Quiconque a déjà voulu s’enfuir pour échapper aux épreuves et aux injustices de la vie de famille s’identifiera à Claudia, qui s’irrite sous l’indignation d’une petite allocation et la responsabilité d’être l’aînée d’une famille avec trois garçons plus jeunes. Quiconque aime l’aventure admirera la minutie et l’ingéniosité avec lesquelles Claudia Kincaid planifie et exécute son évasion de Greenwich, Connecticut, au Metropolitan Museum of Art de New York. Quiconque apprécie un mystère sera attiré par l’énigme d’Angel, que Claudia se sent obligée de résoudre, même si elle a déconcerté les experts du musée. En bref, pour sa pure valeur de divertissement, ce livre a beaucoup à le recommander.
Mais son attrait va au-delà du divertissement, car Königsburg développe des personnages crédibles auxquels les jeunes peuvent s’identifier. Claudia, comme beaucoup d’autres brillantes filles de onze ans, ne se sent pas appréciée par sa famille. Fatiguée des disputes autour des émissions de télévision, lasse d’être responsable de son plus jeune frère et fondamentalement bouleversée parce qu’elle grandit à l’intérieur mais n’obtient aucune reconnaissance pour cela à l’extérieur, Claudia a des raisons importantes de s’éloigner de tout. Son expérience au musée, qui aboutit finalement à une résolution de ses problèmes, fonde sa maturité. Elle apprend à se connaître, et dans ses interactions avec Jamie, neuf ans, qu’elle choisit pour l’accompagner, elle se rend compte de la valeur et du plaisir que l’on trouve au travail d’équipe, même lorsque l’autre membre de l’équipe est son frère. En plus d’être une histoire intéressante et divertissante, le roman traite de certains problèmes importants de la croissance, ce qui en fait un livre doublement précieux à lire.