vendredi, février 21, 2025

Hamas remet à Israël des otages décédés : un tournant émotionnel majeur

Le 7 octobre 2023, à Tel Aviv, des bénévoles ont placé 251 drapeaux israéliens en mémoire des victimes d’enlèvements, marquant un jour tragique pour le pays. La famille Bibas, dont les membres sont parmi les victimes, incarne la cruauté du Hamas. Alors que les corps sont en cours d’identification, des tensions émergent autour des circonstances de leur mort. Parallèlement, des négociations pour un échange d’otages et un cessez-le-feu sont en cours, mais des discussions sur une seconde phase restent à définir.

Le 7 octobre 2023, un événement tragique a poussé des bénévoles à accrocher 251 drapeaux israéliens ornés d’un ruban jaune au centre de la « Place des otages », un lieu symbolique pour les familles touchées par les enlèvements. Ce jeudi matin, la place à Tel Aviv est empreinte de silence. Contrairement aux précédentes remises d’otages, où l’enthousiasme régnait alors que les gens se rassemblaient pour suivre les événements sur grand écran, aujourd’hui, l’atmosphère est lourde et mélancolique.

« C’est un jour sombre pour tout Israël », déclare Sofia Vilencik, une jeune femme de 32 ans originaire de Biélorussie, installée à Tel Aviv depuis une décennie. Elle s’est rendue sur la place pour partager son chagrin avec d’autres. « Aujourd’hui, les enfants Bibas reviennent morts – c’est un moment dévastateur. » Sofia, comme tant d’autres Israéliens, a gardé espoir jusqu’à la fin que Shiri, Kfir et Ariel Bibas soient encore en vie. Kfir n’avait que neuf mois lorsque sa famille a été enlevée au kibboutz Nir Oz, faisant de la famille Bibas un symbole poignant de la cruauté du Hamas et du drame des otages.

Une bataille de récits

Le Hamas a annoncé que les dépouilles remises à Israël ce jour-là incluaient celles des membres de la famille Bibas et de l’octogénaire Oded Lifshitz. Mercredi soir, les autorités israéliennes ont confirmé que ces noms figuraient sur la liste des otages. Cependant, l’identité des victimes n’est pas encore définitivement vérifiée. Suite à l’annonce, des membres de la famille Bibas ont exprimé leur mécontentement, affirmant qu’ils n’avaient pas consenti à la divulgation de ces informations.

Le Hamas a allégué que Shiri Bibas et ses enfants avaient perdu la vie lors d’un bombardement israélien en novembre 2023, bien qu’Israël n’ait pas encore confirmé ces décès. Actuellement, les restes des victimes sont en cours d’identification dans un institut médico-légal près de Tel Aviv. Une controverse sur les circonstances de leur mort a déjà commencé à émerger.

La remise des corps a également servi de plate-forme de propagande pour le Hamas, qui a exposé des cercueils avec des images des victimes, accusant l’armée israélienne d’en être responsable. En revanche, les médias israéliens ont utilisé le terme « assassinés » pour décrire la perte de Shiri, Kfir et Ariel Bibas, laissant planer des doutes quant aux vraies circonstances de leur décès. Les autorités estiment que l’identification des corps pourrait prendre jusqu’à 48 heures, nécessitant une attention minutieuse pour rechercher d’éventuelles blessures par balle.

Pas de discussions sur la deuxième phase du cessez-le-feu

En échange des quatre otages décédés, Israël devrait libérer plusieurs centaines de prisonniers palestiniens ce samedi. Ce jour-là, six otages israéliens sont également prévus pour être libérés, marquant la fin de la première phase du cessez-le-feu. Initialement, l’accord stipulait que le Hamas ne libérerait que trois otages, mais un consensus a été atteint pour une remise accélérée.

Israël devrait également relâcher 47 membres de haut rang du Hamas, précédemment libérés en 2011 lors d’un échange. Des sources indiquent que le Hamas aurait pressé pour cette accélération, craignant que le cessez-le-feu ne s’effondre rapidement.

Cependant, les discussions sérieuses concernant la deuxième phase, qui devrait inclure un retrait israélien complet de Gaza et un cessez-le-feu durable, n’ont pas encore eu lieu. Malgré cela, le Hamas a récemment proposé de libérer tous les otages restants en une seule fois si Israël acceptait de poursuivre les négociations la semaine prochaine.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a annoncé que les pourparlers pour la deuxième phase commenceraient cette semaine. Selon des rapports, le Premier ministre Netanyahu a posé des conditions strictes, exigeant que le Hamas cesse son activité politique à Gaza. Le Hamas, de son côté, cherche à garantir sa survie en négociant un retrait israélien, tout en proposant une libération simultanée des otages. Comment Netanyahu parviendra à équilibrer la libération des otages tout en visant à démanteler le Hamas demeure incertain.

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