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Il existe une ancienne tradition, qui date même d’avant que le Canada ait son propre Parlement, selon laquelle un député ne peut pas accuser un autre de mentir. En effet, les membres se donnent beaucoup de mal pour imaginer des euphémismes par lesquels ils peuvent se traiter de menteurs sans vraiment prononcer le mot.
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En Grande-Bretagne, les députés s’accusent souvent d’avoir commis « l’exact opposé de la vérité ».
Il n’est donc pas surprenant que la députée conservatrice du Manitoba Raquel Dancho ait été expulsée de la Chambre des communes par le président Anthony Rota jeudi. Dancho a accusé le député libéral ontarien Vance Badawey de mentir, puis a refusé de s’excuser lorsque Rota lui a demandé de le faire.
Rota avait raison d’éjecter Dancho, mais Dancho avait raison.
Les libéraux peuvent prétendre que leurs récents amendements au projet de loi C-21 – qui interdiraient des centaines de modèles populaires de carabines et de fusils de chasse – ne ciblent pas les chasseurs, les agriculteurs et les tireurs sportifs. Mais la simple vérité est que les modifications n’affecteront que les propriétaires d’armes à feu respectueux des lois.
Les criminels armés ne seront touchés d’aucune façon, alors qui d’autre que les chasseurs et consorts les libéraux imaginent-ils que leurs amendements viseront?
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Dancho, comme des dizaines d’autres députés conservateurs et des millions de propriétaires d’armes à feu canadiens ordinaires et respectueux des lois, en avait assez des, euh, prévarications des libéraux (pour utiliser une alternative parlementaire acceptable).
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Le premier ministre, le ministre de la Justice, le ministre de la Sécurité publique et une vingtaine de députés libéraux d’arrière-ban ont tous insisté, au-delà de toute mesure de crédibilité, sur le fait que l’ajout de dernière minute de plus de 400 pages de modèles d’armes d’épaule à leur projet de loi interdisant toutes les armes de poing est pas ce qu’il est très clairement – le projet de loi sur le contrôle des armes à feu le plus massif et le plus radical de l’histoire du Canada, et très probablement de l’histoire des démocraties de Westminster.
En plus de cela, plus les preuves s’accumulent que les libéraux choisissent les fusils de chasse à confisquer, plus leurs dénégations sont fortes et véhémentes. Comme si plus leurs mensonges étaient audacieux, plus leurs partisans urbains ignorants des armes à feu étaient susceptibles de les croire.
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Après deux semaines de mensonges libéraux, Dancho, selon ses propres mots, en avait « assez et je les ai appelés pour avoir menti, ce qu’ils ont menti ».
L’objection de Dancho ne concernait pas spécifiquement le refus des libéraux d’admettre ce qui est clair pour tout le monde – qu’ils ont inséré une interdiction massive des armes d’épaule dans leur projet de loi sur les armes de poing à la toute dernière minute pour tenter de le faire passer en douce. Au lieu de cela, Dancho protestait contre l’affirmation de Badakey selon laquelle ce sont les députés conservateurs, et non les libéraux eux-mêmes, qui bloquaient les témoignages d’experts indépendants en armes à feu au comité des Communes débattant du projet de loi C-21.
Depuis des semaines, les libéraux utilisent des règles de procédure pour empêcher le témoignage de quiconque n’est pas favorable à leur interdiction. Apparemment, sans consulter les conservateurs, les libéraux ont conclu une entente avec le NPD et le Bloc pour autoriser deux jours de témoins extérieurs à partir d’une liste approuvée. Alors, quand les conservateurs ont objecté que c’était une imposture, les libéraux ont bondi, affirmant que c’étaient les conservateurs qui étaient déterminés à empêcher les Canadiens d’entendre la vérité.
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Je comprends pourquoi Dancho a fait ce qu’elle a fait.
Plus difficiles à écarter pour les libéraux sont les objections de l’Assemblée des Premières Nations et de la Fédération des nations autochtones souveraines à l’interdiction des armes d’épaule.
Les Libs font grand cas de la réconciliation avec les Premiers Peuples, mais leur engagement semble surtout ne s’appliquer que lorsque les Premières Nations acceptent les politiques libérales.
Maintenant, ces deux grands lobbies autochtones ont affirmé que l’interdiction des armes de chasse viole leurs droits issus de traités.
Nul doute que les libéraux feront semblant d’entendre. Ils peuvent même aller aussi loin qu’ils l’ont fait à l’époque du registre des armes d’épaule et établir un ensemble de règles distinct pour les citoyens autochtones – un contrôle des armes à feu à deux niveaux.
Mais la dernière chose dont le Canada a besoin, c’est d’un Code criminel fondé sur la race.