Didier Cuche évoque les succès des skieurs suisses en vitesse, avec sept victoires sur neuf courses cet hiver. Marco Odermatt, dominant avec sept podiums, vise la victoire à Kitzbühel, un objectif crucial. Les enjeux du Super-G suscitent des débats, entre l’épuisement des doubles descentes et la nécessité d’un seul événement. Malgré les controverses, le Super-G reste captivant, mettant en avant l’instinct des athlètes. Andy Evers a conçu un parcours difficile, prouvant la maîtrise d’Odermatt face aux défis.
Les succès suisses en ski alpin
« Ne ressentez-vous pas un brin d’ennui ? » C’est une question que pose Didier Cuche, détenteur de cinq victoires à Kitzbühel, alors qu’il évoque la remarquable série de succès des skieurs suisses dans les épreuves de vitesse cet hiver. Sur neuf descentes et Super-G disputés, les coureurs arborant la tenue rouge de Swiss Ski ont triomphé à sept reprises. De plus, la joie de l’équipe s’est manifestée avec cinq podiums partagés entre coéquipiers.
Dans le Super-G de Kitzbühel, les athlètes suisses ont une nouvelle fois brillé. Marco Odermatt a remporté la première place, tandis que Stefan Rogentin a complété le podium en troisième position. Odermatt, qui a dominé le classement général de la Coupe du Monde durant les trois dernières saisons, a déjà atteint la plus haute marche du podium à sept reprises cet hiver, dépassant même les records de la légende du ski suisse, Pirmin Zurbriggen. Âgé de 27 ans, Odermatt a encore de belles années de compétition devant lui et affiche déjà 44 victoires en Coupe du Monde.
Les enjeux du Super-G à Kitzbühel
Le président du comité d’organisation a exprimé des réserves concernant la tenue du Super-G. Avant le début de la saison, des préoccupations avaient déjà été soulevées quant à la possibilité que le meilleur skieur de l’année puisse manquer d’objectifs. Avec des titres olympiques et mondiaux, ainsi que la victoire dans plusieurs classements de la Coupe du Monde, il ne lui manquait que le sacre à Kitzbühel, un objectif qu’Odermatt a affirmé vouloir atteindre.
Cette année, la victoire en descente à Kitzbühel a pris une nouvelle dimension, car il n’y a plus qu’une seule course dans cette discipline phare. De 2021 à 2024, il y avait deux descentes sur la Streif, critiquées par de nombreux athlètes, y compris Odermatt. Les doubles descentes peuvent s’avérer épuisantes physiquement et diminuer la valeur d’une victoire individuelle. Si la première tentative échoue, une deuxième chance se présente immédiatement.
À l’opposé, Michael Huber, président du comité d’organisation des courses de Hahnenkamm, défend le Super-G, rappelant les victoires mémorables de Beat Feuz en 2021 et notant une demande de billets supérieure pour une descente par rapport à un Super-G. Il a donc refusé d’inclure de nouveau le Super-G dans le programme cette année, soutenant sa position avec une liste de cent arguments.
Malgré les controverses entourant cette discipline, le Super-G a produit des courses mémorables à Kitzbühel depuis sa création dans les années 1980. Les premiers événements sur la Streif ont vu des victoires autrichiennes dominantes, avec Hermann Maier en tête. En 2003, un changement de programme a permis d’ajouter une course de Super-G en l’honneur de Maier, qui revenait d’une grave blessure.
Ce qui rend le Super-G captivant, c’est l’absence d’entraînement, obligeant les athlètes à s’appuyer sur leur instinct. Marco Odermatt apprécie particulièrement cet aspect, ayant démontré sa capacité à lire les parcours et à élaborer des tactiques efficaces. À Kitzbühel, il a brillamment navigué à travers des passages délicats, prouvant ainsi son talent.
Le traceur de parcours, Andy Evers, a conçu un tracé exigeant qui a mis à l’épreuve de nombreux concurrents. Odermatt a su gérer la difficulté sans commettre d’erreurs majeures. Cependant, l’attente pour confirmer sa victoire a été prolongée, en raison de chutes d’autres athlètes. Cela a renforcé son respect pour la descente qui l’attend, soulignant l’importance de ne pas forcer les choses dans ce sport impitoyable.