vendredi, novembre 22, 2024

Goldy Hyder : le gouvernement devrait célébrer, et non attaquer, le succès des entreprises canadiennes

Ottawa dit vouloir que les entreprises canadiennes investissent au Canada, mais prévient que le retour sur investissement de ces mêmes entreprises pourrait être plafonné

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Il est politiquement opportun à Ottawa ces jours-ci que le gouvernement fédéral exprime sa déception face au fait que les entreprises canadiennes n’investissent pas davantage au Canada. Ottawa dit vouloir que les entreprises canadiennes investissent au Canada, mais il prévient ensuite ces mêmes entreprises que les rendements de leurs investissements pourraient être plafonnés.

Ce sentiment contradictoire a atteint un nouveau niveau la semaine dernière lorsque le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a confirmé que le gouvernement voulait encourager les investissements des entreprises tout en « s’attaquant » aux profits des entreprises canadiennes et en incitant de nouveaux concurrents étrangers à réduire leur total. part de marché.

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Il convient de se demander si le gouvernement comprend pourquoi les entreprises, tant canadiennes que mondiales, investissent dans certains marchés et pas dans d’autres. Si les entreprises veulent se développer, pourquoi le feraient-elles dans un pays où le gouvernement suggère que c’est à lui de décider du montant des bénéfices qu’elles réalisent et de leur part de marché ?

Le Canada n’a pas de monopole corporatif; nous avons des champions mondiaux dans des secteurs compétitifs. Nous avons plusieurs entreprises prospères dans tous les secteurs – notamment l’énergie, la banque, l’épicerie, les transports, les télécommunications – et aucune ne détient une part majoritaire du marché national. C’est impressionnant si l’on considère que la population du Canada est plus petite que celle de la Californie.

Les entreprises canadiennes se font concurrence partout au pays et, dans bien des cas, partout dans le monde. Ils sont également en concurrence avec des entreprises mondiales, notamment celles appartenant à l’État ou subventionnées par des gouvernements étrangers. Pour que les entreprises canadiennes soient compétitives et gagnantes sur la scène mondiale, elles ne doivent pas être pénalisées ici, chez nous.

Soyons clairs, les entreprises canadiennes réussissent à l’échelle internationale. Voyagez dans n’importe quelle grande ville et vous verrez des marques canadiennes sur des immeubles et des panneaux d’affichage. De Mumbai à Monterrey, de Houston à Hanoi, nos activités se développent. Et à mesure qu’elles se développent, elles s’intègrent davantage aux réseaux de valeur et de chaîne d’approvisionnement qui sillonnent le monde.

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Si le gouvernement souhaite que les entreprises ayant leur siège social au Canada investissent ici une plus grande partie de leurs revenus mondiaux, il devrait se concentrer sur la mise en place d’une stratégie de croissance économique cohérente et éliminer les obstacles réglementaires à l’investissement. Après tout, nous décrivons le capital d’investissement comme liquide car, comme l’eau, il emprunte la voie de moindre résistance.

Par conséquent, lorsque les responsables fédéraux parlent de la nécessité d’une plus grande concurrence, ils doivent comprendre qu’ils doivent mieux rivaliser avec les gouvernements étrangers déterminés à attirer des capitaux. Cela ne devrait pas être une surprise. Lorsque les ministres dirigent des missions commerciales sur des marchés à forte croissance, notamment ceux de l’Indo-Pacifique, ils constatent directement comment les gouvernements hôtes sollicitent les investissements canadiens.

Et contrairement à ce que certains pensent, il ne s’agit pas uniquement de grandes entreprises. Quel incitatif y a-t-il pour les petites et moyennes entreprises, les entrepreneurs et les innovateurs à se développer, à commercialiser ou à se constituer en société au Canada si le gouvernement impose un plafond de réussite ? Les modestes startups d’aujourd’hui sont les multinationales de demain.

Si le gouvernement veut réellement encourager une croissance davantage tirée par les entreprises au Canada, il doit se concentrer sur l’amélioration de la compétitivité du climat d’investissement du pays. Pour être clair, il ne s’agit pas de subventions, mais plutôt de politiques publiques sensées qui offrent à la fois une plus grande efficacité réglementaire et un écosystème d’innovation plus dynamique.

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Le gouvernement devrait commencer par rationaliser le processus d’approbation des grands projets visant à renforcer la sécurité énergétique et les infrastructures propices au commerce. Le budget 2023 contenait la promesse de dévoiler un plan concret pour accélérer les approbations et les permis d’ici la fin de l’année dernière, et pourtant aucun plan n’a été proposé, et encore moins mis en place.

Une deuxième étape consisterait à mettre en place un cadre fiscal qui encourage, et non punit, les investissements des entreprises. Le gouvernement devrait cesser de menacer les entreprises rentables en leur imposant éventuellement des impôts supplémentaires sur leurs revenus après impôt. Sans profits, il n’y a pas d’entreprises et sans entreprises, il n’y a pas d’emplois. C’est si simple.

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Au lieu de cela, Ottawa devrait poursuivre la réforme des crédits d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE) et tenir ses promesses de longue date en matière de crédits d’impôt pour les projets de transition énergétique tels que le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS). S’ils sont mis en œuvre, les investissements suivront bientôt.

La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré qu’elle croyait dans les entreprises ayant leur siège social au Canada, mais qu’elles doivent, à leur tour, croire au Canada. Les entreprises canadiennes croient au Canada et aux Canadiens. Ce qu’ils ont du mal à croire, c’est que le gouvernement veut attirer, et non attaquer, les entreprises prospères.

Goldy Hyder est directrice générale du Conseil canadien des affaires.

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