Une grève d’avertissement a débuté chez Volkswagen dans le cadre de négociations salariales difficiles. Le syndicat IG Metall vise à protéger les employés contre des baisses de salaire et des licenciements, alors que la direction impose des mesures d’économie. Neuf usines en Allemagne suspendent temporairement leur production, entraînant des pertes financières significatives. Les discussions portent sur une éventuelle réintroduction de règles tarifaires anciennes, tandis que la sécurité de l’emploi est remise en question face à une situation économique incertaine.
Chez Volkswagen, la seconde grève d’avertissement dans le cadre des négociations salariales a débuté. L’IG Metall cherche à protéger les employés contre les baisses de salaire, les licenciements et les fermetures d’usines, tandis que la direction de l’entreprise se sent contrainte d’appliquer des mesures d’économie.
Des négociations tendues
La situation chez Volkswagen est tendue. Alors que la quatrième série de négociations s’engage, le syndicat IG Metall a lancé une grève d’avertissement à grande échelle. Neuf des dix usines VW en Allemagne suspendront leur production aujourd’hui pour une durée de quatre heures. Aucune solution n’est encore en vue concernant les baisses de salaires, les licenciements et la fermeture d’usines.
La grève d’avertissement engendrera des pertes financières considérables pour le groupe. D’après des informations provenant de cercles d’entreprise, la suspension de la production à Wolfsburg, Emden, Hanovre et Zwickau a déjà coûté environ 40 000 euros par minute depuis le début de la grève la semaine précédente.
Si le désaccord sur les salaires se prolonge – ce qui semble probable – Volkswagen pourrait faire face à des coûts très élevés. Dans cette éventualité, le syndicat pourrait organiser une grève de travail d’une journée complète l’année prochaine, suivie d’une grève illimitée.
Le temps joue contre eux. Des frais supplémentaires se chiffrant en milliards pourraient menacer l’entreprise sans un accord rapide. Un tarif dit « ombre » pourrait être appliqué si un compromis ne se concrétise pas dans les semaines à venir et qu’aucun nouvel accord collectif n’est établi.
Un avenir incertain
À partir de l’année prochaine, les anciennes règles tarifaires, en vigueur avant le 1er janvier 1994, pourraient être réintroduites. Cela entraînerait une augmentation de 4,5 % des salaires pour les 120 000 employés de VW AG, ainsi que 1,3 mois de salaire supplémentaires et un ancien système de bonus. L’IG Metall avait précédemment estimé que le coût de cette réintroduction pourrait approcher un milliard d’euros, mais certains experts avancent des chiffres pouvant atteindre deux milliards.
La négociation actuelle concerne la rémunération des 120 000 employés des usines Volkswagen AG, ainsi que plus de 10 000 employés chez VW Sachsen, qui ont un accord d’harmonisation depuis 2021. VW s’oppose à toute augmentation salariale et demande une réduction de 10 % des salaires en raison de la situation économique difficile.
Les négociations sont également compliquées par des discussions sur la sécurité de l’emploi, que VW a remise en question après plus de 30 ans. Des fermetures d’usines et des licenciements pour des raisons économiques sont envisagés, et VW prévoit de réduire le nombre d’apprentis et de diminuer la rémunération des travailleurs temporaires, qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une prime.
Selon le comité d’entreprise, plusieurs usines et des milliers d’emplois sont menacés. VW justifie ces coupes par des coûts élevés et une sous-utilisation des capacités. ‘Le groupe VW est un cas de redressement’, a déclaré le PDG Oliver Blume lors d’une assemblée d’entreprise la semaine dernière.
Une proposition alternative de l’IG Metall et du comité d’entreprise, visant à réaliser des économies sans recourir à des licenciements massifs, a été rejetée par VW comme étant insuffisante. L’IG Metall avait suggéré de reporter une éventuelle augmentation salariale pour la réinvestir dans un fonds d’avenir. En retour, VW aurait dû renoncer aux fermetures d’usines et aux licenciements. Cependant, cela nécessiterait l’adoption d’un accord pilote pour l’industrie métallurgique et électrique, qui prévoit une augmentation de 5,1 % en deux étapes. La présidente du comité d’entreprise, Daniela Cavallo, a également insisté pour que la direction et les actionnaires renoncent à leurs primes et dividendes. Blume a qualifié les propositions lors de l’assemblée d’entreprise de ‘point de départ’, tout en affirmant qu’elles étaient largement insuffisantes.