Marked by the Quiet Revolution, the decade of the 1960s was teeming in all spheres of Quebec society. The examples are numerous: nationalization of electricity, creation of a Ministry of Education, Expo 67, Montreal metro, Caisse de dépôt et placement du Québec, emergence of the FLQ, etc.
And… the linguistic crisis of Saint-Léonard in there? In the collective memory, it is behind other major events. Perhaps because its crescendo comes at the very end of the decade.
And yet, this crisis has all the ingredients to constitute one of the key elements of the decade. It led to the adoption of Law 63 advocating a free choice of language of instruction for parents of school-age children. A law quickly reviled which led to the adoption of Bill 22, which made French the official language in work and public administration under Robert Bourassa’s Liberals, and finally to Bill 101 in the Party’s first mandate. Quebecois.
Pour le réalisateur Félix Rose, il ne fait aucun doute que les racines de la loi 101 se trouvent dans cette crise. « Le mérite de la loi 101 revient avec raison à Camille Laurin, mais les politiciens adoptent souvent une loi à la suite d’une pression publique, d’un mouvement populaire. Ce fut le cas ici », affirme-t-il en entrevue, à l’approche de la sortie de son documentaire La bataille de Saint-Léonard, en salle le 11 octobre.
Cette crise survient à la fin de 1967 lorsque la commission scolaire Jérôme-Le Royer décide de mettre fin au projet d’écoles bilingues largement fréquentées par les enfants de la communauté italienne et dans lesquelles l’anglais prédomine. Or, les membres de cette communauté veulent absolument que leurs enfants apprennent l’anglais, quitte à créer des écoles clandestines. Cela suscite l’indignation de francophones qui créent le Mouvement pour l’intégration scolaire (MIS), qui fait élire des conseillers aux élections scolaires à l’automne 1968.
Le conflit dégénère à l’automne 1968 avec l’occupation de l’école Aimé-Renaud destinée à devenir anglaise (elle restera francophone jusqu’à l’ouverture de la polyvalente Antoine-de-Saint-Exupéry en 1972) et à l’automne 1969 avec manifestations et émeutes.
Félix Rose raconte cette histoire en donnant la parole à deux familles qui l’ont vécue : celle de Raymond Lemieux, architecte et fondateur du MIS, et celle de Mario Barone, entrepreneur italien appuyant sa communauté.
Ce choix est intéressant, car il ne fait pas qu’aborder les enjeux linguistiques et politiques. Il fait état, sans que ce soit appuyé, des conséquences personnelles que ce conflit a laissées.
« Je m’intéresse beaucoup à l’impact du militantisme sur les familles », dit le réalisateur, fils de Paul Rose qui était membre du FLQ. « MM. Lemieux et Barone ont choisi de faire cette lutte-là, mais pas nécessairement leurs familles qui en ont subi les conséquences. »
Il est aussi très clair dans l’esprit du cinéaste que l’argumentaire des deux parties était compréhensible. « Je suis en faveur de la loi 101, mais je peux comprendre que dans ces années-là, les Italiens voulaient le meilleur pour leurs enfants, dit-il. Et l’anglais était incontournable. Mais on comprend aussi très bien les francophones de vouloir protéger leur langue et leur culture. »
Un chapitre… puis un film
C’est en travaillant sur son documentaire précédent, Les Rose, que le réalisateur s’est intéressé à cette question de Saint-Léonard.
« Je ne connaissais pas cet épisode, dit-il. Mais en faisant ma recherche, j’ai constaté que mon père avait manifesté à Saint-Léonard. J’ai voulu en faire un chapitre de mon film, mais j’ai constaté que la question était trop complexe. »
D’ailleurs, le sujet est encore plus dense que ce que le film de 108 minutes donne à voir. Par exemple, le réalisateur ne s’est pas avancé dans les méandres des mécanismes des commissions scolaires confessionnelles ni dans les différentes versions du projet de loi 85 et de la loi 63. Probablement avec raison, car la trame narrative de son film en aurait été alourdie.
Il était bien davantage attiré par les protagonistes du film, plus particulièrement Raymond Lemieux, un personnage qu’il qualifie de « fascinant ».
« Je suis allé à sa rencontre, poursuit le réalisateur. J’ai réalisé que personne ne connaissait cet homme au cœur de l’histoire. À sa mort [en avril 2018]no media spoke about it. »
Raymond Lemieux appears a few times in the film (the images were filmed in 2017), but it is two of his four children, his brother and his ex-wife who mainly testify. Among the Barones, it is the children of the entrepreneur, who was also a municipal councilor in Saint-Léonard, who we see on camera.
Can we draw a parallel between this film and the linguistic questions that have been resurfacing in Quebec for a while? On this subject, Félix Rose has a historian’s answer, namely that understanding the past helps to better understand the present and not to repeat the same mistakes in the future.
“Saint-Léonard is a story of incomprehension,” he said. Nowadays, we sense a lack of understanding regarding language and I encourage dialogue. We have a conversation to have. »
In theaters October 11