Guillaume Singelin est le génie artistique qui a conçu les visuels du célèbre RPG Citizen Sleeper, un jeu que nous avons vraiment adoré lors de sa sortie l’année dernière. Ses superbes créations inspirées des mangas ont un look vraiment unique et plein de caractère, à la fois cartoon et hautement technique. Nous étions donc très heureux d’apprendre qu’il avait un nouveau roman graphique en préparation.
Frontier est une aventure originale de science-fiction qui suit l’ingénieur Ji-Soo alors qu’elle s’aventure dans l’espace pour la toute première fois. Poussée hors du projet dont elle a été la pionnière, Ji-Soo se retrouve dans une colonie minière d’astéroïdes où elle se fait de nouveaux amis mais découvre également à quel point la vie parmi les étoiles peut être difficile.
Publié par Magnetic Press, Frontier a dépassé à plusieurs reprises ses objectifs initiaux sur Kickstarter et sera imprimé début 2024 dans une gamme d’éditions physiques attrayantes.
Nous avons un aperçu des pages du livre ci-dessous qui vous donneront un aperçu du bel univers créé par Singelin. Mais d’abord, voici Guillaume pour répondre à quelques-unes de nos questions sur ce nouveau projet passionnant.
Newsarama : D’où est venue l’idée de Frontier ?
Guillaume Singelin : J’ai toujours aimé la science-fiction, depuis Alien et ma découverte de Dune, mais je ne me voyais pas en faire une bande dessinée. Puis le créateur Mathieu Bablet, qui est un très bon ami, a sorti Shangri-La et Carbon and Silicon, ce qui m’a vraiment motivé à me lancer dans une histoire qui se déroule dans l’espace. L’idée était d’avoir un trio de personnages qui montreraient chacun une facette d’un monde spatial colonisé.
Que pouvez-vous nous dire sur votre héros, Ji-Soo ? Qui est-elle et que veut-elle ?
GS : Ji-Soo est le premier personnage que j’ai créé. C’est une scientifique passionnée par les étoiles, elle a ce regard rêveur sur l’espace, celui de la découverte, de la science et de l’histoire. Mais elle est dépassée par la réalité car dans ce monde capitaliste, on n’a pas besoin d’un rêveur. Son objectif est détruit et elle devra vivre avec et peut-être se reconstruire.
À quels défis Ji-Soo est-il confronté dans Frontier ?
GS : Ji-Soo a un caractère provocateur, même après le début de l’histoire, lorsque l’entreprise qui l’embauche fait tout pour la mettre sur les tablettes. Malgré cela, elle reste une rebelle qui a toujours ses rêves. Son plus grand défi est de devoir surmonter sa colère, sa haine et son ressentiment pour avancer vers quelque chose d’optimiste et de bénéfique pour elle.
Vous avez déjà décrit les perspectives du livre comme « positives », malgré les revers auxquels Ji-Soo est confronté. De quelle manière ?
GS : Dans le sens où l’univers dans lequel se déroule l’histoire n’est pas en proie à une grande catastrophe, une guerre interstellaire ou une créature assoiffée de sang comme on le voit dans de nombreuses histoires. La situation n’est pas forcément glorieuse, mais elle laisse la place aux protagonistes d’y voir une lueur d’espoir ou une raison de rester optimiste et de se battre. Je dirais que ce sont plus les personnages qui sont positifs que l’histoire elle-même. Ce trio veut être plus qu’un simple rouage du système. Ils veulent une vie plus sereine et plus équitable et il y a peut-être de la place pour cela dans cet univers.
Espérez-vous que Frontier suscitera l’intérêt de votre public pour la science ?
GS : Oui bien sûr, je pense que tout travail qui donne satisfaction doit donner cette envie de curiosité, comme je l’ai ressenti personnellement. Je suis d’ailleurs très heureux quand les lecteurs français me disent qu’ils n’aiment pas la science-fiction, mais qu’ils ont essayé et aimé Frontier et qu’ils continueront peut-être à creuser ce genre. Une histoire doit être une porte vers de nombreux autres domaines.
Depuis combien de temps travaillez-vous sur Frontier ?
GS : L’idée me trotte dans la tête depuis une dizaine d’années. Pas de manière consciente et directe bien sûr, mais depuis, j’adore dessiner des petits cosmonautes dans mes carnets. Plus précisément, il a fallu environ trois ans pour créer le livre lui-même.
Quelles ont été vos inspirations artistiques pour ce projet ?
GS : Ils sont très larges, mais pour Frontier, mon amour des RPG japonais a joué un grand rôle, notamment en relation avec l’artiste Akihiko Yoshida, mais aussi le manga Planetes de Makoto Yukimura.
Qu’appréciez-vous le plus dans la science-fiction en tant que genre ?
GS : La capacité de parler de sujets qui nous sont proches, tout en mettant de la distance pour pouvoir les exacerber mais aussi prendre quelques libertés. J’aime aussi dessiner des vaisseaux et des combinaisons spatiales. Je suis fasciné par les documentaires sur l’espace, et il y a une très forte richesse graphique entre la complexité des structures, des vêtements et en même temps le vide de l’espace. Ce contraste me fascine.
Frontier est disponible en trois éditions physiques : un livre de poche commercial, une couverture rigide premium exclusive à Kickstarter et un coffret (limité à 250 exemplaires) qui comprend également un ex-libris numéroté signé par Singelin, un marque-page « ticket de voyage » en métal gravé, un Statuette imprimée en 3D de 75 mm représentant l’un des personnages et un jeton de monnaie en métal de 2″. Les commandes seront exécutées en avril 2024.
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