GOLDSTEIN : Une décision bizarre du CRTC met un frein à la liberté d’expression

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Le grand penseur conservateur américain Thomas Sowell a dit un jour que « le mot « racisme » est comme le ketchup. Il peut être mis sur pratiquement n’importe quoi – et exiger des preuves fait de vous un « raciste ».

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Sowell est noir mais ce n’est pas le sujet. Le fait est qu’il a raison.

Un exemple est une récente décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

Dans une longue décision, il a essentiellement accusé CBC-Radio Canada de contribuer au racisme parce qu’il y a deux ans, deux de ses diffuseurs ont utilisé le « mot N » à la radio à quatre reprises lors d’une discussion – trois fois en français, une fois en anglais.

Le CRTC a ordonné à Radio-Canada de s’excuser, ce qu’elle a déjà fait.

Il a également exigé de nouvelles règles de la part de la CBC pour empêcher que cela ne se reproduise, ce que la CBC fait appel, arguant que cela porte atteinte à son indépendance journalistique.

En lisant la décision du CRTC – avec laquelle deux de ses commissaires n’étaient pas d’accord – il est évident que ce qui ne va pas avec la décision.

Il a ignoré le contexte et l’intention de la discussion radio.

L’animatrice de radio Annie Desrochers et le chroniqueur Simon Jodoin discutaient à l’époque d’une campagne pour sanctionner un professeur d’études cinématographiques de l’Université Concordia, qui avait évoqué en classe le titre d’un livre québécois célèbre qui contient le mot N, écrit par Pierre Vallières en 1968 .

Pourquoi? Parce que la classe étudiait un documentaire sur Vallières, journaliste et auteur.

Comme l’a écrit la vice-présidente du CRTC, Caroline Simard, dans son opinion dissidente : « Ne pas mentionner le titre du livre au début de l’entrevue? Les auditeurs n’auraient pas su de quoi il s’agissait.

Le livre n’est pas raciste. En accord ou en désaccord avec son argumentation, il compare le racisme vécu par les Noirs américains lors du mouvement des droits civiques à la discrimination subie par les francophones du Québec à cette époque par les élites anglophones de la province.

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Nous nous excusons, mais cette vidéo n’a pas pu se charger.

Même le CRTC a reconnu dans sa décision condamnant Radio-Canada que « le mot n’était pas utilisé de manière discriminatoire dans le contexte du segment, mais plutôt pour citer le titre d’un livre qui était au cœur d’une question d’actualité ».

Malgré cela, le CRTC s’est prononcé contre la SRC parce qu’elle était incapable de distinguer une discussion sur la vie et les œuvres d’un éminent journaliste et auteur québécois des racistes utilisant le «N-Word» pour dénigrer les Noirs.

Ce faisant, le CRTC s’est appuyé sur des articles de la Loi sur la radiodiffusion qui, selon les mots de la commissaire dissidente Joanne Levy, sont si vagues qu’ils n’ont pratiquement aucun sens.

Comme elle l’a écrit, « la justification de la décision majoritaire repose sur la disposition de la Loi sur la radiodiffusion appelant à une programmation de haute qualité… un critère subjectif qui défie la transparence, l’équité et la prévisibilité ».

En revanche, elle a déclaré: «La décision ignore le droit primordial à la liberté de la presse inscrit dans la Charte canadienne des droits et libertés, protégé par la Loi sur la radiodiffusion et reconnu par la Cour suprême du Canada.»

La grande ironie, c’est qu’il y a deux ans, la SRC a fait à Wendy Mesley exactement ce que le CRTC lui fait aujourd’hui.

Cela a puni et mis fin à la carrière de 38 ans de la journaliste primée de la CBC pour avoir utilisé à deux reprises le mot N non pas à l’antenne, mais dans des discussions éditoriales sur son émission qui n’avaient rien à voir avec une intention raciste.

Dans un cas, elle faisait référence au livre de Vallières. Dans l’autre, elle exprimait sa colère qu’un journaliste de Black CBC ait été qualifié de N-word après le meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis.

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