Jeudi, la Cour d’appel de Francfort/Main examinera l’appel de l’ancien arbitre Manuel Gräfe, soulevant des questions de discrimination liée à l’âge et d’importantes implications financières. Gräfe, qui réclame 830 000 euros pour des pertes de revenus, conteste la limite d’âge de 47 ans imposée par la DFB, jugée inacceptable par un tribunal précédent. Son combat pour la reconnaissance et la justice résonne également avec d’autres arbitres touchés par des pratiques similaires.
Jeudi, la Cour d’appel de Francfort/Main se penchera sur l’appel de l’ancien arbitre Manuel Gräfe. Ce cas, qui soulève des questions de discrimination liée à l’âge, pourrait également avoir des implications financières considérables. Gräfe affirme se battre pour le bien-être de tous les arbitres.
Le dossier, référencé sous ‘6 U 23/23’, pourrait sembler peu impressionnant au premier abord. Cependant, à partir de 13h30 dans le bâtiment D, salle 101, il s’agit en réalité d’une affaire d’honneur, de principes, et surtout, d’une somme d’argent conséquente. La Cour d’appel de Francfort/Main doit maintenant déterminer si Manuel Gräfe se retrouvera soudainement avec des centaines de milliers d’euros en poche ou s’il devra faire face à des pertes financières significatives. L’appel fait toujours suite à un conflit de longue date entre l’ancien arbitre et la Fédération allemande de football.
Initialement, l’audience était prévue pour le 19 décembre de l’année précédente, mais elle a été annulée à la dernière minute en raison d’une demande de plainte élargie soumise par le camp de Gräfe. Ce dernier avait omis de prendre en compte les augmentations de salaire des arbitres dans ses calculs de dommages et intérêts, et a soumis ces éléments trop tard. Actuellement, Gräfe réclame des dommages-intérêts s’élevant à 830 000 euros.
Une lutte pour la reconnaissance et la justice
En janvier 2023, la situation était différente, puisque le tribunal de grande instance avait octroyé à Gräfe une indemnité de 48 500 euros pour discrimination liée à l’âge. Il a été établi que l’arbitre avait été contraint de mettre un terme à sa carrière en raison de la limite d’âge de 47 ans imposée par la DFB. Le tribunal a qualifié cette règle d’« inacceptable » et « disproportionnée », suggérant que des « tests de performance » devraient également être envisagés à la place d’une simple limite d’âge.
Cependant, la demande de Gräfe pour des pertes de revenus a été rejetée, ce qui l’a conduit à faire appel, tout comme la DFB. Il y a environ deux ans, il réclamait ‘seulement’ près de 195 000 euros, mais ce montant a considérablement augmenté depuis. Gräfe a déclaré que cette hausse reflète les années de revenus perdus. ‘Je peux prouver, grâce à des certificats médicaux, que j’étais en parfaite forme et prêt à arbitrer au cours des trois dernières années’, a-t-il affirmé avant l’audience annulée, ajoutant que si le tribunal reconnaît la discrimination, il devrait au moins compenser les pertes financières subies.
Il demeure incertain que le tribunal partage son point de vue. Gräfe a exprimé qu’il aurait préféré continuer à arbitrer pour gagner sa vie. Il a cité Felix Brych, qui continue d’arbitrer à 49 ans : ‘Je me bats pour tous les arbitres et j’ai déjà investi beaucoup d’argent. Si je perds, les frais des procédures contre la DFB dépasseront les 120 000 euros.’
Gräfe, dont le nom suscite souvent des débats, se voit comme un martyr dans cette lutte. ‘Tous mes combats m’ont finalement porté préjudice’, a-t-il déclaré. ‘Si j’étais resté silencieux, je serais encore arbitre de Bundesliga aujourd’hui et j’aurais pu évoluer comme VAR ou dans d’autres rôles.’
Heureusement, Gräfe n’est pas seul dans sa bataille contre la DFB. L’arbitre régional Francisco Lahora a également déposé un recours contre l’association, car il se considère injustement écarté de la formation pour arbitrer des matchs de troisième division en raison de son âge.