, dans son édition du lundi suivant un match mémorable il y a 35 ans, a évoqué la performance de l’arbitre Klaus Broska en ces termes : ‘Globalement mieux que ce que les têtes brûlées voulaient admettre’. L’arbitre a su gérer ce match rempli de tension avec une certaine souveraineté, bien que l’excitation ait déjà commencé bien avant le coup d’envoi.
Un an plus tôt, un autre match entre ces deux clubs aux antipodes, marqué par des tensions, avait presque été interrompu. Lors de cette rencontre, une tomate avait été lancée sur Olaf Thon et une bouteille de bière sur Ludwig ‘Wiggerl’ Kögl, provoquant des menaces de retrait du terrain de la part des joueurs du Bayern. Ce ne fut qu’avec beaucoup de difficultés que la rencontre put se terminer, les émotions demeurant vives longtemps après.
Une Tension Électrisante
Un an plus tard, le FC St. Pauli et le FC Bayern Munich se retrouvaient à nouveau sur le terrain, un vendredi soir d’octobre 1989. L’ambiance était particulièrement enflammée, non seulement à cause de l’altercation de l’année précédente, mais aussi à cause d’une autre publication. Le ‘MillernTor Magazin’, à l’occasion de ce match, avait choisi de titrer ‘La lutte des classes’ en première page. À l’intérieur, le journal évoquait le ‘monde glamour strictement capitaliste du FC Bayern’. Uli Hoeneß, le manager du Bayern, avait réagi avec colère, qualifiant cela de ‘campagne de dénigrement’ et déclarant : ‘Nous ne jouons que sous protestation. C’est de l’incitation à la haine !’
Hoeneß avait découvert le magazine la veille du match et avait immédiatement exprimé son indignation : ‘C’est une honte ! Je rejette fermement l’idée que les joueurs du Bayern se la coulent douce pendant que ceux de St. Pauli doivent travailler.’ Ces propos faisaient suite à une remarque de l’entraîneur Helmut Schulte, qui avait suggéré que sur le terrain, c’était ‘le travail contre le capital’. Ce dernier avait même affirmé que ‘celui qui signe à Pauli sait qu’il est prêt pour la lutte des classes.’
Une Réaction Étonnante
Hoeneß ne s’était pas contenté de critiquer l’entraîneur, mais avait également pris umbrage d’un passage du magazine où il était question de lui en tant que fabricant de saucisses. Le texte affirmait : ‘Quand j’entends cela sur les chômeurs, je dois rire aux éclats. La moitié, j’en suis convaincu, n’a aucun intérêt à travailler.’ Après les protestations du Bayern, le FC St. Pauli avait décidé de suspendre la distribution du magazine, invoquant des risques de troubles. Le rédacteur en chef, Werner Langmaack, avait dénoncé cette censure : ‘C’est un attentat contre la liberté de la presse !’
Le FC St. Pauli ne s’est pas laissé faire. Hans Apel, vice-président du club, avait plaisanté : ‘Avant 1918, il y avait un paragraphe dans le droit pénal allemand sur le délit de lèse-majesté. Apparemment, la présidence du Bayern pense que ce paragraphe est toujours d’actualité. Fin de la transmission !’
Les créateurs du magazine avaient également répondu avec humour aux critiques de Hoeneß, le décrivant comme ‘un samaritain et un combattant de la pauvreté’, et faisant allusion à son apparence à la télévision.
Des Souvenirs Inoubliables
Après la victoire du Bayern 2-0 lors de ce match, les émotions étaient encore palpables, comme en témoigne les commentaires de Jupp Heynckes et Ludwig Kögl sur l’ambiance hostile. Cependant, une période de calme s’ensuivit entre les deux clubs, jusqu’à la défaite humiliante du Bayern en 2002. Ce revers a marqué un tournant dans leurs relations.
Un an après, le Bayern a organisé un match de bienfaisance à Hambourg, attirant plus de 20 000 spectateurs. Cette journée-là, Uli Hoeneß, aux côtés du président Corny Littmann, a été acclamé par la foule, portant un t-shirt proclamant ‘sauveur du vainqueur de la Coupe du Monde’, tandis que les chants de ‘Uli, Uli’ résonnaient dans le stade.