(Québec) La cheffe libérale Dominique Anglade s’est dite « choquée » et « bouleversée » par les images de l’arrestation de jeunes adolescents noirs par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) qui circulent sur les réseaux sociaux depuis samedi. Elle réclame une enquête indépendante pour faire la lumière.
Les vidéos de l’arrestation musclée de jeunes noirs dans la nuit du 26 au 27 novembre qui circulent abondamment sur les réseaux sociaux ont semé l’indignation dans les rangs libéraux qui sont réunis en congrès à Québec.
Quand j’ai vu les images, j’ai trouvé ça excessivement choquant, excessivement troublant, ça soulève plusieurs questions.
Dominique Anglade, cheffe du PLQ
Le SPVQ a annoncé samedi soir avoir ouvert une enquête pour éclaircir les évènements. « Dès qu’il a été mis au courant, le SPVQ a consulté lesdites vidéos et s’est mis en action afin de prendre toutes les mesures nécessaires », peut-on lire dans le communiqué publié par le corps policier.
Mais c’est insuffisant aux yeux de la cheffe libérale qui réclame la tenue d’une enquête indépendante. « Il faut une enquête indépendante parce qu’il y a trop de questions qui sont soulevées avec les images que l’on voit », a-t-elle ajouté devant les journalistes. Elle a parlé d’une intervention « brutale » alors que les adolescents semblent être maitrisés par les policiers.
Sur les images, on voit entre autres un policier envoyer volontairement de la neige au visage d’un adolescent immobilisé au sol, face contre terre, par plusieurs de ses collègues.
« Ce sont des jeunes qui sont immobilisés et on continue d’envoyer de la neige, j’ai trouvé les images très choquantes », a-t-elle souligné, ajoutant que cela soulève par ailleurs la question du profilage racial.
En soirée, samedi, le maire de Québec, Bruno Marchand, a lui aussi réagi à la vidéo en publiant un message sur son compte Twitter. Se disant « troublé par ces images », il a promis que « la lumière sera faite sur ces évènements ». Le SPVQ n’a transmis aucun détail au sujet de la raison de l’intervention policière qui a soulevé l’indignation de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux.
Enjeu de diversité
Alors qu’il n’y aucun policier noir au sein du SPVQ, le député de Viau, Frantz Benjamin, a qualifié les images de « très préoccupantes et troublantes ». Il estime que les évènements font état d’un problème plus large du manque de diversité au sein des corps de police.
« Nous sommes en 2021, je pense que toutes les institutions québécoises doivent refléter la population du Québec. On a la chance de le dire à l’Assemblée nationale et ça vaut aussi pour les corps de police : la Sûreté du Québec, la police de Québec et le SPVM aussi. Mais l’enjeu auquel nous faisons face, c’est l’enjeu de la représentation de la diversité, c’est aussi l’enjeu de la compétence, de la formation », a-t-il déploré.
Le porte-parole libéral en matière de sécurité publique, Jean Rousselle, a réclamé l’installation de caméras corporelles pour les policiers évoquant que l’on a « juste une partie de l’histoire » pour l’instant. « Peu importe, la violence n’a pas d’allure. Il va falloir faire quelque chose pour qu’il y en ait moins. […] It is very upsetting. We will need a deep investigation, a reflection also afterwards, ”added the former police officer.
With The Canadian Press