Un tireur masqué a assassiné Brian Thompson, PDG d’une assurance santé, à New York, un acte attribué à Luigi Mangione. Ce dernier a été arrêté cinq jours plus tard avec des preuves compromettantes. Un prétendu manifeste de Mangione a suscité l’attention des enquêteurs amateurs, mais la criminologue Dr Jennifer Fleetwood met en garde contre la glorification des criminels et les dangers d’une obsession malsaine pour le vrai crime, soulignant que ces écrits ne doivent pas être idéalisés.
Un Acte de Violence Choquant
À quelques pas de sa cible, un tireur masqué se prépare avec la détermination d’un assassin aguerri avant de tirer à plusieurs reprises. Ce moment tragique a été capturé dans un clip de vidéosurveillance qui a captivé et horrifié le public simultanément : le meurtre de Brian Thompson, PDG d’une assurance santé, âgé de 50 ans, survenu à New York, attribué à Luigi Mangione.
Le suspect, âgé de 26 ans, a été appréhendé cinq jours plus tard dans un McDonald’s à Altoona, en Pennsylvanie, avec en sa possession une arme à feu, des munitions, plusieurs fausses identités et une cache de billets. Depuis cet incident, l’attention mondiale se concentre sur les motivations d’un acte aussi sinistre, des rumeurs circulant selon lesquelles Mangione aurait agi par ressentiment envers le secteur de la santé américain.
Récemment, un document prétendument rédigé par Mangione, souvent qualifié de « manifeste », a été diffusé en ligne. Cela a entraîné une frénésie parmi les enquêteurs amateurs à la recherche de réponses. Toutefois, la criminologue Dr Jennifer Fleetwood, dans une entrevue exclusive, met en garde contre le risque de « copier-coller » en cherchant à interpréter un texte rempli de clichés empruntés à d’autres criminels notoires.
Les Risques d’une Obsession
La Dr Fleetwood souligne que de nombreux criminels notoires ont publié des manifestes dans le passé, tels que Ted Kaczynski, le Unabomber, et Elliot Rodger. Elle insiste sur le fait que ces écrits ne doivent pas être glorifiés et devraient être perçus comme de simples « textes violents » émanant d’individus abusifs.
La criminologue, qui occupe un poste de maître de conférences senior à l’Université de Greenwich et a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, met en garde contre l’obsession croissante pour le vrai crime, qui engendre des dangers. « Les hommes violents méritent-ils notre attention ? La majorité des gens répondraient non. Pourtant, il y a un contre-argument selon lequel censurer ces discours semble antidémocratique », explique-t-elle.
Elle fait observer que le public se sent en droit d’explorer et de juger des questions complexes, ce qui alimente une culture où les gens se transforment en enquêteurs amateurs, révisant des preuves sans avoir les qualifications nécessaires pour le faire.
Conséquences de l’Idéalisation des Criminels
Après le meurtre, certains ont soutenu la prétendue cause de Mangione et l’ont même décrit de manière flatteuse, le qualifiant de « tueur sexy ». Ce phénomène n’est pas unique ; Jeremy Meeks, un ancien membre d’un gang, a été surnommé le « criminel le plus sexy du monde » après que sa photo de police soit devenue virale en 2014, malgré son lourd passé criminel.
La Dr Fleetwood avertit que des étiquettes comme « tueur sexy » peuvent inciter d’autres à agir de manière similaire. Inquiétant, un incident similaire de menace a déjà eu lieu, où Briana Boston, 42 ans, en Floride, a dit à son assureur santé : « Retardez, niez, déposez. Vous êtes les prochains. » Ces mots résonnent avec les circonstances entourant le meurtre de Brian Thompson.
« Nous devons faire preuve de prudence. Même la diffusion de photos de police peut donner l’impression d’un spectacle macabre plutôt que d’un élément du processus démocratique », conclut-elle.
Un Modèle de Manifestes Violents
La Dr Fleetwood souligne que de nombreux manifestes rédigés par des criminels, dont celui attribué à Mangione, suivent un schéma similaire. Cela renforce l’idée que ces documents servent davantage à alimenter la notoriété des auteurs qu’à offrir une véritable compréhension de leurs motivations.