War in Ukraine | Donbass bombarded again




L’assaut russe se poursuit dans l’est de l’Ukraine, au lendemain d’une frappe meurtrière sur une gare du Donbass, où la menace d’une offensive majeure chasse la population.

Mis à jour hier à 23h59

Léa Carrier

Léa Carrier
La Presse

Le Donetsk bombardé





L’est de l’Ukraine a été la cible de nouvelles frappes russes, samedi, tuant cinq personnes dans la région de Donetsk, a indiqué le gouverneur régional. La veille, 52 personnes avaient péri dans le pilonnage de la gare bondée de Kramatorsk, dans le Donbass, nouvelle priorité du Kremlin. Depuis le retrait des troupes russes du nord du pays, Moscou « se prépare à intensifier ses opérations » dans le Donbass, afin de « prendre le contrôle total » des régions de Donetsk et de Louhansk, a déclaré samedi l’état-major de l’armée ukrainienne. Au sud, les combats se poursuivent pour mettre la main sur Marioupol, ville portuaire clé, et Izioum, plus au nord. « L’ennemi continue de frapper avec des missiles des cibles civiles dans toute l’Ukraine », a affirmé l’armée ukrainienne.

Boris Johnson en visite à Kyiv





Le premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, s’est rendu à Kyiv, samedi, pour rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Les deux dirigeants ont marché dans la capitale ukrainienne, qui n’avait encore jamais reçu de dirigeant du G7 depuis le début de l’invasion russe. « Aujourd’hui, j’ai rencontré mon ami le président Zelensky à Kyiv afin de montrer notre soutien indéfectible au peuple ukrainien », a tweeté Boris Johnson. En repoussant l’envahisseur russe des portes de Kyiv, l’Ukraine a accompli « le plus grand fait d’armes du XXIe siècle », a-t-il déclaré. Le Royaume-Uni s’est engagé à livrer 120 véhicules blindés et des systèmes de missiles antinavires à Kyiv pour l’aider à faire face à l’armée russe. « Cette visite est une manifestation du soutien résolu, puissant et permanent de la Grande-Bretagne envers l’Ukraine », a déclaré Volodymyr Zelensky après la rencontre. De hauts responsables européens avaient visité la veille Boutcha, devenue le symbole de la barbarie russe.


PHOTO ASSOCIATED PRESS

Le premier ministre Boris Johnson et le président Volodymyr Zelensky, à Kyiv, samedi

La Russie change son commandement

Changement de garde à la tête de l’opération russe en Ukraine : Moscou a confié à un général impliqué dans l’intervention décriée de la Russie en Syrie le commandement du champ de bataille, a rapporté la BBC. Selon un haut responsable américain, le général Aleksandr V. Dvornikov veillera à la supervision de la campagne russe, qui se heurte à une forte résistance ukrainienne depuis le début de la guerre. Après avoir échoué à prendre Kyiv, la Russie espère donner un coup de fouet à son offensive en améliorant la coordination entre ses unités sur le terrain, jusqu’alors commandées séparément. L’effort de guerre du Kremlin a été miné par une opération désorganisée, le moral en berne des troupes et la mort de 7000 à 15 000 soldats russes, estiment de hauts responsables américains.

Les évacuations se poursuivent

Plus de 4500 Ukrainiens ont quitté l’est du pays, samedi, répondant à l’appel des dirigeants ukrainiens qui redoutent une offensive majeure dans le Donbass, selon Reuters. Dix couloirs humanitaires devant servir à l’évacuation des civils vers l’ouest de l’Ukraine ont été ouverts dans la journée, dont un à Marioupol, ville assiégée du sud-est du pays, selon les autorités ukrainiennes. À Kramatorsk, des camionnettes ont récupéré des dizaines de rescapés de la frappe qui a pilonné la gare, la veille. Des trains ont aussi quitté la ville voisine de Sloviansk, en direction de l’ouest.

Zelensky veut la paix

Malgré les atrocités commises par les soldats russes, le président de l’Ukraine s’engage à poursuivre les pourparlers avec Moscou. C’est ce qu’il a déclaré, samedi, dans une entrevue avec l’Associated Press. « Personne ne veut négocier avec une ou des personnes qui ont torturé cette nation. C’est très compréhensible. Et en tant qu’homme, en tant que père, je comprends très bien cela. [Mais] we do not want to lose opportunities, if we have any, for a diplomatic solution”, continued the Head of State, who launched a new appeal to Western countries to provide him with weapons.


PHOTO EVGENIY MALOLETKA, ASSOCIATED PRESS

President Volodymyr Zelensky in an interview with the Associated Press

Pressure on the United States to do more

Since the start of the war, the Pentagon has been very clear: there is no question of facilitating the delivery of MIG-29 fighter planes to Kyiv, fearing a direct confrontation with Russia. But the pressure is growing on the United States, called to do more by American elected officials, as the atrocities in Ukraine are exposed. “It seems to me that our strategy often seems a bit schizophrenic: we want the Ukrainians to win against Russia, but we fear that losing Putin will cause an escalation,” said Democratic Senator Richard Blumenthal. The Pentagon, which has released $2.4 billion for military assistance to Kyiv, strongly dismissed the criticism on Friday. “The idea that we are not doing enough or fast enough irritates us deeply,” replied Pentagon spokesman John Kirby.

With Agence France-Presse, Associated Press and Reuters


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