Faire profil bas n’est peut-être pas le meilleur plan d’action lorsqu’il s’agit de demandes temporaires de pension alimentaire pour époux

L’ordonnance de pension alimentaire pour époux – rendue une décennie après la séparation – donne un nouveau sens à l’expression « un diamant est éternel »

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La pension alimentaire est l’un des domaines les plus discrétionnaires du droit de la famille. La question peut devenir encore plus complexe lorsqu’un conjoint réclame une pension alimentaire rétroactive remontant à une décennie.

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Il est courant dans une procédure judiciaire de demander que la pension alimentaire soit versée à partir de la date de séparation. Comme il peut s’écouler plusieurs années après le début d’une procédure judiciaire et avant un procès, les tribunaux ont le pouvoir de rendre des ordonnances de pension alimentaire temporaire, qui sont généralement en place jusqu’à un règlement final ou un procès.

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Si une requête en ordonnance provisoire n’est pas présentée par le conjoint demandeur, le conseil familial habituel donné aux clients payeurs est de faire profil bas. Il incombe au bénéficiaire de prouver qu’il a droit à une pension alimentaire pour époux, et plus il s’écoule avant que la demande de pension alimentaire pour époux soit présentée, moins il est probable qu’une pension alimentaire pour époux soit ordonnée.

Mais une affaire de 2021 de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a fait réfléchir les avocats de la famille à deux fois à leurs conseils habituels.

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Dans Legge v Legge, les parties ont vécu ensemble pendant 8,5 ans et ont eu une fille sur laquelle il y avait un litige très conflictuel. Dans une procédure devant la Cour provinciale en 2010, l’épouse a réclamé à la fois une pension alimentaire pour enfants et une pension alimentaire pour époux, mais n’a pas poursuivi sa demande de pension alimentaire pour époux. Après plusieurs années de litige, les problèmes parentaux ont été résolus et la fille a vécu principalement avec la mère. L’action en justice n’allait pas plus loin.

En 2020, le mari, qui vivait toujours au domicile des parties avec la fille qui avait déménagé pour vivre avec lui, a entamé une procédure devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Il a demandé au tribunal de s’occuper de la propriété, de la pension alimentaire pour enfants et d’un divorce. L’épouse a demandé une somme forfaitaire pour une pension alimentaire de plus de 100 000 $.

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L’épouse a justifié son retard à demander une pension alimentaire en raison de la longueur de leur litige parental et de ses ressources juridiques limitées. Sa demande était fondée sur la priorité donnée au travail de l’époux sur ses études universitaires et sur son rôle pendant le mariage en tant que principale dispensatrice de soins de la fille. De plus, la fille a vécu avec la mère pendant un certain nombre d’années après la séparation. Le revenu annuel du mari variait d’environ 94 000 $ à 125 000 $, tandis que celui de l’épouse se situait entre 3 300 $ et 32 ​​000 $ environ.

Le juge de première instance a statué que l’épouse avait droit à une pension alimentaire pour époux, à la fois compensatoire (en fonction de leurs rôles au cours de la relation) et non compensatoire (ses besoins), mais il n’y avait aucune excuse raisonnable pour son retard de 10 ans à présenter une demande.

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Le juge de première instance a tenu compte de ses besoins, de la conduite du payeur, des raisons du retard et des difficultés subies par le payeur, notamment du fait qu’une ordonnance alimentaire rétroactive remontant à de nombreuses années rend la planification financière difficile et peut imposer des difficultés financières au payeur. De plus, il a tenu compte de la nécessité pour l’épouse réclamante de poursuivre sa demande dans un délai raisonnable.

En fin de compte, le juge a conclu que l’octroi rétroactif d’une pension alimentaire pour époux une décennie après la fin de la relation serait en fait une redistribution des biens de la famille.

Bien que la Cour d’appel de la Colombie-Britannique ait reconnu l’importante déférence que les cours d’appel sont tenues d’accorder aux juges de première instance sur la question discrétionnaire de la pension alimentaire, elle a néanmoins annulé la décision du juge de première instance.

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La Cour d’appel a statué que si le conjoint établissait un « droit clair » à une pension alimentaire, éprouvait des difficultés économiques après la séparation et était toujours désavantagé au procès, « il serait inhabituel qu’un tribunal n’accorde aucune pension alimentaire pour époux lorsque les ressources financières le permettent. , malgré le retard. En effet, un refus de pension alimentaire pour époux ne répondrait pas aux objectifs de la loi. »

Pour rendre cette conclusion, la cour s’est appuyée sur la décision de la Cour suprême dans l’affaire Michel contre Graydon, affirmant que « les femmes seront souvent confrontées à des désavantages financiers, professionnels, temporels et émotionnels… l’accès à la justice en droit de la famille n’est pas toujours possible en raison des coûts élevés. de contentieux. Dans ce contexte social plus large, les femmes qui obtiennent la garde (comme l’épouse l’a fait à Legge) sont souvent mal placées pour évaluer la situation financière de leur coparent et agir contre elle.

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La Cour d’appel a conclu que le juge de première instance avait trop insisté sur le retard de l’épouse et sous-estimé les circonstances qui avaient donné lieu à la demande de l’épouse. De plus, le juge de première instance a considéré la demande de pension alimentaire rétroactive de 107 000 $ de l’épouse comme une demande « tout ou rien », alors qu’une vision plus « holistique » et « souple » de la question aurait dû être appliquée.

La Cour d’appel a reconnu que les ressources de l’époux étaient quelque peu limitées et que demander l’intégralité du montant demandé par l’épouse lui causerait des difficultés, surtout compte tenu du retard d’une décennie. Comme il y avait une quantité limitée de biens familiaux disponibles pour le partage, le tribunal a décidé d’ordonner au mari de verser un paiement forfaitaire de 27 000 $ à l’épouse à titre de pension alimentaire rétroactive.

Cette relation n’a duré que 8,5 ans. L’ordonnance de pension alimentaire pour époux – rendue une décennie après la séparation – donne un nouveau sens à l’expression « un diamant est éternel ».

Laurie Pawlitza est associée principale du groupe du droit de la famille chez Torkin Manes LLP à Toronto. [email protected]

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