Oui, Armageddon (1998) nous a donné Steve Buscemi en tant qu’astronaute. Et c’est vrai, The Day After Tomorrow (2004) nous a bénis avec le couple archétypal des années 2000 de Jake Gyllenhaal et Emmy Rossum. L’enfer, perle même méconnue The Core (2003) s’est frayé un chemin dans la conscience collective grâce au charme indélébile de la perruque en renard argenté de Stanley Tucci. Pourtant, le film catastrophe par excellence du dernier quart de siècle reste Deep Impact (1998) de Mimi Leder.
Elijah Wood au visage de bébé est Leo Biederman, un lycéen qui repère un objet inconnu dans le ciel lors d’une sortie dans un club d’astronomie. Il s’avère que l’objet est une comète massive, se dirigeant rapidement vers la Terre. Pour éviter un événement imminent au niveau de l’extinction, les États-Unis s’associent à la Russie pour construire le bien nommé Messie, un vaisseau spatial conçu pour faire imploser la comète, modifiant sa trajectoire de collision pour sauver l’humanité.
Deep Impact frappe toutes les marques d’un classique de la catastrophe, des auditoriums remplis de tension de la NASA à l’émission présidentielle de 11 heures pleine de nuances religieuses. Il dispose également d’un casting rayonnant de star power, de Morgan Freeman à Téa Leoni, Vanessa Redgrave, Jon Favreau, James Cromwell, Leelee Sobieski…
Mais ce qui distingue le film de ses pairs du genre, c’est son beau rendez-vous avec l’existentiel. Leder a peu d’intérêt à brûler le temps d’exécution avec des séquences lourdes en CGI sans signification. Au lieu de cela, le réalisateur se concentre sur ce qui est au centre de la perspective d’extinction : la peur primordiale d’un oubli inimaginable. C’est un film qui fonctionne en quelque sorte non seulement comme un blockbuster rugissant, mais aussi comme une méditation sur la mortalité : un exploit si rare, autant lui mettre une corne et l’appeler une licorne.
« Nous ne serons jamais plus près de chez nous qu’en ce moment », déclare avec émotion le capitaine Spurgeon « Fish » Tanner (Robert Duvall) à son équipage à bord du Messiah. Les astronautes sont enveloppés de chagrin et de fierté lorsqu’ils réalisent que la Terre ne sera à nouveau accessible que par la mémoire. Ce n’est qu’un moment inoubliable dans un film qui offre plus de profondeur par image que n’importe quel film catastrophe moderne… ou est-ce juste moi ?