Ce ne serait pas la première fois que Québec recule sur une mesure controversée dans la pandémie
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OTTAWA – La taxe controversée du Québec pour les non-vaccinés deviendra-t-elle une réalité ou est-ce juste un discours dur pour mettre des coups dans les bras de plus de gens?
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Certains analystes expriment déjà leur scepticisme face à la mesure annoncée la semaine dernière par le premier ministre du Québec, François Legault. Il a déclaré que la province demanderait une contribution de santé «significative» aux Québécois qui ne se sont pas encore fait vacciner contre la COVID-19, arguant qu’ils représentent un fardeau important pour le système de santé.
Aucun détail n’a été dévoilé sur le montant de la contribution ni sur la manière dont le gouvernement entend l’appliquer. Un projet de loi sera présenté le mois prochain à l’Assemblée nationale.
« Le temps que cette mesure soit définie et que les éléments de mise en œuvre soient plus clairs, nous ne serons plus dans une poussée d’Omicron », prédit Prativa Baral, épidémiologiste et doctorante à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health.
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Ce ne serait pas la première fois que Québec reculerait sur une mesure controversée dans la pandémie. L’automne dernier, le gouvernement Legault a supprimé les mandats de vaccination pour les travailleurs de la santé en raison de pénuries de personnel. La taxe pour les non-vaxxés pourrait-elle suivre le même chemin ?
« Tout cela dépendra de l’état de la pandémie dans les prochains jours », explique le spécialiste du droit constitutionnel Benoît Pelletier, également ancien ministre libéral du Québec sous Jean Charest.
« On a vu, ces derniers jours, beaucoup de gens faire la queue pour se faire vacciner de peur de payer une cotisation. Cela a donc eu un effet. Maintenant, à la fin, diront-ils : ‘Ecoute, on a eu assez d’effet, on n’ira pas de l’avant avec cette mesure ?’ Je ne sais pas », dit Pelletier.
Le Québec s’est vanté que des milliers de personnes se sont inscrites pour obtenir leur premier vaccin depuis l’annonce. Les chiffres donnés par le ministère de la Santé du Québec indiquent une légère augmentation des rendez-vous le 11 janvier, le jour où Legault a annoncé la taxe, et les deux jours suivants.
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Mais cette menace ne devrait pas faire évoluer les mentalités à long terme, souligne Jean-François Leroux, avocat spécialisé en droit de la santé et associé chez MedLégal.
« Je ne vois pas en quoi la mise en place d’une taxe, dans quelques semaines ou quelques mois ou dans la déclaration de revenus de l’année prochaine, changera significativement le comportement des gens. Au contraire, ils devront peut-être payer cette contribution lorsque le pire de la pandémie sera derrière nous », explique Leroux.
Les critiques se sont fait entendre sur les considérations éthiques et juridiques de la taxe proposée, affirmant qu’elle violerait la Charte canadienne des droits et libertés et peut-être la Loi canadienne sur la santé. Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, est allé jusqu’à dire que ce serait « anti-canadien ».
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Au niveau fédéral, la chef conservatrice Erin O’Toole et le chef du NPD Jagmeet Singh ont exprimé leurs inquiétudes. Le premier ministre Justin Trudeau a refusé de prendre une position claire sur la question, réitérant qu’il avait besoin de plus de détails avant de commenter.
Pendant ce temps, le Québec gagne du terrain avec son approche « bâton » avec les non-vaccinés. Un récent sondage Léger a révélé que 61 % des Québécois sont d’accord avec le fait de les faire payer plus cher pour le système de santé, et une proportion encore plus grande (65 %) sont d’accord avec la vaccination obligatoire.
Leroux indique que la province n’est pas disposée à aller jusqu’à obliger toute la population à se faire vacciner, même si elle a le pouvoir de le faire en vertu de la Loi sur la santé publique. Au lieu de cela, il dit que la province « essaie d’être créative » pour trouver des moyens de faire vacciner les gens.
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Baral dit que le Québec rate tout simplement la cible et devrait plutôt se préparer aux futures vagues.
«Donc, de la façon dont je le vois, il serait dans notre intérêt de déterminer comment nous pouvons rendre nos systèmes de santé plus résilients, car les chances qu’une autre phase soit ici sont une possibilité.
« Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, étant donné la façon dont ce virus fonctionne. »
Dans un courriel, le porte-parole de Legault, Ewan Sauves, a déclaré au National Post que le ministère des Finances du Québec travaille activement sur les détails de la contribution santé. Sauves ne commentera pas davantage les détails tant que le projet de loi ne sera pas présenté.
Les partis d’opposition n’ont pas encore été consultés sur le projet de taxe, mais déjà, Vincent Marissal de Québec solidaire soupire à l’idée d’y consacrer du temps et de l’énergie.
« J’allais dire que j’ai hâte de voir le projet de loi. En fait non. Je préférerais qu’il n’y ait pas de projet de loi et qu’on mette nos énergies ailleurs. Nous ne savons même pas si cette chose est applicable.
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