jeudi, novembre 14, 2024

George Addy : Modifications à la Loi sur la concurrence : ne freinez pas l’investissement ou l’innovation

Le Canada fait déjà face à un sérieux défi pour attirer et retenir les investissements. N’aggravons pas les choses

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Comme je l’ai noté dans FP Comment la semaine dernière, le gouvernement fédéral envisage actuellement des modifications à la Loi sur la concurrence. Il a lancé une consultation papier sur la question et accepte les commentaires jusqu’au 31 mars. Des améliorations de la loi pourraient bien s’imposer. Mais il y a un risque que certains changements proposés aient des effets imprévus sur les autres priorités économiques du Canada, en particulier l’investissement et l’innovation. Ces risques ne sont que trop réels et doivent être pris en compte dans tout examen d’amendement.

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Quels changements pourraient saper d’autres initiatives économiques? Plus important encore, des modifications qui ajouteront de l’incertitude au processus d’examen des transactions et affaibliront l’attrait du Canada comme lieu d’investissement. Comme le savent tous ceux qui ont côtoyé un conseil d’administration ou une table de direction lorsque des décisions d’investissement sont prises, le capital évite l’incertitude. Qu’il s’agisse d’une entreprise étrangère qui envisage d’investir au Canada ou d’une entreprise locale qui fusionne avec quelqu’un d’autre, les décideurs d’affaires veulent savoir quel type d’approbation ou de processus réglementaire ils devront suivre pour y arriver. Toute entreprise envisageant une transaction veut savoir quel est le processus d’examen, combien de temps cela prendra et quels sont les résultats probables.

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La concurrence entre les pays pour attirer les investissements est intense. Ceux qui ont les processus les plus prévisibles, la plus grande assurance d’un résultat clair, le délai le plus court et le moins d’obstacles et d’incertitudes réglementaires ont un avantage majeur. Plus le processus est long ou plus il devient imprévisible, plus le risque lié à la conclusion d’une transaction est important. L’incertitude réglementaire augmente une foule de problèmes, allant des coûts de financement et des risques de succès sur le marché à un risque accru de perdre des employés et des clients clés.

À ce jour, le Canada est bien placé dans la compétition mondiale pour attirer des capitaux d’investissement étrangers. Mais certaines des modifications proposées à la loi introduiront des incertitudes dans l’examen des transactions qui saperont notre position et augmenteront l’attrait des juridictions concurrentes en tant que lieux d’investissement. Des choses comme la disposition suggérée sur le renversement de la charge de la preuve (« vous êtes gros, alors prouvez-nous pourquoi votre transaction n’est pas mauvaise ») ou une période de limitation prolongée des transactions ne sont pas seulement injustifiées du point de vue du droit de la concurrence, elles risquent également de nous empêcher de promouvoir le Canada. comme un endroit prévisible et stable où investir. Le fardeau réglementaire et l’incertitude sont les vents qui souffleront les capitaux d’investissement vers nos concurrents. Ajoutez à cela les milliards de dollars américains en crédits aux investisseurs maintenant disponibles au sud de la frontière en vertu de la Loi sur la réduction de l’inflation et où pensez-vous que de nombreux investisseurs iront?

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D’autres exemples de refroidissement des investisseurs collatéraux incluent les propositions d’amendement ciblant l’innovation. Certains suggèrent des changements qui permettraient au Bureau de chercher plus facilement à bloquer la vente de nouveaux concurrents aux titulaires en raison de ses conclusions sur l’évolution du marché et le rôle que ce nouveau concurrent pourrait jouer sur le marché à l’avenir. Pensez à l’économie numérique. Alors que les tribunaux ont récemment signalé que les théories du commissaire de la concurrence ne sont pas fondées sur la réalité des affaires et une incursion dans la fantaisie, est-ce vraiment une bonne idée d’être si confiant dans les prédictions du Bureau de la concurrence sur ce que l’avenir nous réserve que les innovateurs devraient être empêchés de vendre aux enchères leurs découvertes?

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Si ce changement se concrétise et que vous êtes un innovateur qui souhaite peut-être vendre à un moment donné ou conserver l’option de vendre à un acheteur qui peut faire passer votre innovation au niveau supérieur, ou si vous êtes un innovateur/inventeur en série qui veut passer à votre prochaine idée, vous réagirez sans doute à une telle règle en vous demandant si vous devriez déménager votre entreprise en démarrage ailleurs qu’au Canada. Nos amis au sud de la frontière sont avides d’investissements dans l’innovation. Beaucoup d’argent est sur la table pour faire des États-Unis la première destination d’innovation. Que feriez-vous? Dans l’espace numérique, le « capital » est en grande partie du capital intellectuel. Ce n’est pas le capital que nous voyons dans le secteur des ressources. Le capital intellectuel canadien n’est qu’à deux heures de vol des États-Unis

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Le gouvernement fédéral est très conscient de l’importance de l’investissement étranger pour la croissance économique du Canada et du défi supplémentaire auquel nous sommes confrontés compte tenu des récentes initiatives américaines. Les investissements vers le nord en provenance des États-Unis constituent depuis longtemps une partie importante de nos relations commerciales, mais le volume des flux d’investissements vers le sud en provenance du Canada est également élevé. Des efforts sont en cours pour attirer les investissements des États-Unis et pour diversifier et accroître les investissements directs étrangers en provenance d’autres parties du globe. Il est essentiel que les modifications à la Loi sur la concurrence soient soigneusement examinées pour éviter de saper par inadvertance ces efforts et de réduire l’attrait du Canada pour les investissements. Nous sommes déjà confrontés à un sérieux défi pour attirer et retenir les investissements. N’aggravons pas les choses.

George Addy, avocat à la retraite et ancien cadre supérieur des télécommunications, a dirigé le Bureau de la concurrence de 1993 à 1996. Les opinions exprimées n’engagent que lui.

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