La startup française Fairmat a clôturé le mois dernier un tour de financement de série A de 35 millions de dollars (34 millions d’euros). Il veut transformer le composite en fibre de carbone qui n’est plus utilisé en un nouveau matériau pouvant être utilisé dans de nouveaux produits.
Temasek et CNP (Compagnie Nationale à Portefeuille) mènent la ronde avec Pictet Group, Singular, The Friedkin Group International et d’autres participants également. Au total, la société a levé 45,5 millions de dollars (44 millions d’euros) depuis sa création.
L’idée derrière Fairmat est assez simple. Certains matériaux de haute technologie comme les composites en fibre de carbone ont de grandes propriétés. Ces matériaux sont légers, souples et résistants. C’est pourquoi vous pouvez trouver des composites en fibre de carbone dans les éoliennes ou les avions.
Lorsque ces projets industriels atteignent le statut de fin de vie, Fairmat intervient et récupère ces éléments avec des composites en fibre de carbone. La startup crée alors un nouveau type de matériau qui n’est pas aussi sophistiqué que les composites en fibre de carbone, mais qui peut être très utile.
Vous ne trouverez pas de matériau Fairmat dans les éoliennes, mais vous pouvez acheter des objets que vous utilisez dans votre vie quotidienne et qui sont fabriqués avec ce nouveau type de matériau. Ce matériau s’appelle Fairmat Quest et il pourrait être 10 fois moins cher que les nouveaux composites et deux fois plus léger que l’aluminium.
Et l’entreprise a fait de grands progrès depuis mon premier article sur Fairmat. Elle a signé des partenariats avec 15 industriels pour collecter leurs déchets de fibre de carbone, dont Hexcel, Tarmac Aerosave, Siemens Gamesa, Dassault Aviation et MerConcept. C’est un marché très concentré puisque ces 15 entreprises représentent plus de 35 % des déchets de composites en fibre de carbone en Europe.
À l’autre bout du marché, certaines entreprises de fabrication travaillent déjà sur des prototypes avec le nouveau matériau de Fairmat. Bien que la startup ne puisse pas divulguer les noms de ses 30 contrats, vous trouverez bientôt des articles de sport, des produits audio et des meubles fabriqués avec Fairmat Quest.
Avec la ronde de financement d’aujourd’hui, l’entreprise prévoit d’améliorer progressivement la capacité de traitement de son usine de tri automatisé. A terme, 100 robots traiteront jusqu’à 3 500 tonnes de ferraille par an.
En 2023, Fairmat prévoit également de s’étendre aux États-Unis. Actuellement, 80 personnes travaillent pour l’entreprise. D’ici 2025, Fairmat espère travailler avec 400 personnes.
Les matériaux réutilisés ont une empreinte carbone beaucoup plus faible que les matériaux vierges, et c’est la principale raison pour laquelle Fairmat trouvera facilement des clients dans les années à venir. Dès que les règles de comptabilisation du carbone se généraliseront, les fabricants se tourneront vers de nouveaux matériaux comme Fairmat Quest pour réduire l’impact global de leur production.