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Aussi sérieux que soit le sujet, il y a un élément de farce dans la conversion soudaine du premier ministre Justin Trudeau à la réalité que les institutions démocratiques du Canada sont menacées par des puissances étrangères comme la Chine.
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Une illustration est que Trudeau demande à un comité parlementaire qu’il a créé en 2017 d’enquêter sur l’ingérence étrangère dans les élections au Canada.
Le problème est que ce comité a averti Trudeau de manière explicite et détaillée de la vulnérabilité du Canada à l’ingérence étrangère dans son rapport annuel de 2019.
La réponse de Trudeau a été d’ignorer ses conclusions et recommandations, car il a presque toutes les recommandations que le comité a faites au cours des six années de son existence, ce que même Trudeau reconnaît et dont le comité s’est publiquement plaint.
Maintenant, il demande à ce même comité de réexaminer ce sur quoi il a enquêté en 2019 – l’ingérence étrangère, cette fois en rapport avec les élections canadiennes – tout en promettant cette fois qu’il agira.
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C’est comme la version politique du célèbre sketch d’Abbott et Costello « Qui est le premier » sur le baseball, bien que cette fois-ci il s’agisse de la question bien plus sérieuse de l’ingérence étrangère dans nos institutions démocratiques.
Cet organisme créé par Trudeau s’appelle le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement – NSICOP en abrégé.
Ses membres actuels sont des députés et des sénateurs représentant les libéraux, les conservateurs, le Bloc québécois et le NPD, qui ont tous reçu le plus haut niveau d’autorisation de sécurité pour recevoir des séances d’information top secrètes sur le renseignement.
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Ils se réunissent en privé et sont tenus au secret en vertu de la loi sur la sécurité de l’information, bien qu’ils publient régulièrement des rapports expurgés sur leurs conclusions.
Le président actuel est le député libéral David McGuinty.
Les membres sont les députés libéraux Iqra Khalid, Patricia Lattanzio et James Maloney ; les députés conservateurs Alex Ruff et Rob Morrison ; le député du Bloc québécois Stéphane Bergeron; Le député néo-démocrate Don Davies et la sénatrice Frances Lankin, ministre du gouvernement néo-démocrate de Bob Rae en Ontario de 1990 à 1995.
Dans le rapport de 2019 du comité – l’année de l’élection fédérale où des inquiétudes ont maintenant été soulevées concernant l’ingérence étrangère avec le vote de 2021 – ses avertissements sur l’ampleur du problème n’auraient pas pu être plus clairs.
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« L’ingérence étrangère représente une menace importante pour la société et les institutions fondamentales du Canada », a écrit le comité dans son rapport annuel.
« Les élus et les fonctionnaires de tous les ordres de gouvernement sont ciblés : membres de l’exécutif, députés, sénateurs, membres des assemblées législatives provinciales, élus municipaux et représentants des gouvernements autochtones. Ce ciblage se produit quel que soit le statut d’un fonctionnaire au sein du gouvernement ou de l’opposition. Au-delà des élus, les personnes susceptibles d’influencer la prise de décision du gouvernement sont également visées… Les activités d’ingérence étrangère ciblent trois domaines clés : le processus électoral à toutes les étapes ; les élus et leur personnel ; et les zones infranationales de gouvernement.
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« Il y a du travail à faire. Cet examen montre que, pendant des années, le SCRS a enquêté et fait rapport sur la menace posée par l’ingérence étrangère par un certain nombre d’États. Il a évalué que le Canada est une « cible attrayante et permissive »… L’engagement public est presque inexistant… Les réactions à l’ingérence étrangère restent ponctuelles…
« Le gouvernement doit faire mieux… La menace est réelle, bien que souvent cachée. Si elle n’est pas abordée dans le cadre d’une approche globale et pangouvernementale, l’ingérence étrangère érodera lentement les fondements de nos institutions fondamentales, y compris notre système démocratique lui-même.
Le comité a proposé une série de recommandations, auxquelles le gouvernement Trudeau n’a même pas répondu, suggérant à quel point il prendra au sérieux ses recommandations cette fois-ci, qui ne lient pas le gouvernement.
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