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La version suivante de cet essai a été utilisée pour créer ce guide d’étude : Beard, Mary. Femmes et pouvoir : un manifeste. London Review of Books, 2017.
Publié en 2017, Women & Power: A Manifesto est un recueil révisé d’essais basés sur deux conférences distinctes données par Mary Beard entre 2014 et 2017. Les deux essais du livre, « The Public Voice of Women » et « Women and Power », utilisent tous deux la littérature et la mythologie anciennes pour démontrer la manière dont les préceptes du passé influencent encore la manière dont l’inégalité des femmes modernes est codée dans des histoires datant de milliers d’années.
Le livre s’ouvre par une préface, dans laquelle Beard utilise sa mère comme moyen d’introduire les idées et les concepts qui suivront dans les essais. Beard affirme que les droits des femmes ont beaucoup progressé du vivant de sa propre mère, mais que l’égalité complète n’est toujours pas une réalité. Beard se tourne vers son premier essai, « La voix publique des femmes », où elle explore la façon dont les femmes sont exclues de la possibilité de faire entendre leur voix dans le domaine public. En commençant par le renvoi de sa mère Pénélope par Télémaque dans l’Odyssée, Beard soutient que le recours à ces récits anciens peut aider à élucider la manière dont les femmes sont toujours exclues de la sphère publique. Beard s’appuie sur un large éventail de sources, des mythes des Métamorphoses d’Ovide à un roman de Henry James, pour démontrer la façon dont les voix des femmes ne sont pas prises au sérieux et même considérées comme une menace pour le domaine public. De nos jours, les femmes, en particulier les personnalités publiques, se font souvent dire de « se taire » et subissent un harcèlement sans précédent pour le simple fait d’exprimer une opinion. Certains récits anciens décrivent des façons dont les femmes peuvent faire entendre leur voix malgré la résistance des hommes, comme les histoires de Fulvia et de Philomèle. Beard conclut en suggérant que ces récits anciens aident à élucider certains des préjugés contemporains à l’encontre des femmes dans la sphère publique, et que la connaissance de ces contes classiques nous permet de réfléchir à nos conventions et pratiques actuelles.
Le deuxième essai, « Les femmes au pouvoir », examine les implications ontologiques du pouvoir et la manière dont il a traditionnellement été codé en termes masculins. Elle examine comment les femmes politiques telles que Hillary Clinton et Angela Merkel doivent se présenter d’une manière plus masculine pour être prises au sérieux. Se tournant une fois de plus vers l’histoire et la mythologie anciennes, Beard explore les représentations de femmes « puissantes » du passé – telles que Clytemnestre, Athéna et Méduse – et en déduit que les femmes qui enfreignent les conventions de genre comme celles-ci finissent par être catégorisées comme des « hybrides monstrueux » ou masculines. Il est significatif que les préjugés inhérents à ces récits anciens soient toujours présents dans la société moderne ; l’image de Méduse, par exemple, est fréquemment utilisée pour dénigrer les femmes politiques. Beard écrit qu’une façon pour les femmes de se réapproprier les stéréotypes et les remarques désobligeantes qui les visent est de montrer qu’elles en sont conscientes ; elle reconnaît cependant que cela ne résoudra pas les préjugés contre les femmes qui sont ancrés dans les structures de pouvoir. En fin de compte, le pouvoir lui-même doit être repensé, mais la manière dont cela se fera à grande échelle n’est pas claire. Beard conclut en faisant référence au roman Herland de Charlotte Perkins Gilman, qui suggère que malgré les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes, nous continuerons à vivre dans une société patriarcale dans un avenir proche.
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